Hyundai a frappé un grand coup lorsqu’il a introduit le Kona en 2018, ce VUS sous-compact s’est rapidement hissé au sommet de sa catégorie grâce à ses qualités générales, mais surtout, à ses deux mécaniques à essence très intéressantes. L’arrivée du Kona 100% électrique est venue en rajouter et une fois de plus, le constructeur ne s’est pas contenté que de se joindre à la danse, il a relevé la barre, surtout celle de l’autonomie. Le principal problème? Réussir à s’en procurer un. La production est limitée et la liste d’attente est très longue.
Le Kona vient bonifier l’offre chez les véhicules électriques et il fait face à d’autres modèles intéressants incluant le Kia Soul EV, la Nissan LEAF, la Chevrolet Bolt et la Tesla Model 3. Alors que la IONIQ profite de sa propre plate-forme, le Kona Electric partage la sienne avec les modèles à essence, mais le constructeur a réussi à limiter les compromis.
Si vous désirez opter pour le Kona Electric, il faudra tout de même faire quelques sacrifices. Alors que le plus abordable des Kona à essence est vendu à un prix légèrement au-dessus de 21 000$, il faudra débourser au minimum près de 45 000$ pour obtenir la livrée de base Essential électrique. Il nous est difficile de ne pas vous recommander la Preferred de milieu de gamme, qui pour 1 000$ de plus, ajoute notamment une pompe à chaleur pour l’habitacle et un système de thermorégulation qui maintient la batterie à une température idéale lors de la recharge.
On comprend que les mensualités n’ont rien à voir avec celles des versions à essence, mais il faut tenir compte de nombreux frais que l’on évite à bord du Kona Electric. Vous pouvez aussi jeter un œil au plus cossu, l’Ultimate, mais son prix de 52 999$ nous semble très élevé compte tenu qu’il n’ajoute principalement que quelques gadgets bonifiant le niveau de confort, rien de nécessaire.
Côté style, le véhicule profite de lignes très similaires à celle du Kona à essence, on le distingue surtout par ses jantes de 17 pouces sur lesquels sont montés des pneus à faible résistance et son panneau plein à l’avant qui remplace de la grille classique. Pas besoin de laisser passer l’air à travers un radiateur, les designers en ont profité pour bien démontrer ses particularités. On se demande souvent quel est le meilleur endroit pour placer le port de recharge? Hyundai a décidé de le placer à l'avant, ce qui évite de devoir passer le cordon par-dessus le véhicule si vous êtes stationné du mauvais côté de la borne. Étonnement, les choix de couleurs de carrosserie ne sont pas les mêmes d’une version à l’autre, celle de base est offerte qu’en couleur « Acid Yellow ». On comprend mal cette stratégie.
À bord, le Kona Electric offre le même aménagement que les versions à essence, seul le levier d’embrayage est remplacé par une série de boutons, ce qui s’avère une bonne chose puisque c’est moins encombrant. On aime la qualité d’assemblage et le souci du détail qui procure à l’habitacle un effet à la hauteur du prix déboursé. C’est mieux que la Chevrolet Bolt, mais pas aussi techno que dans le cas de la Tesla Model 3.
Toutes les versions disposent de la compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto, suffit de lier votre téléphone intelligent au système d’infodivertissement et l’écran tactile de sept pouces (10,25 dans le de la version Preffered), vous donne rapidement accès à toutes vos applications du bout des doigts. Le réceptacle comprenant un chargeur sans fil de notre véhicule d’essai s’est aussi avéré très populaire, étant spacieux et bien positionné. On retrouve également plusieurs espaces de rangement très pratiques dont celui placé sous la console centrale.
Le Kona Electric peut asseoir cinq personnes, mais puisqu’il s’agit d’un modèle sous-compact, l’espace arrière est trop limité, même constat au chapitre du volume de chargement. On est loin d’un véhicule à vocation familiale, surtout si vous devez composer avec les sports familiaux. Heureusement, à l’avant les occupants sont beaucoup mieux traités, avec des sièges procurant un bon niveau de confort en conduite prolongée. Leur assise est cependant un peu trop droite, impossible de l’incliner vers l’arrière comme j’aime le faire. C’est malheureusement souvent le cas avec les véhicules coréens.
Le principal élément de comparaison des véhicules électriques, ce n’est pas la puissance, mais bien l’autonomie. Le Kona électrifié ne déçoit pas, il repousse même les limites avec une autonomie de 415 km, soit plus que tous ses concurrents. Seule la Tesla Model 3 à longue autonomie (518 km) peut se vanter d’en offrir plus, mais pour un prix largement plus élevé. Il élimine pratiquement toute anxiété, il m’a été possible de circuler pendant quelques jours sans devoir le recharger, ce qui contraste de mes premières expériences à bord d’un véhicule électrique.
Le Hyundai Kona Electric utilise un moteur électrique de 150 kW qui développe l’équivalent de 201 chevaux et un impressionnant 291 lb-pi de couple. Ces chiffres sont beaucoup plus éloquents que dans le cas de la plus puissante des versions à essence qui se contente de 175 chevaux et 195 lb-pi de couple. La puissance est envoyée aux roues avant par le biais d’une transmission automatique à un rapport. Malheureusement, le Kona n’offre pas de rouage intégral, ce qui aurait pu lui procurer un avantage supplémentaire, surtout qu’il est disponible à bord du Kona à essence. On a l’impression de devoir laisser de côté un élément intéressant en optant pour le Kona électrifié, surtout au prix que l’on débourse.
Le Kona profite d’un chargeur embarqué assez puissant de 7,2 kW. Il faudra calculer environ 9,5 heures afin de recharger complètement la batterie de 64 kWh via une borne de recharge de niveau deux, et si jamais vous optez pour une recharge rapide, 50 minutes suffiront pour récupérer 80% de l’autonomie.
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Sur la route, il s’est révélé fort agréable, surtout en zone urbaine. Son gabarit le rend agile et facile à stationner, même dans les endroits les plus exigus. Cependant, afin d’aviser les piétons de notre présence, le véhicule émet à basse vitesse un timbre sonore qui devient assez agaçant après un certain temps, on aurait pu trouver moins énervant. La suspension offre un bon compromis en souplesse et fermeté, elle aide au dynamisme du véhicule en maîtrisant bien les transferts de poids.
Grâce à son couple développé instantanément, le moteur électrique procure des accélérations franches, tellement que les pneus à faible résistance, et très étroits, ont peine à trouver l’adhérence nécessaire. On a fait patiner le train avant à maintes reprises, et ce, malgré la présence du système de contrôle de la traction. C’est surtout en manœuvre de dépassement que l’on apprécie tout le couple disponible, on peut s’insérer dans la circulation ou dépasser un autre véhicule d’une simple pression de l’accélérateur. Autre avantage des véhicules électriques, on ne laisse nullement la performance de côté.
Trois modes de conduite (Eco, Normal et Sport) permettent de personnaliser le comportement du véhicule, mais outre le changement de couleur de l’instrumentation, c’est surtout la réactivité de l’accélérateur qui varie. En mode Eco on semble avoir une éponge collée entre notre pied et l’accélérateur, en mode Sport, on est cloué au siège dès qu’on bouge le pied droit. Après quelques expériences, on utilise simplement le mode normal qui offre le meilleur compromis. Il faut savoir que chacun de ces modes affecte l’autonomie. Parlant d’autonomie, la température clémente nous a permis d’atteindre les chiffres annoncés, mais l’équipe de RPM avait obtenu une baisse d’environ 34% en conduite hivernale. Heureusement que le Kona Electric en dispose amplement, cela ne devient pas un irritant majeur.
Les palonniers derrière le volant ne servent pas à changer les rapports de la boîte de vitesses, ce serait un peu inutile, car elle n’a qu’un seul rapport, ils permettent par contre de sélectionner le mode de régénération. Le système est efficace, mais on doit donner l’avantage à celui de la Chevrolet Bolt ou de la Nissan LEAF, légèrement plus modulable.
Vendu à un prix assez élevé, surtout pour un VUS sous-compact, le Hyundai Kona Electric 2020 devient intéressant surtout en raison des incitatifs financiers offerts. La bonne nouvelle, c’est qu’au moment de rédiger cet essai, il est offert au même taux d’intérêt que les modèles à essence, ce qui est très rare. Malheureusement, la disponibilité n’est pas au rendez-vous, le principal handicap du véhicule.