Légèrement retravaillée, la robe de la Yaris plait un peu plus. Le museau plus dynamique, la présence de feux à DEL (SE) et le remodelage des feux et du pare-chocs arrière lui apportent en effet une nouvelle fougue esthétique permettent de dissimuler ses rides. La version SE hérite aussi d’antibrouillards, de jantes de 16 pouces, d’un becquet arrière et de garnitures chromées. On va même jusqu’à offrir en option, comme sur le récent CH-R, une peinture à deux tons, pour laquelle le supplément financier variera de 540$ à 795$. Une belle touche.
Toujours offerte en modèle à 3 ou 5 portes, le Yaris Hatchback n’a évidemment rien à voir avec la berline du même nom. Cette dernière n’est en fait qu’une Mazda2 légèrement retravaillée, sur laquelle se retrouve un logo Toyota.
Contrairement à certaines rivales qui prennent du volume, la Yaris Hatchback demeure une authentique sous-compacte. À peine plus longue qu’une Nissan Micra (de quelques millimètres), elle demeure drôlement plus petite que les Fiesta, Fit, Accent, Rio et Versa Note de ce monde. On le constate d’ailleurs dès l’ouverture des portes ou du hayon, l’habitacle n’étant pas très spacieux. Le coffre est d’ailleurs extrêmement étriqué, l’étant même plus que celui de la Nissan Micra.
Au volant, la position de conduite déçoit par l’absence d’un accoudoir et d’un volant télescopique. De bons mots sont heureusement attribuables aux sièges sport, enveloppants, chauffants et recouverts d’un tissu de qualité. Puis, honnêtement, le conducteur ne manque pas d’espace. Ni à la tête, ni aux jambes, ni aux épaules. Un fait étonnant pour une si petite voiture.
Bien sûr, Toyota apporte pour 2018 de nouveaux gadgets à bord de sa Yaris, histoire de demeurer à jour face à la compétition. On ajoute donc de série un nouvel écran LCD de 6,1 pouces intégrant la caméra de recul grand-angle, ainsi que la téléphonie mains libres avec commandes au volant. Rien de bien exceptionnel direz-vous, sauf que la clientèle exige plus que jamais, ce genre de gadgets.
Aujourd’hui assemblée en France, la Yaris Hatchback ne propose toujours qu’une seule motorisation sur notre marché. Un quatre cylindres de 106 chevaux, jumelé à une boîte manuelle à cinq rapports ou à une automatique…à seulement quatre rapports. Inchangée depuis des lunes, cette mécanique a évidemment pu prouver sa fiabilité, mais manque de technologie pour rivaliser avec ce que la compétition propose.
Pourtant, nos cousins français ont pour leur part droit une voiture plus technologique. D’abord, on propose avec ce même quatre cylindres un choix de boîtes, soit manuelle à six rapports ou automatique à variation continue. Et à cela s’ajoute l’offre d’un modèle hybride, permettant d’économiser environ 30% d’essence par rapport au modèle régulier à boîte CVT. Qu’attend Toyota pour nous amener ces technologies? Allez donc savoir. Mais il est clair que l’offre d’une vieille technologie comme on nous sert est directement reliée aux coûts.
Pas très confortable, bruyante, mais tout de même très solide sur la route, la Yaris mise à l’essai avait bien sûr l’avantage des jantes de 16 pouces. Celles-ci contribuent à la stabilité de la voiture et à une tenue de cap plus appropriée. Or, la direction demeure l’élément le plus décevant de cette citadine, étant non seulement avare de sensations, mais également d’une grande imprécision. Ceci affecte donc le plaisir au volant, mais aussi, la maniabilité.
Compacte, la Yaris a l’avantage de son poids. Plus légère de 130 kilos par rapport à une Ford Fiesta, elle permet d’obtenir malgré sa faible puissance, de bonnes accélérations. Hélas, la consommation demeure affectée par un manque de raffinement technologique, se situant toujours près du 8 litres aux 100 km. J’ai d’ailleurs terminé cet essai avec une moyenne affichée à 8,3 litres aux 100 km, des cotes qui s’apparentent davantage à celle d’une Camry.
Notez en revanche que la Yaris propose une panoplie d’éléments de sécurité, tels le système de précollision, la détection de changement de voie, la technologie d’arrêt intelligent et même les feux de route automatiques. Souvent offertes en option, ces technologiques sont ici de série sur toutes les versions.
Décevante sur le plan technique, gourmande et loin d’être amusante à conduire, force est d’admettre que notre Yaris est mure pour une refonte. Évidemment, la qualité n’est pas à remettre en question, mais il faut aussi se questionner sur la facture que commande cette sous-compacte. Car à plus de 20 000$ pour notre modèle d’essai, la justification financière est difficile, voire impossible. Je vous invite d’ailleurs à faire l’exercice de comparaison avec la Nissan Micra qui, sans offrir exactement le même niveau d’équipement, propose une technologie comparable et une conduite plus inspirante. Vous réaliserez alors que la facture d’un modèle SR (comparable à la Yaris SE), sera inférieure d’environ 3 000$, pour une mensualité à la location sur 48 mois plus alléchante de 75$ (avec dans les deux cas, un taux de location de 1,49%).
Alors oui, la Yaris est une voiture fiable, solide et durable. Mais en 2018, ces arguments ne suffisent plus. La compétition a mieux à offrir, surtout à ce prix, et Toyota devra assurément remédier à la situation afin d’éviter de perdre encore davantage de parts de marché.