(Francfort, Allemagne) Au Canada depuis 2016, le GLC demeure un véhicule moderne dans son application. Pour 2020, le GLC n’est pas dans la révolution, mais bien dans l’évolution. En fait, il est mis à jour au même titre que la berline dont il est dérivé : la Classe C. Conséquemment, Mercedes-Benz intègre exactement les mêmes modifications au GLC que celles qu’on a vues dans la C en 2019. Avec ces transformations, il pourra rester en tête de peloton dans la catégorie et dans les plus importants vendeurs de la gamme Mercedes-Benz.
Au cours de ce périple dans le monde du GLC, Mercedes-Benz a bien insisté : l’évènement touche toute la gamme de l’utilitaire compact. J’ai eu l’occasion de mettre au banc d’essai le GLC63S Coupé de même que la version Fuel Cell fonctionnant à l’hydrogène. Plaisir interrompu : l’hybride enfichable 2020 était sur place, mais impossible de lui mettre la main dessus. Ce n’était que pour nos yeux.
Esthétiquement, Mercedes-Benz ne va pas en profondeur pour 2020. Il faudra un œil averti pour remarquer les distinctions.
Essentiellement, l’action se passe à l’avant. Le contour des blocs optiques change, très peu. La structure interne est repensée et intègre des DEL qui reprennent la forme de celle de l’AMG GT à quatre portes. La grille de calandre suit la tendance et ne suggère maintenant pas moins de cinq configurations distinctes en fonction de la mécanique sous le capot ou du groupe d’apparat.
Pour l’arrière, même combat : ce sont les feux qui reçoivent toute l’attention avec une présentation différente à l’intérieur, mais de forme identique. Les concepteurs ont également joué avec l’apparence du bas de caisse et l’intégration des pots d’échappement. Comme toujours, la qualité de la peinture ne se prête à aucun reproche, tout comme l’excellence de l’assemblage.
Rien à signaler au niveau du profil, si ce n’est que la nouvelle collection de jantes en aluminium de 19 à 21 pouces – encore une fois selon les options sélectionnées.
« Du pareil au même » résume bien mon impression à l’ouverture de la portière. L’essence demeure identique à la version 2016, mais en s’y attardant un peu plus, on constate vite que le GLC a fait un virage technologique avec l’intégration du système multimédia MBUX. L’ayant déjà essayé lors d’un lancement du GLE, il m’étonne encore. Ses possibilités n’ont pratiquement pas de limites et la fameuse commande vocale « Hey Mercedes » fonctionne à merveille. Pas besoin d’utiliser un accent à la française pour se faire comprendre. Du côté de la navigation, c’est même une forme de réalité virtuelle augmentée qui est proposée avec ces représentations en 3D et des flèches flottantes qui indiquent clairement la direction à prendre! Malheureusement, l’intégration de l’écran de 10,25 pouces s’inscrit dans la mode des tablettes déposées sur le tableau de bord.
Pour le reste de la cabine du GLC, on y voit que de menues améliorations! Dans le lot, le pavé tactile pour la manipulation des différentes interfaces demeure totalement inutile, d’autant plus que l’écran aussi est tactile et qu’on peut gérer le tout par commandes vocales. L’ergonomie reste excellente malgré le fait qu’une présentation épurée est favorisée en termes de boutons. L’ordinateur de bord demeure complet en informations, et sa lecture est facile, limpide.
Le GLC étant à la dernière page des innovations, on y retrouve toutes les aides et assistances à la conduite connues chez le constructeur. Aussi bien dire que la liste est interminable. En fonction du modèle, l’appréciation des sièges varie. Dans le GLC300, on obtient un confort pour de longues heures de route alors que dans les versions AMG, on en vient à faire qu'un avec le bolide. Comme ils sont très cintrés et peuvent s’ajuster de multiples de façons, on ne peut pas avoir un trop gros gabarit sinon les cuisses et les épaules peuvent en souffrir.
Concernant les dégagements à l’avant, la console centrale demeure large et empiète sur l’espace pour les jambes. Pour la tête et le haut du corps, rien à redire. Pareil pour les occupants à l’arrière.
Fonctionnel, le GLC reconduit ses volumes de coffre entre 550 et 1 600 litres pour la version régulière, et de 500 à 1 400 litres pour le Coupé. Comme à l’extérieur, la qualité se ressent à tous points de vue. Juste en regardant les matériaux ou la finition, on sait que l’on prend place dans un produit de luxe.
J’ai commencé la journée avec le GLC63S et son tonitruant V8 biturbo de 4,0 litres donnant 503 chevaux et un couple de 516 lb-pi. Un monstre, rien de moins. Il incarne réellement la notion de sportivité dans l’univers des VUS. Il ne faut pas oublier la version « réduite » d’AMG qui diminue la puissance à 476 ch dans le GLC63 – sans le « S »!
Viennent ensuite le beurre et l’argent du beurre avec le GLC300, le modèle équipé d’un tout nouveau quatre-cylindres turbocompressés de 2,0 litres. Différent de l’ancien 2,0-litres, il propose maintenant 255 ch contre 241 précédemment. Un maigre gain de 14 chevaux. Pour le couple, aucun changement à 273 lb-pi.
Fait particulier : Mercedes-Benz ajoute l’assistance électrique 48V dans le GLC300, mais pas pour le marché nord-américain. L’entreprise estime que l'économie de carburant engendrée par l'hybridation de ce modèle entraîne une réduction d’environ 10 % des émissions de CO2. Intéressant! En Europe, ces émissions sont calculées, mais pas chez nous, où seule la consommation est prise en compte par Transports Canada. « À quoi bon vous l’offrir? » : c’est à peu près la réponse que l’ingénieur de Mercedes-Benz m’a donnée. Franchement, un petit effort écologique serait de mise. Dans tous les cas, on retrouve une boîte automatique à neuf rapports mariée au rouage intégral 4Matic.
En plus du GLC300 et de ses frères d’AMG, il y avait aussi sur place un GLC hybride rechargeable qu’il nous était impossible de conduire. Mercedes-Benz veut majorer la taille de la pile à 13,5 kWh, contre l’actuelle à 8,7 kWh. Personne n’a voulu m’informer sur l’autonomie, mais on peut supposer qu’il atteindra les 40-45 kilomètres en mode 100 % électrique. Autre point d’interrogation : on ne sait pas si le GLC350e reviendra sur le marché canadien.
Le GLC a toujours été un exemple de quiétude au volant, une conduite sans histoire. Précise, la direction très assistée pointe sans donner de grandes sensations. Ce n’est pas le but. Les suspensions font aussi un travail d’absorption remarquable. C’est vrai que le circuit routier allemand est en meilleure condition que le nôtre, mais même lorsque le pavé était dégradé, le véhicule demeurait bien planté et solide.
Autre bizarrerie de Mercedes-Benz : j’ai mis à l’essai les nouvelles suspensions adaptatives pour le « hors-route ». Malheureusement, elles ne seront pas disponibles au Canada. Pourquoi? Le fabricant estime que les ventes seraient trop faibles pour justifier leur homologation.
Le GLC300 s’en tire très bien, mais pour une véritable expérience de conduite, le GLC63S vous en donne pour votre argent. Toutes les composantes mécaniques sont en alerte. On peut réellement piloter ce VUS avec dynamisme, sinon agressivité, dans presque toutes les situations. Chaque feu vert, courbe, bretelle d’autoroute ou route dégagée devient une occasion de le pousser. Fort heureusement, l’essai s’est fait en Allemagne, où l’on retrouve cette merveilleuse invention qu’est l’autobahn! Je ne vous en dis pas plus long, ni jusqu’à quels chiffres l’indicateur s’est rendu… ma mère s’inquièterait.
Le GLC 2020 est plus moderne sous certains aspects, mais dans l’ensemble, c’est « change pour change ». Le nouveau 2,0-litres performe tout aussi bien que l’ancien, sans plus. En fait, l’intégration du système électrique 48V lui aurait donné un bel avantage par rapport à la concurrence. Mais on doit passer notre tour en Amérique du Nord. L’autre innovation, les suspensions pour le hors-route, l’aurait aussi avantagé sur notre marché. Tout compte fait, le plus grand attrait du GLC 2020 passe par son intégration du programme multimédia MBUX. Pour le reste, c’est quatre trente sous pour une piastre.