Même si les gens de Genesis ne prononcent pas le mot Kia devant les journalistes, ce n’est un secret pour personne : la Stinger et la G70 sont nées de la même graine. Ils partagent les mêmes moteurs, plateforme et transmission. Les deux voitures possèdent également un système de suspension adaptative, un sélecteur de mode de conduite avec un réglage personnalisé, des freins Brembo avec les moteurs V6 et une transmission automatique à huit vitesses.
Cela dit, la G70 est plus courte, plus légère et, comme berline, elle n’a pas le profil aussi étiré que la Stinger à hayon. Les lignes, qui vont bien traverser l’épreuve du temps, sont toutefois un assortiment d’éléments connus. La calandre a, par exemple, certains airs de Lexus, tandis que l’arrière fait vaguement penser à Infiniti. Bref, ce n’est pas une voiture que vous allez reconnaître au premier coup d’œil sur la route, mais la silhouette générale n’est pas déplaisante.
On sent dans l’habitacle l’influence de personnes-ressources qui sont passées par l’Allemagne avant d’aller chez les Coréens. La G70 n’est pas avant-gardiste dans sa présentation, mais met le paquet pour la qualité des matériaux et l’impact visuel.
La qualité des matériaux est digne des meilleures voitures allemandes de la même catégorie et l’exécution est sans faille. Vous avez des choix de combinaisons de couleurs qui sortent de l’ordinaire comme la couleur vanille et le vert ou le noir et le bourgogne.
Les versions Sport sont disponibles avec des sièges en cuir Nappa noir avec des surpiqûres rouges ou grises cousues dans le cuir.
Autre caractéristique rafraîchissante dans ce segment : vous n’avez pas à piger dans une liste d’options interminable pour avoir une voiture bien équipée. Le modèle de base, qui commence à 42 000 $, arrive de série avec le système d’évitement de collision frontale, l’alerte de collision dans les angles morts, l’aide au maintien de voie et un régulateur de vitesse adaptatif. Vous avez aussi droit à un toit ouvrant, au siège du conducteur à réglage électrique en 12 directions, à un écran tactile de 8,0 po avec Apple CarPlay®/Android Auto®, au télédéverrouillage à capteur de proximité, à des sièges avant chauffants et à un volant chauffant gainé de cuir. Un système audio Lexicon à 15 haut-parleurs est offert dans la version suivante, en plus du système de navigation.
Pour loger à la même adresse que la concurrence, Genesis a installé sous le capot de la G70 deux mécaniques déjà présentes dans la Stinger. L’offre débute avec un 4 cylindres 2,0 litres turbo de 252 chevaux et 260 lb-pi de couple.
Chose intéressante, Genesis offre une version de ce moteur avec une boîte manuelle à six rapports et roues motrices arrière. Il s’agit d’une version pour les enthousiastes qui sont, il faut en convenir, peu nombreux. Par contre, il faut saluer l’initiative de Genesis d’offrir une version pour les puristes.
Les autres opteront pour le modèle avec transmission automatique à huit rapports avec rouage intégral. Les modèles haut de gamme sont équipés d’un V6 de 3,3 litres biturbo de 365 chevaux et 376 lb-pi de couple uniquement en boîte automatique à huit rapports et rouage intégral. Afin de bénéficier d'une accélération maximale lors d'un départ arrêté, tous les modèles G70 sont dotés d'un système de contrôle au départ.
C’est au volant que la G70 brille de tous ses feux. Il s’agit sans doute de la caisse la plus rigide et la plus communicative de sa catégorie, devant Audi et BMW. On sent qu’Albert Bierman a participé à toutes les étapes du développement de ce châssis. Il a trouvé l’ingrédient secret qui donne à la fois un confort de bon aloi et une tenue de route sportive.
Plus légère et plus petite que la Stinger GT, la G70 possède un net avantage face à cette dernière. Le 4 cylindres offre, pour sa part, de bonnes reprises. Le son du moteur est d’ailleurs accentué par le système audio, ce qui donne un peu de coffre à cette cylindrée plus modeste.
Nous avons testé le V6 sur le circuit du Mont-Tremblant et la conduite n’a rien à envier aux meilleures allemandes. En mettant la voiture en mode sport, vous avez droit à des resserrements à tous les niveaux et les freins Brembo sont puissants et endurants. Le roulis est quasi inexistant et on sent très bien la volonté des pneus Michelin Pilot Sport PS2 de vouloir rester plantés au sol.
Vous pouvez même choisir le mode de conduite Custom avec le moteur en mode sport et la suspension en mode normal pour profiter d’un moteur plus nerveux et d’un meilleur confort. Vous avez le réel sentiment que la G70 est une berline sport, alors que la Stinger, elle, est un peu plus lourde et moins agile. Bref, l’ingrédient secret de la G70 réside dans sa plateforme ultra rigide et précise qui sublime la conduite au-delà des mécaniques et du style.
J’entends déjà certaines personnes dire que 50 000 $, c’est trop cher payé pour une Coréenne. Si vous tenez absolument à payer trop cher pour le prestige c’est votre affaire. Mais sachez que cette G70 se conduit et se comporte aussi bien que n’importe quelle berline de sa catégorie et que Genesis peut garder la tête haute.