La marque de luxe de Honda ne l'a pas facile depuis quelques années car plusieurs de ses modèles semblent avoir de la difficulté à trouver preneur. C’est surtout vrai du côté des voitures puisque les VUS s’en tirent beaucoup mieux. Étonnamment, le MDX – le plus dispendieux et imposant modèle du portfolio – demeure très important pour la marque. Lui et son petit frère RDX génèrent le plus gros volume de ventes.
Nous avons repris contact avec le véhicule en mettant à l’essai la nouvelle version A-Spec du MDX, celle qui apporte le style le plus dynamique du lot grâce à sa grille noire, son échappement sport élargi, ses poignées de porte de couleur assortie à la carrosserie et surtout, ses jantes de 20 pouces au fini gris. L’ensemble A-Spec débloque aussi quelques couleurs supplémentaires dont le joyeux Bleu Apex.
Il faut débourser environ 6 000 $ de plus par rapport à la livrée de base pour l’obtenir, mais le MDX A-Spec offre un bon niveau d’équipement sans toutefois devenir trop onéreuse. Un fait intéressant puisque les livrées du genre sont normalement les plus dispendieuses.
Le MDX s’est modernisé au cours des dernières années et ses lignes, moins carrées, le mêlent beaucoup plus au paysage automobile actuel. Un élément recherché par certains consommateurs. Il a l’air plus petit que dans le passé, probablement en raison de sa ligne de toit et de ses vitres latérales plus fuyantes à l’arrière qui nous rappellent celles du Honda CR-V. Mais impossible de se méprendre; on le reconnaît rapidement avec son immense emblème placé au centre d’une grille encore plus imposante.
Le traitement A-Spec transforme aussi l’habitacle puisque l’on retrouve des sièges en Alcantara garnis de cuir rouge ou noir et de surpiqûres de couleur. On aime le traitement, surtout avec l’ajout d’un pédalier métallisé. Certains trouveront le tout un peu trop tape-à-l’œil. Il y a alors les autres livrées.
La clé du succès pour le MDX? Ses dimensions généreuses, son style réussi et sa capacité à accueillir jusqu’à sept personnes. Contrairement à plusieurs autres VUS de luxe, le MDX est doté d’un équipement de série très généreux, ce qui évite de devoir plonger dans un catalogue d’options chères et complexes pour obtenir un véhicule convenablement équipé. C’est ici que le MDX trouve son avantage, surtout par rapport au trio allemand.
L’instrumentation est assez moderne, mais les deux écrans superposés qui composent le système d’infodivertissement n’ont rien de très sophistiqué côté présentation, surtout avec la résolution d’affichage qui semble dater de l’ère du Commodore 64. Le véritable avantage de cette disposition est que l’on peut afficher Apple Car Play dans l’un et opérer les autres fonctions du véhicule dans l’autre. Une caractéristique qui se laisse rapidement apprécier car elle nous évite de jouer dans les menus inutilement.
Les passagers arrière profitent de bons dégagements, mais c’est un peu moins le cas pour les occupants de la troisième banquette, et ce, même par rapport au Honda Pilot, son proche cousin qui partage sa plateforme. Avec son volume de chargement de 447 litres, le MDX tire aussi de la patte par rapport aux Volvo CX90 et Buick Enclave, pour ne nommer que ceux-là.
Aussi intéressant soit-il, le MDX A-Spec ne dispose pas de chevaux supplémentaires. Il ne s’agit que d’une opération esthétique; rien à voir avec les VUS issus des divisions de haute performance de certains autres constructeurs.
Il hérite du même moteur V6 de 3,5 litres qui développe 290 chevaux et un couple de 267 lb-pi, soit une puissance alignée avec celle de ses concurrents. Grâce à ses technologies d’injection directe et de gestion variable des cylindres, qui déconnecte trois des six cylindres sous certaines conditions, le MDX est fort raisonnable dans sa consommation de carburant. Nous avons obtenu une moyenne d’un peu plus de 10 L/100 km en conduisant en ville et sur l’autoroute. Toutefois, et à mon étonnement, il faut l’alimenter en essence super, ce qui engendre un déboursé supplémentaire à la pompe.
Ce moteur est couplé à une automatique à neuf rapports SportShift qui dispose de palonniers derrière le volant permettant de changer les rapports manuellement. Acura peut bien nous vanter les plaisirs de ce système, mais à bord d’un VUS, c’est assez inutile. Le A-Spec offre aussi une suspension raffermie, mais pas le système d’amortissement actif qui est réservé aux versions Élite et plus.
Avec ses 290 chevaux, le V6 de 3,5 litres est parmi les moteurs de base les plus performants de son segment. Il procure au MDX des performances louables et son zest supplémentaire s’avère fort appréciable, surtout lorsque vient le temps de doubler un autre véhicule. L’avantage des V6 à aspiration naturelle, c’est qu’ils conservent leur couple à plus haut régime alors que les quatre-cylindres turbocompressés ont souvent tendance à s’essouffler. Si vous voulez un peu plus de punch, vous pouvez vous tourner vers le MDX Sport hybride qui avec l’ajout d’un moteur électrique, démontre un couple et une accélération un peu plus vigoureux. Le MDX régulier peut boucler le 0-100 km/h en environ six secondes. Pas mal pour un VUS de cette dimension.
Sur la route, on remarque rapidement le soin apporté à l’insonorisation. Le véhicule filtre pratiquement tous les bruits ambiants, laissant un habitacle silencieux. Depuis la dernière génération, plusieurs technologies ont été utilisées, dont du verre plus épais, un système d’élimination des bruits actifs et une nouvelle conception des suspensions.
De nos jours, il est souvent possible de personnaliser le comportement du véhicule en fonction de nos goûts et le Acura MDX ne fait pas exception. Son système IDS (Integrated Dynamic System) comporte trois modes – Sport, Normal et Confort – qui règlent notamment l’assistance de la direction, la réaction de l’accélérateur et même le son du moteur, selon vos préférences.
Le mode Sport est certes un peu moins économique, mais il est le plus emballant et porte beaucoup plus justice à la vocation du A-Spec. Côté sportivité, le MDX se situe à mi-chemin entre le trio allemand et les modèles axés sur le confort tels les Lexus RX et Infiniti QX60.
L’autre arme de prédilection du MDX : son excellent rouage intégral baptisé SH-AWD (Super Handling All-Wheel-Drive System) qui réagit aux conditions routières en faisant varier le couple entre les roues avant et arrière, ainsi qu’entre les deux roues arrière, permettant de maximiser la traction. C’est sans aucun doute un des systèmes les plus efficaces offerts sur le marché. Ce dernier nous sécurise sur la route, et ce, peu importe les conditions.
Toujours dans sa troisième génération, le MDX continue de tirer son épingle du jeu, même face à plusieurs compétiteurs fraîchement remaniés. Il n’offre pas le même niveau de luxe que le tout nouveau Lincoln Aviator 2020, dont on vient de faire l’essai, mais il propose une conduite plus engageante. Il conserve une bonne valeur tout en s’avérant très fiable.
La version A-Spec ajoute au facteur plaisir, surtout pour ceux qui recherchent un VUS à l’apparence un peu plus éclatante, mais on aurait aimé que le constructeur pousse un peu plus la note dans son cas. Malgré tout, il demeure un excellent choix dans sa catégorie.