Je la déteste… Je cherche, je me creuse la tête, attentif aux moindres défauts, l’oreille tendue : rien. Zéro, nothing, nada, niente. Rien à lui reprocher. Bon, il y a le prix, mais c’est juste de l’argent. Non? Est-ce que Porsche a trouvé la recette de la perfection automobile? J’ai bien peur que oui.
Je dois admettre que je ne suis pas un très grand admirateur du premier opus de la Panamera. Comme plusieurs, je trouve que son arrière-train est trop massif et déséquilibre ses proportions.
Avec la nouvelle génération de la berline, le problème est réglé et c’est encore mieux avec la Sport Turismo! Dès le lancement du concept portant le même nom, j’en salivais. Wundershön. Non seulement ses lignes sont impeccables, mais Porsche a réussi à intégrer la notion de « familiale » au cœur de cette berline, sans qu’elle ne soit handicapée par la lourdeur habituelle de ce type de carrosserie. Par contre, une chose à noter : n’utilisez pas le mot « familiale » devant les gens de Porsche ou vous serez bon pour la potence!
La version GTS se distingue par quelques éléments. Comme avec tous les modèles portant ces trois lettres – signifiant « Gran Turismo Sport » –, Porsche joue la carte de l’obscurantisme. L’ensemble Sport Design lui donne des accents noirs à l’avant et à l’arrière. Les designers délaissent la peinture uniforme pour une allure plus agressive. De façon imperceptible mais bien réelle, les GTS sont abaissées de 10 mm. Le tout s’accompagne de jantes de 20 pouces de série. Si jamais le look de base ne vous plaît pas, sachez que la Panamera GTS ne propose que 14 styles de roues…
Et 14 choix de couleur! La teinte de ma version à l’essai est le superbe rouge Carmine, une option à tout juste 3 770 $. Chiche! Ceux qui ne veulent pas choisir l’une ou l’autre des 14 couleurs en liste se limitent simplement au blanc et au noir. Et si votre budget n’est vraiment pas restreint, la Panamera peut passer par l’atelier Exclusive Manufaktur où les peintures coûtent rarement moins de 10 000 $-15 000 $. Et là, les possibilités sont infinies.
Comme dans toutes les Panamera, la présentation intérieure est la fois somptueuse, luxueuse, extrêmement bien finie, et faite exclusivement de matériaux de haute facture. Je me suis retrouvé dans un univers décoré d’appliques en fibre de carbone, d’aluminium anodisé, de cuir, et bien sûr, de grandes surfaces en Alcantara. L’environnement est déjà spectaculaire, mais la voiture se paie quelques distinctions comme des surpiqûres « GTS » sur les dossiers, des compte-tours rouges ou de couleur craie, de même qu’un volant chauffant recouvert d’Alcantara de série.
Dans le vaste département des options, il est possible d’obtenir un affichage tête haute – une première chez Porsche. Très clair, il livre une grande quantité d’informations. Il ne s’agit là que d’un début, car la voiture est truffée de toutes les plus récentes technologies en matière d’infodivertissement, de connectivité et de gadgets. La liste ne finit tout simplement plus.
Le bien-être dans la cabine est agrémenté par des sièges sport enveloppants et d’un confort suprême. Il faut savoir que la base est très cintrée, peu ou pas compatible avec tous les gabarits. La version à l’essai offre quatre places tout aussi agréables à occuper les unes que les autres. Le fait qu’il s’agit de la Sport Turismo permet encore plus de dégagement pour la tête.
L’ensemble fait un peu « obscur » comme je disais précédemment, mais on s’y habitue rapidement, d’autant plus que je jouissais d’un invitant éclairage d’ambiance… une option à 570 $.
Et maintenant, le point autant redouté qu’attendu : le coffre. La Panamera Sport Turismo a beau être une sportive, pas de concession quant à son aspect pratique. Le volume va de 520 litres à 1 390 litres (une fois les dossiers abaissés). L’ouverture de la malle se montre large, et le seuil, particulièrement bas, ce qui est génial au quotidien.
Ce V8 est une pure merveille. L’éveil de nos sens se produit dès le démarrage. Le moteur gronde comme une mélodie dramatique. Un suspense avant le premier acte : l’accélération. Ce V8 biturbo de 4,0 litres n’est pas la motorisation la plus « écolo » de la gamme mais vient encore rejoindre plusieurs passionnés de ce type de mécanique.
De la puissance, en voulez-vous? En v’là! Avec 453 chevaux et 457 lb-pi de couple, les prises de vitesse nous foudroient. Porsche clame un 0 à 100 km/h en 4,1 secondes… Bon sang, c’est une familiale! La transmission à double embrayage à huit rapports, de pair avec le moteur, s’exécute de manière à la fois souple et extrêmement précise. La voiture offre de série un rouage intégral, mais favorise toujours la propulsion.
De fait, la GTS s’inscrit dans la suite des versions Turbo et de leur profusion de technologies. En option, elle arrive avec les quatre roues directionnelles, pour des virages plus incisifs. Les suspensions pneumatiques adaptatives s’invitent dans l’équation pour optimiser le confort ou la fermeté, selon le mode de conduite. Si on le désire, cette Panamera peut littéralement flotter, même 10 mm plus bas. Le tout s’harmonise avec le système PASM (Porsche Active Suspension Management) qui ajuste en permanence l’assiette de la voiture, que ce soit en accélération, décélération ou virage. Impossible de faire broncher sa stabilité.
Dernier élément significatif : les ingénieurs ont augmenté la taille des disques de frein. À l’avant, ils atteignent 15,35 pouces (390 mm) et à l’arrière, 14,37 pouces (365 mm). Réalisez-vous qu’ils sont plus gros que les roues d’une Mitsubishi Mirage?
Porsche possède une des plus prestigieuses histoires dans le monde de la course automobile. Même si la Panamera Sport Turismo se frotte à la familiale, elle chérit l’ADN de la marque. Vous avez lu mon passage sur les technologies présentes dans la voiture : avec toutes ces innovations embarquées, on ne peut la prendre en défaut. J’ai essayé, elle m’a toujours « ramené », sans même me bousculer.
Les montées d’adrénaline sont au rendez-vous. Mais que ce soit à l’accélération en flèche, en freinage brusque ou dans un virage serré à grande vitesse, la Panamera ne nous laisse jamais tomber. Elle demeure plantée sur la route comme si des griffes la maintenaient en place.
Comble du bonheur – et selon votre humeur –, vous pouvez la conduire comme une boulevardière la semaine, ou passer le week-end sur le circuit Mont-Tremblant. Dans les deux cas, elle brillera.
Sur le plan dynamique, il est IMPOSSIBLE de prendre la Panamera GTS en défaut. Désolé, il faut la conduire pour saisir l’ampleur de ses qualités. Non seulement elle performe à tous points de vue, elle offre un confort suprême et toutes les technologies connues pas le groupe Volkswagen. Et laissez-moi vous dire qu’il en connaît beaucoup, des technologies.
Dans le cas de la berline, le tarif de base débute à un peu plus de 147 000 $, alors que la Sport Turismo GTS ouvre les mises à 153 300 $, sans les options. Je sais maintenant à quoi ressemble la perfection, de même que son prix.