Si la Hyundai Veloster N est un pétard à mèche, les Elantra N et Kona N sont de véritables feux d’artifices hauts en couleurs, en pétarades et en sensations fortes. C’est sur le circuit de Sears Point, à Sonoma, au nord de la Californie, que nous avons pu les découvrir en long et en large.
On remarque instantanément qu’il s’agit de versions beaucoup plus féroces que leurs versions ordinaires : grille de calandre noires, becquet avant, jupes latérales, diffuseurs arrière, énorme aileron et gigantesques tuyaux d’échappement.
Les Elantra N et Kona N reçoivent également des jantes exclusives ainsi que des pneus sport (Michelin Pilot Sport 4 S pour l’Elantra et Pirelli P Zero pour le Kona) et des étriers de freins peints en rouge. Des couleurs plus vibrantes, provenant d’ailleurs du catalogue de la Veloster N, sont également de la partie.
Aucun prix n’a encore été confirmé pour ces modèles. Ils seront annoncés vers la fin de l’année. Selon Hyundai Canada, les premiers exemplaires arriveront dans les concessions du pays quelque part au printemps prochain.
Hyundai Elantra N
Il est évident que l’Elantra a été conçue dès le départ avec la déclinaison N en tête. Les éléments de sportivité sont beaucoup mieux intégrés au design. La qualité de la finition de l’habitacle est également nettement supérieure aux Veloster et Kona. On remarque une texture en simili-suède sur les sièges, à l’intérieur des portières et sur le plafonnier. C’est de bon goût et ça confère au véhicule une allure haut de gamme. Les sièges sport sont également plus enveloppants dans l’Elantra, et l’écusson N illuminé est une belle touche de design.
L’auto reçoit une instrumentation entièrement numérique avec une présentation unique à la déclinaison N, et son système multimédia incorpore désormais le fameux menu N qui permet de personnaliser les réglages du véhicule selon les besoins et, même, de se chronométrer sur le circuit. Deux gros boutons bleus installés sur le volant permettent d’activer des réglages préconfigurés, semblables à ce qu’offre BMW avec ses boutons M.
Si le dégagement des places arrière d’une Elantra N est identique à celui d’une Elantra ordinaire, elle est un peu moins pratique en raison des énormes barres de renfort installées derrière les sièges, empêchant de faire traverser de gros objets.
Hyundai Kona N
Intégrant grosso modo les mêmes détails que sa grande sœur, comme l’instrumentation numérique, le menu N du système multimédia et les boutons préconfigurés sur le volant, le Kona N n’arbore pas tout à fait la même finition d’habitacle.
On a plutôt l’impression que toute la vaisselle de performance a été ajoutée à la va-vite, ce qui n’est pas entièrement faux. Bien que Hyundai ait récemment apporté une bonne mise à jour au modèle, ce petit VUS commence déjà à montrer quelques plis. C’est surtout visible dans la présentation générale de sa planche de bord et des matériaux bon marché utilisés. On a l’impression d’être assis dans un véhicule Hyundai d’ancienne génération.
Le Kona conserve toutefois toute sa polyvalence, car rien n’obstrue l’accès à l’habitacle depuis le coffre.
Ces deux modèles sont mus par le même 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres que dans la Veloster N, mais d’une puissance de 276 chevaux et d’un couple de 289 livres-pieds. Il s’agit de véhicules à traction, équipés d’un différentiel à glissement limité.
Dans le cas de l’Elantra N, ce moteur peut être jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou à une automatique à double embrayage à 8 rapports. Celle-ci incorpore notamment la technologie N Grin Shift (NGS). En appuyant sur un petit bouton rouge situé sur le volant, le conducteur reçoit 10 chevaux supplémentaires pendant 20 secondes. Pendant ce temps, la boîte de vitesses enfile les rapports plus rapidement.
Le Kona N, quant à lui, n’est offert qu’avec l’automatique. Hyundai nous a expliqué que sa plateforme n’a pas été conçue pour recevoir la manuelle.
Plusieurs renforts de châssis ont été apportés à leur structure, et chacun d’entre eux reçoit des barres antiroulis surdimensionnées ainsi que des étriers de freins plus mordants et des disques de 360 millimètres à l’avant et de 314 millimètres à l’arrière.
Les éléments suspenseurs ont été revus et incorporent des amortisseurs adaptatifs et des ressorts plus fermes. Enfin, les bolides ont été envoyés en Allemagne, sur le circuit du Nürburgring, pour une mise au point de leur comportement routier.
Hyundai Elantra N
Dès les premiers virages au volant d’une Elantra N équipée d’une boîte de vitesses manuelle, il était évident que Hyundai avait bien fait ses devoirs. La livrée de puissance du moteur turbocompressé est constante, linéaire et dépourvu de délais désagréables. Il y a également une belle réactivité de la part de la pédale d’accélérateur qui permet rapidement de nous approcher de la mécanique. Et que dire des bruyantes pétarades que relâchent les tuyaux d’échappement à plein fouet ? Hautement plaisant.
L’Elantra est de loin la plus joueuse du duo. En relâchant l’accélérateur dans les virages, elle fait rapidement valser son train arrière. Le différentiel à glissement limité a également octroyé un degré de motricité suffisant en sortie de virage, malgré la chaussée mouillée. Mais il est évident que la surdose de couple sur le train avant peut mener à du sous-virage si le pilote n’est pas expérimenté.
Tout comme dans une Veloster N, la boîte de vitesses automatique n’a jamais flanché. Elle enfilait les rapports à une vitesse éclair et présentait une efficacité déconcertante.
Hyundai Kona N
Il était intéressant d’observer une dynamique complètement différente à bord du Kona. Bien que sa livrée de puissance et le comportement de sa mécanique soient identiques à ceux de l’Elantra N, il s’agit d’un véhicule qui pardonne beaucoup plus dans les virages.
Il est plus difficile de faire décrocher le train arrière, ce qui le rend clairement plus facile à pousser sur la piste. Sa position d’assise élevée octroie au véhicule une sensation de conduite plutôt rigolo. Son court empattement lui permet de réagir plus rapidement à nos commandes, faisant de lui un véhicule au caractère plus nerveux et carrément plus amusant à conduire.
Dans les deux cas, la puissance de freinage fut exquise, et la précision de la direction était sans reproche. Une fois sur la route, ces petits monstres enragés m’ont également épaté par leur docilité et leur convivialité au quotidien.
Impossible de ne pas ressortir d’un tel événement avec un énorme sourire accroché au visage. Il est clair avec les Elantra N et Kona N que Hyundai sait sortir son fou et comprend ce que recherchent les amateurs de performances.
Il est toutefois encore trop tôt pour les recommander, car ils sont trop nouveaux. Mais étant donné que nous recommandons la Veloster N en raison d’un dossier de fiabilité somme toute impeccable et d’un excellent rapport qualité/prix, ça ne devrait pas tarder avant que ses confrères ne la rejoignent.