Ce qui est certain à propos de ce « minuscule camion », c’est qu’il ne manque pas de punch à l’extérieur avec son bouclier musclé, le capot surélevé, la ceinture de caisse saccadée et cette option deux-tons – pour la modique somme de 150 $ – sur les modèles plus chers. Je fais partie de ceux qui affirment que le design est plus sage que celui du Juke, une stratégie qui vise des chiffres de ventes plus importants. Il est toutefois dommage que la qualité de fabrication ne soit pas à point. Plusieurs panneaux de carrosserie étaient mal alignés sur les véhicules présents à ce lancement. Espérons seulement que l’usine mexicaine responsable de l’assemblage corrigera le tir éventuellement.
Le Nissan Kicks 2018 repose sur une plateforme modifiée de la Versa Note. Il aurait donc été possible de retrouver une ambiance familière à l’intérieur du petit VUS, mais heureusement, ce n’est pas le cas! La planche de bord bon marché de la sous-compacte laisse sa place au profit d’un arrangement plus moderne et plus joli à regarder.
Mention honorable à cet écran tactile relativement facile à utiliser qui ressort carrément de la planche de bord. Sur les modèles SV et SR (plus cossus), les systèmes de connexion Apple CarPlay et Android Auto font partie de l’équipement de base.
J’accorde aussi un « morceau de robot » au volant à base aplatie installé à bord du Kicks, ce dernier étant fort agréable à tenir en main. J’ai également apprécié le support des sièges avant recouverts de similicuir. Après quelques heures de randonnée, je me dois d’admettre que les baquets « zéro gravité » sont confortables. Contrairement au Juke, le volume intérieur du Kicks est franchement plus logeable. Le coffre offre plus de 700 litres avec la banquette en place.
Jusqu’ici, tout va bien, mais avec un prix aussi bas, on remarque l’abondance de plastique à bord. Les concepteurs ont tout de même camouflé le tout avec quelques surfaces moelleuses ici et là.
Le tour de l’habitacle ne serait pas complet sans glisser quelques mots sur les haut-parleurs logés dans l’appuie-tête du conducteur. Exclusifs au modèle SR le plus équipé, ils sont livrés avec la chaîne audio Bose plus puissante que celle d’origine. Malheureusement, je n’ai pas pu voir, lors de ce lancement, la différence avec une livrée moins équipée.
Sous le capot, le Kicks confirme son lien de parenté avec la sous-compacte. Son 4-cylindres à aspiration normale de 1,6 litre de 125 chevaux et 115 lb-pi de couple est déjà bien connu du public justement à cause de la Versa Note.
Pour simplifier son véhicule au possible, Nissan n’offre qu’une seule boîte de vitesses, de type CVT. Celle-ci envoie uniquement le couple aux roues motrices avant. J’ai posé la question sur l’absence de rouage intégral au carnet des options aux gens de la division canadienne. Ils m’ont répondu tout simplement que la présence du Qashqai (disponible avec 4RM) dans l’alignement se veut une option à peine plus chère que le Kicks. Et à ce compte, ils ont bien raison.
On peut critiquer cette motorisation unique. Par contre, pour garder le prix du véhicule à un niveau abordable, cette stratégie semble nécessaire, d’autant plus que la CVT jumelée au petit moteur fait en sorte que la consommation moyenne de carburant annoncée est la meilleure du segment.
La bonne nouvelle, c’est que le Nissan Kicks est plus dynamique que sa fiche technique ne le laisse paraître. Bon, c’est vrai, il manque clairement de « kick » si on le compare au défunt Juke qui était muni d’un moteur turbocompressé. Cependant, face à la Versa Note, le petit utilitaire se démarque par une direction un brin plus précise, tandis que la suspension ferme donne l’heure juste sur l’état de la chaussée.
D’ailleurs, le chemin parcouru durant ce premier contact était parsemé de nids-de-poule, ce qui a fait sautiller la caisse à plusieurs reprises, ceci étant notamment dû à la poutre de torsion à l’arrière.
Au même titre que la Versa Note et la Micra, le Kicks est équipé d’office de freins à tambours à l’arrière. À ce chapitre, le freinage du véhicule est correct, compte tenu du poids plume de ce dernier. Je n’ai pas eu à l’utiliser, mais sachez que toutes les versions sont équipées d’un système de freinage automatique s’il détecte une situation dangereuse.
Quant à la mécanique, elle s’exprime haut et fort lorsque le pied droit est au plancher. Autrement dit, il faut planifier les dépassements sur l’autoroute. En revanche, la boîte CVT calme les ardeurs du moteur une fois la vitesse de croisière atteinte. C’est encore mieux en ville alors que le moteur tourne à bas régime la plupart du temps. À défaut d’être un monstre d’accélération, le Kicks se reprend de belle manière au chapitre de la consommation de carburant. Sur l’autoroute, une moyenne sous les 7 litres/100 km est atteignable sans trop forcer!
Le Nissan Kicks 2018 est déjà en vente au pays à un prix de départ de 17 998 $ (avant les frais de préparation). Le miniutilitaire est toutefois plus intéressant à partir du modèle SV (20 898 $) qui ajoute plusieurs équipements intéressants pour un véhicule grand public.
Le constructeur ne révolutionne certainement pas le segment en réutilisant plusieurs organes déjà aperçus au fil des années. En revanche, cette mécanique est déjà connue et demeure l’une des plus économes à la pompe.
Le Kicks, malgré son look de petit aventurier, n’est certainement pas le plus amusant des véhicules à conduire dans ce créneau. Par contre, face à une vieillissante Versa Note ou même un Toyota C-HR vendu beaucoup plus cher, le Nissan Kicks présente des arguments non négligeables, comme l’espace accru, la connectivité pour les plus technos d’entre nous et même une batterie de dispositifs de sécurité sur le modèle SR à 22 798 $.