Quiconque est familier avec l’univers BMW reconnaitra au premier coup d’œil la M3. Elle fait honneur à la tradition en proposant une suspension rabaissée, des voies élargies (wide body) et un look unique. La version CS ajoute un diffuseur avant et arrière en plastique renforcé de fibre de carbone, un becquet sur le couvercle du coffre et un système d’échappement à tonalité unique. Les roues sont également exclusives, reprenant le design de celles des BMW M4 utilisées pour la course DTM en Europe. Bref, c’est de toute beauté.
Tous ces éléments sont également responsables d’une perte de poids considérable chiffrée à 50 kg (110 lb) en comparaison avec la M3 ordinaire. Il ne faut pas oublier de parler de la couleur « Lime Rock Grey Metallic » de notre modèle d’essai, qui est unique à la M3 CS.
Voilà un autre endroit où la M3 CS diffère des autres M3. Tout d’abord, on remarque la présence de l’écusson CS sur le tableau de bord qui est recouvert partiellement d’Alcantara. Les sièges ultralégers arborent également une couleur exclusive nommée « Silverstone Grey ». Parlant des sièges, ceux-ci sont confortables et ajustables de plein de manières différentes, permettant d’accommoder tous les gabarits et de maximiser le support en conduite sportive. On pose les mains sur un fantastique volant en Alcantara au généreux boudin et muni de palettes de changement de rapports. Pour le reste, l’habitacle est spacieux et ergonomique même si on sent que le design commence à dater en comparaison avec les dernières créations de BMW.
Il est clair que l’accent a réellement été mis sur la conduite plutôt que sur le confort à proprement parler. Le bruit ambiant sur la route, l’absence d’accoudoir central, et la climatisation à zone simple sont des exemples qui démontrent l’orientation du modèle. Par contre, on ne saurait s’attendre à autre chose d’une version CS, qui demeure assez conviviale au quotidien même s’il manque quelques caractéristiques de confort espérées d’une voiture de 114 000 $.
La M3 CS se sert du même 6 cylindres en ligne de 3,0 litres que la M3 ordinaire, mais il reçoit quelques améliorations. Premièrement, il produit plus de puissance : 453 chevaux à 6 250 tr/min et 443 livres-pied de couple entre 4 000 et 5 500 tr/min, ce qui constitue une augmentation de 28 chevaux et 37 livres-pied de couple. La seule boîte à pouvoir lui être jumelée est une automatique à double embrayage à sept rapports. Les roues motrices arrière sont contrôlées par un différentiel à verrouillage électronique.
Chaque élément de la BMW M3 CS 2018 est personnalisable de manière indépendante. On peut contrôler, du bout des doigts, la suspension, la direction, la réactivité moteur et les changements de rapports de la transmission. En quelques secondes, on peut donc changer la personnalité de la bagnole.
Il faut d’abord et avant tout choisir la personnalité de la voiture. Quoi de mieux que de sélectionner tous les réglages les plus extrêmes dès le départ, histoire de voir ce que la voiture a dans le ventre. Quelques kilomètres suffisent pour constater que la transmission brutale, le moteur fanfaron et la suspension très ferme ne sont pas du tout adaptés aux rues de Laval ou à l’autoroute 440.
Toutefois, sur chaussée sinueuse et en bon état, le plaisir correspondant est au rendez-vous. La direction est rapide et bien dosée quoique j’aurais espéré un peu plus de communication de sa part. La transmission à double embrayage fait un travail remarquable, tout en brutalité et en rapidité, pour extirper toute la puissance de l’engin. Malheureusement, les pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 ne parviennent pas à trouver l’adhérence nécessaire pour propulser la bagnole comme il se devrait sur les chaussées froides et humides d’octobre. En résumé, avec les réglages, on retrouve l’ADN d’une voiture sportive, une bête de piste qui ne pardonne rien dans la conduite quotidienne.
Il en va tout autrement quand on place tout en mode confort. Le moteur s’assagit, la transmission gagne en fluidité et la suspension, bien que toujours ferme, gagne en souplesse. Ne vous méprenez pas ; on n’a nullement l’impression d’être assis dans une Série 7, mais on gagne en convivialité, si bien que la BMW M3 CS 2018 devient une voiture utilisable pour le train-train quotidien.
Son style charmant et ses performances à la hauteur aidées par un poids plus faible ont su me séduire. Même s’il m’apparait clair que la piste est assurément son territoire de prédilection, la semaine passée au volant de la BMW M3 CS 2018 m’a permis de constater que son côté extrême ne la rend pas désagréable.
Comme voiture marquant la fin de la génération F80 de la M3, je pense qu’on frappe dans le mille. Il y a un petit détail, cependant : il n’y en a que 52 unités pour le Canada, de quoi la rendre encore plus désirable.