J’ai sauté de joie lorsque j’ai appris que MINI préparait une variante électrique de la Cooper. J’ai d’ailleurs assisté avec enthousiasme à son lancement nord-américain qui s’est déroulé au centre de BMW à Spartanburg, en Caroline du Sud, pour finalement être déçu par son autonomie. Me voici au volant du modèle un an plus tard et j’en conclus que, finalement, elle se rattrape ailleurs.
La MINI Cooper SE est le premier véhicule entièrement électrique du constructeur. Rappelons que, jusqu’à présent, MINI n’offrait que des technologies hybrides rechargeables. Elle a toutefois proposé un modèle électrique « démonstrateur » en 2009 sous l’appellation MINI E. Offerte en location seulement à quelques consommateurs américains, européens et asiatiques, elle servait principalement de banc d’essai pour les technologies électriques de BMW. La MINI E était en quelque sorte l’ancêtre des BMW i3 et i8.
Nous voici donc en 2020, à une époque où la voiture électrique prend son air d’aller. La MINI Cooper SE s’affiche donc dans le même format qu’une MINI Cooper à essence, mais se distingue par ses agencements de couleurs et ses jantes exclusives. Sa plus grande qualité ? Contrairement à certaines voitures électriques qui ressemblent à un vaisseau spatial, elle ressemble à n’importe quel autre MINI Cooper.
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MINI Canada en demande la modique somme de 39 990 $ (avant les frais de transport et de préparation) pour un modèle Classic. Deux autres déclinaisons sont au menu, soit les variantes Premier et Premier +, dont notre modèle d’essai qui affichait un prix de 47 990 $.
La MINI Cooper SE est admissible aux deux rabais gouvernementaux pour les voitures électriques, ce qui lui permet de réduire sa facture finale de 13 000 $. Cela fait d’elle un modèle franchement intéressant, à condition de limiter le nombre d’options qu’on y ajoute.
L’habitacle d’une MINI Cooper SE est carrément le même que celui d’une Cooper ordinaire, et c’est ce qui constitue une partie de son charme. Contrairement à une Chevrolet Bolt EV, ou encore une Tesla Model 3 SR+, cette MINI affiche un habitacle beaucoup mieux assemblé, stylisé et constitué de matériaux de haute qualité lui conférant l’allure d’une voiture de luxe.
Les portières se ferment avec solidité, les sièges sont confortables, et le volant est agréable à saisir en raison de son épaisseur et de la qualité de son cuir. C’est également un habitacle étonnamment spacieux compte tenu de la taille de l’auto, permettant même aux grandes personnes d’y trouver une position de conduite agréable. Sans surprise, l’accès à l’arrière se révèle serré, mais, une fois assis, on y retrouve un dégagement acceptable pour la tête et les jambes.
Seuls le bouton de démarrage et les subtiles bandes de course jaune fluo tapissées sur la planche de bord révèlent une MINI différente des autres. C’est d’ailleurs lors de sa mise en marche que cette Cooper se distingue entièrement des autres variantes par ses sons électroniques futuristes rappelant ceux d’un jeu vidéo. C’est honnêtement très amusant à écouter.
À l’instar des récents produits MINI et BMW, l’interface multimédia de la Cooper SE demeure l’une des plus conviviales de l’industrie grâce à sa molette centrale et à ses menus simples et faciles à comprendre. Le thème enjoué, complimenté par l’éclairage ambiant qui réagit à nos commandes, accentue l’expérience utilisateur. Mais l’absence de la connectivité Android Auto demeure un irritant majeur.
Pour ce qui est de l’espace de chargement, la SE est sans surprise beaucoup moins polyvalente que toutes ses concurrentes électriques. On parle de 731 litres une fois le dossier des sièges abaissé au plancher.
Bien qu’elle repose essentiellement sur la même plateforme UKL1 qu’une MINI Cooper à essence, la Cooper SE hérite du moteur électrique de la BMW i3. Toutefois, contrairement à la i3, dont le moteur est placé sur le train arrière, la Cooper SE a son moteur à l’avant, ce qui lui permet de demeurer une traction.
Sa batterie est toutefois plus petite que celle d’une i3 à 28,9 kilowattheures, pour une puissance totale de 181 chevaux et un couple de 199 livres-pieds, ce qui se compare à une MINI Cooper S à essence. L’autonomie est évaluée par l’EPA à 177 kilomètres, ce qui est carrément décevant.
MINI certifie cependant que la batterie à 12 cellules de la SE est plus compacte que celle de l’i3, réduisant ainsi son poids. On affirme également une meilleure gestion de l’énergie, ce qu’on constate déjà par son ratio taille/puissance. En la positionnant au centre arrière de l’auto, MINI s’assure d’offrir une répartition du poids de 58/42, ce qui est assez impressionnant pour une voiture à traction.
L’autre fait intéressant, c’est que bien qu’elle soit moins puissante qu’une Chevrolet Bolt EV ou, encore, un Kia Niro EV, la Cooper SE boucle le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure plus vite que la concurrence en raison de son poids réduit. Avec un temps observé de seulement 6,1 secondes, sans compter un quart-de-mile effectué en 14,8 secondes à peine, la Cooper SE est la deuxième voiture électrique la plus rapide dans cette gamme de prix après une Tesla Model 3 SR+.
En outre, la Cooper SE est équipée d’un chargeur interne de 50 kilowatts, ce qui est le maximum de puissance qu’offre actuellement les bornes rapides du Circuit électrique du Québec. En d’autres mots, malgré sa faible autonomie, cette voiture électrique se recharge plus rapidement que certains modèles concurrents.
C’est vraiment là où la MINI Cooper SE se démarque réellement des autres voitures électriques, par sa conduite hyper engageante et, surtout, amusante !
Ce n’est un secret pour personne, les voitures électriques sont rapides et agiles dans les courbes. Cependant, comme cette Cooper SE est montée sur la même architecture qu’une Cooper S, cela fait d’elle une « hot hatch » d’autant plus intéressante. La direction est précise, elle est même l’une des meilleures de l’industrie. La suspension est ferme sans être inconfortable pour le dos, et il est possible d’attaquer les courbes à des vitesses beaucoup plus élevées que permises à bord de cette Cooper SE grâce à son adhérence supérieure.
La dernière voiture électrique qui m’avait procuré autant de plaisir derrière le volant, c’était la Tesla Model 3. Bien qu’une Bolt, un Niro ou, encore, un Kona soient tous des VÉ agréables à conduire, on se lasse rapidement de la conduite sportive en raison de leur énorme couple qui enflamme les pneus avant dès qu’on a le malheur d’enfoncer la pédale d’accélérateur trop loin.
Mais pas dans cette MINI. Le système d’antipatinage gère le surplus de puissance d’une manière efficace. Il faut dire que sa légèreté et son couple réduit rendent l’expérience plus contrôlable. Bref, à bord de la Cooper SE, je n’avais aucunement envie d’économiser de l’énergie. Au contraire, j’avais plutôt le pied lourd (et le sourire au visage) presque tout au long de mon essai !
Là où elle m’a toutefois déçu, c’est par son système de récupération d’énergie, qui ne comprend qu’un seul mode. Certes, il est possible de le désactiver, mais ç’aurait été intéressant de retrouver un système permettant de moduler la puissance de freinage, comme le fait la concurrence, question de pallier la faible autonomie.
On peut toutefois s’assurer de parcourir la distance qu’affiche l’écran de bord. Suivant une pleine charge sur borne niveau 2 (240 V), un matin d’automne, la Cooper SE affichait 175 km, une distance que j’ai facilement atteint à plus d’une reprise.
Que concluons-nous de cette MINI Cooper SE 2020 ? Que son autonomie n’est pas suffisante et qu’il est préférable de se tourner vers une Bolt EV, un Kona ou, encore, une LEAF à prix comparable ? Pas nécessairement.
Tout est une question de besoins. Si vous l’utilisez majoritairement en zone urbaine et que vous êtes seul ou en couple sans enfants, cette MINI pourrait amplement faire l’affaire, car c’est une voiture électrique beaucoup plus excentrique et distinguée que ce qu’offre la concurrence, sans oublier une qualité de finition hors pair, un habitacle confortable et des performances dignes de mention.
Pour ce qui est de la fiabilité du produit, il est vrai que les produits MINI n’ont pas la meilleure réputation à ce chapitre. Il est toutefois important de souligner que la marque a fait des pas de géants en la matière ces derniers temps. En outre, en éliminant le moteur thermique, on réduit les risques de problèmes majeurs. Il faut toutefois être averti que les frais d’entretien de MINI sont élevés, et que, en hiver, l’autonomie de cette SE risque d’être encore plus décevante. Sachant cela, le produit demeure néanmoins intéressant et recommandable.