Bien que le Toyota Tundra de génération actuelle soit capable et solide comme du rock, la triste réalité est que, pour le prix payé, il n’arrive pas à la cheville des modèles américains en matière de sophistication, de technologies, de capacité et de variété dans les modèles. Avec le Tundra 2022, Toyota a-t-elle ce qu’il faut pour revenir dans la course ?
Une refonte complète du Tundra lui fait grand bien, et Toyota arrive dans la catégorie avec un produit à la fois moderne, capable et truffé de technologie.
Le Toyota Tundra 2022 s’affiche désormais comme l’une des camionnettes pleine grandeur les plus éclatées de l’industrie. C’est surtout au chapitre de la partie arrière, avec ses énormes feux à DEL qui font penser à ceux d’une Lexus LC dans la manière qu’ils s’allument, que le Tundra se démarque des autres camionnettes. Il s’agit d’un coup de crayon moderne, futuriste et purement japonais, mais qui conserve néanmoins l’apparence de puissance et de robustesse attendue d’un pickup du genre. Personnellement, j’aime bien !
Toyota Canada nous a permis de mettre à l’essai deux prototypes avant que la production du modèle ne commence au Texas, soit les Tundra SR5 avec ensemble TRD Sport et la TRD Pro. Aucun prix n’est encore confirmé. Ceux-ci seront annoncés quelques semaines avant la commercialisation du véhicule, qui est prévue vers la fin de l’année. Il faudra attendre jusqu’à au printemps prochain pour le TRD Pro.
Tout comme son design, l’habitacle du Tundra 2022 a complètement été revu pour mieux s’agencer avec les réalités d’aujourd’hui. La qualité de finition et des matériaux fait des pas de géants, et il y a une espèce de texture caoutchoutée qui tapisse la planche de bord et les dedans de portière. Certains n’aimeront pas l’effet lustré qu’occasionne ce matériau, mais il est évident qu’il évitera les égratignures.
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Tous les Tundra reçoivent une nouvelle interface multimédia avec écran de 8 ou 14 pouces dans les déclinaisons plus équipées. Dans les deux cas, ce système fonctionne bien, il répond rapidement et la connexion à Android Auto (dans mon cas) s’effectue aisément. C’est toutefois l’énorme tablette de 14 pouces qui impressionne davantage par sa clarté, sa convivialité et l’accès aux informations.
Un énorme compartiment modulable domine la console centrale, permettant d’y loger accessoires, téléphones, bouteilles d’eau et autres. Les sièges sont confortables et la visibilité est excellente, surtout à l’arrière en raison d’une caisse qui donne l’illusion d’être installée plus bas que la cabine. Mes modèles d’essai étaient chacun équipés de cabines Crew Max.
L’accès aux places arrière, le confort, l’espace et les compartiments de rangement sont presque identiques à la précédente génération, donc sans reproche. Il y a un énorme dégagement pour les jambes et la tête. La cabine est large, ce qui permet à trois adultes d’y trouver confort. Le compartiment de rangement sous le siège arrière est toutefois compromis en raison des batteries du moteur hybride.
J’ai été désappointé du niveau d’équipement qu’offre un SR5 de série. Il est décevant en 2022 d’encore retrouver des cadrans analogiques, des sièges ajustables manuellement et l’absence d’un plateau de recharge sans fil par induction. Tous ces accessoires viennent toutefois de série dans un TRD Pro.
Finalement, il n’y a aucune véritable innovation au niveau du hayon ou de la caisse, contrairement à ce que GMC et Ram proposent avec des configurations multiples, ou Ford avec sa génératrice.
Là où le Tundra change considérablement, c’est au chapitre du châssis, de sa suspension et de ses groupes motopropulseurs.
Il s’agit d’un châssis à caisson fermé et plus rigide grâce au renforcement de plusieurs points d’ancrage. Toyota nomme cette architecture la TNGA-F. Elle est plus large que sa devancière dans la partie arrière et incorpore des traverses renforcées. En outre, la caisse est faite de composite en renforcée d’aluminium, lui permettant d’être à la fois plus solide et légère, selon les dires du constructeur.
Ce Tundra fait appel à une nouvelle suspension arrière multibras avec ressorts hélicoïdaux afin d’accorder au véhicule un meilleur comportement routier. Une suspension arrière pneumatique est également offerte, permettant de niveler la caisse lors des charges. Ce Tundra peut d’ailleurs soutenir une charge utile pouvant aller jusqu’à 880 kilos (1 940 livres).
Ensuite, Toyota a installé une suspension avant à double bras triangulés, toujours dans le but de conférer au véhicule un comportement routier plus raffiné. La direction passe également à un système électrique, une première pour le Tundra.
Fini le moteur V8 et place à deux V6 turbocompressés, dont un est hybride, d’une cylindrée de 3,5 litres. Le moteur i-Force incorpore deux turbocompresseurs pour une puissance de 389 chevaux et d’un couple de 479 livres-pieds, tandis que le i-Force Max ajoute un petit moteur électrique entre le moteur thermique et la boîte de vitesses automatique à dix rapports. Sa puissance totale combinée est chiffrée à 437 chevaux, et le couple, à 583 livres-pieds. La capacité de remorquage maximale pour ce camion est de 5 443 kilos (12 000 livres).
Aucune déclinaison électrique n’est encore visible à l’horizon. Espérons que Toyota y songe, parce que les marques américaines arrivent bientôt avec leurs pickups à batterie !
Ma période d’essai avec ces prototypes fut brève et s’est surtout déroulée sur la route. Je n’ai donc pas eu la chance de proprement évaluer la consommation de carburant et les prouesses hors routes du TRD Pro. Nous aurons la chance de le faire un peu plus tard dans le calendrier.
Dès le premier tour de roue, on remarque qu’il s’agit d’une camionnette beaucoup plus raffinée qu’avant. L’habitacle est silencieux et la suspension octroie au véhicule une sensation de stabilité supérieure, tant dans les virages que lorsqu’elle franchit les imperfections de la route. Mais malgré les efforts de Toyota, la suspension du Tundra s’avère moins douce que celle d’un Ram 1500.
Là où le Tundra m’a beaucoup impressionné, c’est au chapitre de ses motorisations. Chacune d’entre elles procure des performances remarquables. Certes, il y a un certain délai avant que la boîte de vitesses ne rétrograde et que les turbocompresseurs s’activent, mais lorsque toute la cavalerie est déployée, le Tundra accélère avec brio, produisant énormément de couple à bas régime tout en étalant une livrée de puissance linéaire. Avec l’hybride, cette sensation est clairement accentuée, et l’instantanéité du moteur électrique permet de réduire les temps de réaction de la motorisation.
Bien sûr, nous devrons attendre que Toyota nous prête un exemplaire de production pendant plusieurs jours pour que nous puissions proprement évaluer cette camionnette, et étant donné qu’elle est entièrement nouvelle, nous devons lui laisser le temps d’évoluer avant de nous projeter sur une recommandation.
Mais comme premier contact, j’en ressors somme toute satisfait. Le Tundra 2022 arrive avec plusieurs technologies novatrices, des motorisations efficaces et d’excellentes capacités ouvrières, ce qui lui permettra sans doute d’être à nouveau pris au sérieux par les acheteurs de camionnettes pleine grandeur.