Lincoln a connu la gloire dès son arrivée dans la famille Ford, en 1922, et celle-ci a perduré jusqu’au milieu des années 70. Pendant ces quelque 50 ans, la possession d’une Lincoln en disait beaucoup sur le succès qu’avait atteint un individu.
Puis, sans parler de déchéance, l’étoile a commencé à pâlir. Les modèles, moins intéressants, ont été boudés. À la fin de la dernière décennie, plusieurs ne donnaient pas cher de la peau de Lincoln.
Cependant, pour Ford, la marque est toujours demeurée un acquis important, une carte qui lui permettait d’aller jouer dans le lucratif marché de la voiture de luxe.
Tout ça à condition bien sûr d’offrir un produit pertinent.
Et c’est là que tout se joue. Sans un guerrier de premier plan prêt à affronter les pires batailles, la guerre est perdue d’avance.
Voilà qui nous amène à la MKZ. Bien sûr, le but de ce billet est de vous présenter l’édition 2017 et ce qu’on en a fait chez Lincoln, mais il importe de la remplacer dans cette réalité complexe qu’est celle de la compagnie.
Lincoln travaille à rebâtir son image, rajeunir sa clientèle. C’est essentiel à son avenir. Ses nouveaux produits parlent. Écoutons ce qu’ils ont à nous dire.
La culture de l’image
Aujourd’hui, l’image occupe une place prépondérante dans le choix d’un produit, parfois, tristement, au détriment de sa qualité. L’image de Lincoln, elle ÉTAIT forte à l’époque; elle ne l’est plus, du moins, elle ne peut être comparée à celle de Mercedes-Benz, par exemple.
Une image, ça se bâtit, ça se travaille. Avec la MKZ 2017, Lincoln fait un pas en avant, d’abord en nous présentant une nouvelle signature à l’avant, mais surtout, en brisant avec une approche traditionnelle qui ne rejoignait plus personne.
La prochaine Continental, elle aussi, brisera avec cette tradition.
Voilà un pas en avant pour la bannière, esthétiquement parlant. Seul regret; l’arrière n’a pas été retouché pour 2017. Une occasion ratée alors qu’une brisure totale s’impose. Là, la métamorphose est partielle. À la défense de Lincoln, cette « nouvelle » MKZ n’est pas nouvelle; on parle d’un rafraîchissement important du modèle introduit en 2013.
Ce qu’on en pense? Franchement, ce qui a été fait est joli et on va attendre la suite avec impatience. Ce qui va compter, bien plus que notre opinion, ce sera la réponse du public. Voilà la variable à surveiller.
Cependant, il faut être juste, les ventes de la MKZ ne sont pas les pires dans le segment où elle oeuvre. Tout n’est donc pas perdu.
Les versions : une des clefs
Au catalogue, Lincoln propose trois modèles de sa MKZ, chacun jouissant d’une motorisation différente. On retrouve un 4-cylindres de 2 litres turbo ainsi qu’un autre 4-cylindres de 2 litres, à cycle Atkinson, sous le capot des versions hybrides. Une mouture fort attendue est celle qui profitera d’un nouveau moteur V6 de 3 litres, lequel proposera 400 chevaux et autant de livres-pieds de couple.
Au moment de notre participation à l’événement de presse, seules les deux premières variantes étaient présentes; l’arrivée de la troisième est prévue à l’automne.
Son importance pourrait être majeure pour Lincoln. Observez ce que proposent les autres marques de luxe. Sans exception, elles ont une variante dont la mission est d’arracher l’asphalte… et extirper de l’adrénaline des tripes de celui qui empoigne le volant.
Au niveau des habillages, on en retrouve deux par modèles et vous trouverez des versions à deux ou à quatre roues motrices. Les boîtes de vitesse se comptent aussi au nombre de deux; l'automatique à six rapports pour la version à essence et la transmission à variation continue pour la mouture hybride.
Américain : défaut ou qualité?
Les scribes affectés à l’automobile font souvent l’apologie des produits allemands lorsque vient le temps d’évaluer la conduite. S’il est vrai que nos amis germains possèdent une touche unique à niveau, cela ne signifie pas que les produits américains ou japonais ne proposent pas quelque chose d’intéressant.
La MKZ en est un bon exemple, en ce sens que son châssis est sain et que sur une belle route, on peut la pousser sans qu’elle nous montre des faiblesses inquiétantes. Toutefois, l’aplomb ressenti n’est pas le même que sur une BMW ou une Audi.
Au niveau du confort, il n’y a cependant rien à redire. Conséquemment, est-ce qu’afficher des qualités plus américaines qu’européennes est un défaut dans ce créneau? La réponse est non. Tout dépend de vos besoins et de vos attentes.
La MKZ vous permet d’enfiler les kilomètres dans le plus grand des conforts.
Le raffinement
Parlant de confort, terminons avec quelques détails concernant l’habitacle.
D’abord, puisqu’il ne s’agit pas d’un modèle de nouvelle génération, la présentation demeure similaire. La console centrale comprend les commandes à boutons poussoir du sélecteur de rapports. Cependant, Lincoln, à l’écoute de sa clientèle, a délaissé l’approche tactile pour réintroduire des commutateurs. Voilà qui est apprécié.
Les baquets sont accueillants, mais plus d’ajustements au niveau de l’assise et davantage de soutien latéral leur permettraient de se mesurer aux meilleurs.
L’espace est généreux, tant à l’avant qu’à l’arrière, mais les plus grands auront la tête au plafond à cet endroit. La grande responsable : la ligne de toit.
La chaîne audio, signée Revel, se laisse apprécier. Sur les variantes Reserve, on retrouve 20 haut-parleurs.
Enfin, un mot concernant l’immense toit panoramique. En position ouverte, il vient bloquer 75 % de la vue arrière au conducteur. Toujours étonnant de constater que ce genre de détail ait passé au conseil.
Conclusion
Pour sa relance, Lincoln compte beaucoup sur sa MKZ, sans compter la Continental qui est fortement attendue.
Si l’utilitaire MKC se veut convaincant, la MKZ l’est moins.
Qu’on se comprenne bien ici. Le produit est excellent, mais il lui manque de petits ingrédients qui font qu’on a une envie de revenez-y lorsqu’on y goûte.
Pour l’instant, c’est juste bon.
Peut-être que la prochaine génération, avec cette nouvelle signature, représentera la lumière au bout du tunnel.