Avec nous depuis 2018, le Traverse conserve les mêmes traits qu’à son lancement. Il faut dire que GM a eu le coup de crayon heureux lors de son renouvellement. Fidèle à la mode des multiples variantes, le Traverse ne fait pas exception avec pas moins de 6 modèles différents (LS, LT, RS, True North, Premier et High Country) qui ont tous autant de personnalité. Pour mon essai, Chevrolet m’a fourni le RS, celui qui propose l’apparence la plus sportive du lot. Bonne nouvelle, il fait abstraction totale de toute composante en chrome, tout est peint en noir. Même les jantes de 20 pouces Android adoptent un ton foncé. Avec la peinture gris acier métallisé (495 $), le look est accrocheur. Pour compléter son style, Chevrolet devrait mettre les boîtiers des phares également en noir, ça serait plus dynamique. Fait à noter, la présence de longerons de toit est unique à la version RS.
De profil, on constate à quel point le Traverse est long, extrêmement long. Son empattement de plus de 3 mètres lui permet de s’imposer. Les portières arrière sont presque carrées, c’est tout dire. Vues de côté, les proportions ne sont pas particulièrement harmonieuses, car le capot est très court tandis que le reste de la carrosserie ne cesse de s’étirer. En revanche, ce design est très avantageux sur le plan de l’espace intérieur. À l’arrière, j’aime bien les feux minces et larges avec l’aménagement de la structure interne caractéristique de la signature Chevrolet. La qualité de la peinture et de l’assemblage se situe dans la moyenne supérieure.
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Le Traverse cadre dans la catégorie des VUS intermédiaires, mais est assurément l’un des plus gros du segment. En fait, il offre un volume de coffre plus généreux que son grand frère le Tahoe (2 789 litres contre 2 682 litres), ce qui le rend particulièrement attrayant pour les familles actives. Toujours dans l’optique d’une comparaison, face au Kia Telluride, l’une des vedettes de l’heure, il remporte la manche par plus de 330 litres! Vous en voulez de la place, en voilà!
Quoique très spacieux, on ne peut pas dire qu’il se démarque en matière de design intérieur. Le tout est en fait assez simpliste, sinon décevant. Malgré un beau mariage des textures et une bonne finition, il n’y a pas d’effet « wow » dans la présentation. À ce chapitre, la concurrence lui fait un pied de nez. D’ailleurs, j’ignore s’il y avait un criquet en pleine période de rut dans le véhicule qu’on m’a prêté, mais un « squik » insistant m’a accompagné tout au long de mon essai. Il n’y avait pourtant visiblement pas de femelle criquet dans le coin… Par contre, pas un mot négatif quant à l’ergonomie, on s’y retrouve vite et avec aisance. La simplicité a ses avantages. Pour la visibilité, on jouit d’une grande et ample fenestration. Sa longueur nous donne l’impression d’être au volant d’un autobus tant la lunette semble loin.
Le confort général pour les occupants à l’avant se montre agréable. J’aurais aimé un peu plus de possibilités d’ajustement, notamment pour la longueur de l’assise, mais dans l’ensemble tous les formats peuvent y trouver leur compte. En ce qui a trait au rangement, considérant le volume de la cabine, les designers auraient pu faire un effort supplémentaire. Après tout, avec la marmaille (et les criquets), on a besoin de cachettes autres que celle derrière l’écran multimédia pour y mettre les 1 001 « cossins » que l’on doit traîner lorsqu’on a des enfants.
L’accès arrière se montre on ne peut plus facile grâce aux interminables portes. S’il s’agit certes d’un point positif, il faut par contre être prudent dans les stationnements où on risque un malheureux accrochage avec la voiture d’à côté. Ma version à l’essai offrait deux sièges capitaines au confort décevant compte tenu de leur configuration. Les commodités comme les bancs chauffants, la climatisation et des prises d’accessoires sont bien appréciées, mais ne suffisent pas à créer la même impression de finition relevée offerte par la concurrence, notamment chez les Japonais et les Coréens. Son point le plus fort est certainement les dégagements : vos ados aux jambes et aux bras disproportionnés voltigeront dans l’espace.
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Autant GM peut se montrer innovateur, autant le constructeur peut être conservateur pour certains véhicules. Le Traverse cadre dans la deuxième catégorie : pas d’hybridation, de système 48 Volts ni quoi que ce soit du genre. Tout ce qu’il y a de plus conventionnel, il est néanmoins compétent avec son V6 de 3,6 litres de 310 chevaux et un couple de 266 lb-pi. La puissance suffit amplement et est gérée par une très bonne transmission automatique à 9 rapports (Hydra-Matic 9T65). Cette dernière optimise la consommation de carburant tout en maintenant une grande souplesse. Cependant, sous une conduite plus dynamique les changements de rapports sont saccadés et nous envoient le message que même dans le RS, la sportivité ne fait pas partie de l’équation.
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Alors que la concurrence propose une panoplie de différents modes de conduite, chez Chevrolet, on offre un rouage d’une simplicité archaïque. Dans la grosse majorité des cas de ce segment, on obtient un système réactif qui priorise la traction ou la propulsion. Ici, c’est le train avant qui règne en maître. D’ailleurs, dès la moindre accélération « vive », l’effet de couple se fait sentir. Pour jouir de l’AWD, on doit activer manuellement une molette de la console centrale. Certains diront que l’on favorise une plus faible consommation de carburant… eh oui!!!! Les systèmes réactifs devraient s’activer d’eux-mêmes en cas de besoin. Après tout, si les conditions se dégradent, vous voyez-vous l’enclencher vous-même? « Attends chérie, il y a de la glace noire… que je ne vois pas, mais je vais actionner le rouage intégral pour optimiser le mordant de notre Traverse… » Pour un VUS de plus de 50 000 $, on ne devrait pas avoir à se poser la question.
La longueur du véhicule se fait bien sentir. Comme on dit, il « porte » doux sur la route et les suspensions travaillent bien pour assurer un très bon confort, tout en demeurant suffisamment fermes pour un certain dynamisme. La direction suit la tendance plutôt aseptisée que l’on voit dans tous les produits du segment. À ce compte, Chevrolet ne fait ni mieux ni pire que les autres. Le système de freins profiterait d’une puissance accrue surtout lorsqu’on tient compte des capacités du véhicule et de ce qu’il peut remorquer. Le V6 peut tirer une charge de 5 000 livres.
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Le Traverse comporte sa part de défauts qui pourraient facilement être revus, notamment son rouage. Espérons qu’à son prochain rafraîchissement, en 2021, GM corrigera le tir. Par contre, pour l’heure, étant donné la concurrence particulièrement féroce et son prix supérieur à celui de ses rivaux à équipement équivalent, je ne peux m’empêcher d’être déçu. Oui, il est beaucoup plus spacieux, mais ça ne me semble pas suffisant pour en faire un incontournable de la catégorie. Pour ce prix, allez voir ailleurs.