Acura se cherche depuis quelques années et c’est encore plus vrai dans le cas de ses voitures. Malheureusement, la marque de luxe de Honda n’obtient toujours pas le succès escompté au royaume des véhicules de luxe. Une chance pour eux qu’il y a le RDX, c’est le véhicule le plus populaire d’Acura et l’arrivée de sa troisième génération pour 2019 a littéralement fait exploser son volume de vente, plus de 30 % par rapport à 2018. En fait, il s’est vendu pratiquement autant de RDX en 2019 que tous les autres véhicules de la marque réunis.
Le RDX est arrivé sous une nouvelle génération l’an passé et il nous avait fait bonne impression lors de notre premier contact. Il faut savoir que les ingénieurs ont complètement délaissé ancien modèle afin de repartir sur de nouvelles bases. Le RDX repose sur une plate-forme différente, exclusive à Acura, laquelle assure un comportement plus solide et dynamique, notamment grâce à une rigidité supérieure et à un centre de gravité plus bas.
Ses nouvelles lignes lui apportent plus de caractère, enfin un produit Acura qui fait à nouveau appel à un certain degré de passion. C’est particulièrement visible à l’avant en raison de sa nouvelle calandre Diamond Pentagon qui comprend au centre l’immense l’emblème Acura, impossible de se méprendre.
Si vous cherchez un modèle au style encore plus sportif - on est friand de ce type de véhicule au Québec - il vous faut alors opter pour la version A-SPEC qui profite d’un traitement plus dynamique et juste assez bien dosé. Rien pour améliorer drastiquement les performances du véhicule, mais il comprend plusieurs éléments visuels qui donne fière allure au RDX, notamment un traitement monochrome et des jantes grises de 20 pouces sur lesquelles sont montés des pneus à profil bas. Par ailleurs, ce dernier se retrouve en milieu de gamme, il demeure donc assez abordable et représente un bon équilibre entre prix et équipement.
Le traitement A-SPEC est aussi visible à bord, surtout dans le cas de notre modèle d’essai qui disposait de sièges en cuir rouge comprenant des insertions en alcantara noir. L’effet a rapidement séduit nos passagers qui croyaient être à bord d’un véhicule beaucoup plus dispendieux. L’instrumentation rouge et le volant sport offrant une prise en main plus épaisse, rehaussant l’impression de contrôle, font également partie de l’équipement de série de l’A-SPEC.
Le tableau de bord est plus élégant, Acura a éliminé beaucoup de commandes. Ces dernières sont aussi plus raffinées qu’avant, fini l’époque des gros boutons d’apparence bon marché du passé. Malgré les efforts, ce n’est toujours pas au niveau des concurrents germaniques, surtout dans le cas d’Audi. La console centrale flottante apporte une belle touche de modernité et on a repris l’intégration de la NSX dans l’aménagement des boutons du sélecteur de marche avant, arrière et de stationnement, une belle attention.
Le constructeur continue de croire, tout comme Lexus d’ailleurs, qu’un écran placé haut et contrôlé par un pavé tactile demeure plus efficace et moins dérangeant qu’un écran tactile. Notre opinion diverge toujours. Certes, le système d’infodivertissement True Touchpad d’Acura est un peu plus fonctionnel que celui de Lexus, mais il nous force à porter autant d’attention à l’écran qu’à la route.... Impossible de le faire sans regarder les éléments du menu et la position du curseur comme il est possible de le faire avec un écran tactile, c’est encore plus vrai lorsque vous utilisez CarPlay qui émule l’interface de votre téléphone intelligent, une interface connue et conçue spécifiquement pour le tactile. Qui plus est, si vous déplacez le curseur et que vous le relâchez, il revient automatiquement au centre, ce qui vous force à porter à nouveau attention si vous voulez répéter l’action.
Pour cette troisième génération, le RDX fait un retour au moteur suralimenté. On se souviendra que lors de l’introduction du véhicule en 2006, ce dernier abritait un moteur turbo, mais il avait été mal accueilli. Pas assez puissant, plutôt bruyant et mal adapté, plusieurs propriétaires avaient été déçus par son rendement, tellement qu’il avait pratiquement coulé le modèle. Pour la seconde génération, apparue en 2013, on avait opté pour un moteur V6 atmosphérique qui était à l’époque beaucoup plus dans la norme. Ironiquement, on fait l’opération inverse cette année avec un retour au moteur turbo, cette fois, ce sont les mécaniques suralimentées qui ont la cote. On dira que le RDX était en avance sur son temps.
Depuis sa refonte, le RDX reçoit une seule mécanique soit un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres à injection directe développant 272 chevaux pour un couple de 280 lb-pi. Le RDX est ainsi plus puissant que pratiquement tous ses rivaux en version de base et équipés d’une mécanique similaire, même le Porsche Macan avec son quatre cylindres suralimenté de 252 chevaux en offre moins. Le moteur est jumelé à une transmission automatique à dix rapports qui s’est avérée fort efficace.
Malheureusement, le RDX est pris de court face à ses concurrents qui dans la majeure partie des cas proposent des mécaniques optionnelles plus puissantes et performantes. On doit se contenter d’une seule mécanique chez Acura, rien pour attirer les amateurs de sensations fortes, ni de mécanique hybride, encore moins hybride branchable.
Une fois à bord, on apprécie le confort et le support des sièges électriques qui sont réglables de 16 manières, c’est tout juste s’ils ne pivotent pas sur 360 degrés. On aimerait cependant pouvoir abaisser un peu plus l’assise, on est assis très haut.
J’ai eu le plaisir de passer la récente période des Fêtes au volant du RDX A-SPEC 2020. Ayant prévu une sortie avec des amis par un soir de neige et de verglas, pas question d’annuler notre sortie, nous avions pleinement confiance dans les aptitudes du RDX et nous n’avons pas été déçus. Difficile de trouver plus efficace sur le marché que le rouage intégral SW-AWD de troisième génération qui équipe le RDX. Peu importe la chaussée, le véhicule colle littéralement à la route et conserve son aplomb, d’ailleurs mes passagers et été agréablement surpris par le comportement du véhicule, et ce, malgré les conditions exécrables.
Le quatre cylindres suralimenté s’avère étonnamment efficace. Il dispose d’amplement de verve, la puissance est déployée sans délai dès que l’on enfonce l’accélérateur. On peut remercier à cet effet la boîte automatique à dix rapports qui maintient en tout temps la plage de régime idéale. Un bouton sport permet de modifier son comportement en retirant les rapports supérieurs, ce qui laisse le moteur révolutionner un peu plus haut. On peut aussi combiner le tout à quatre modes de conduite qui agissent notamment sur la fermeté de la suspension et la réactivité de l’accélérateur. Le mode Sport + s’avère le plus radical et si vous êtes emballé par la sonorité du quatre cylindres en accélération, sachez que sa sonorité est amplifiée dans l’habitacle par le système de sonorisation. C’est bien fait, on ne pourrait deviner le subterfuge.
Grâce à ses dimensions, le RDX et aussi très agile en ville et facile à stationner. C’est ici qu’il tire son principal avantage par rapport à son grand frère le MDX. On peut toutefois remercier la caméra de recul qui nous a sauvé la mise à quelques reprises car la visibilité au ¾ arrière n’est pas son fort, les ingénieurs ont décidé de miser sur le style.
L’Acura RDX est sans contredit le véhicule le plus intéressant de la marque et on n’hésite pas à le recommander. Son prix est attrayant, il est bien équipé et sa mécanique lui procure un comportement dynamique et agréable en tout temps. Chaussé de bons pneus d’hiver, il est redoutable lorsque les conditions se dégradent et sa fiabilité générale n’est pas problématique. Qui plus est, il conservera une bonne valeur de revente au fil du temps...