« J’arrive d’un séjour en France et j’ai été étonné de la petitesse des voitures de police françaises. Pourquoi nos policiers ont-ils d’aussi gros véhicules ? Plus petit serait plus pratique et moins énergivore. Savez-vous pourquoi ? » - Étienne
Réponse
Bonjour. D’abord, il faut comprendre qu’une réglementation nord-américaine dicte les critères d’admissibilité des véhicules de services policiers. Il y a, bien entendu, des exceptions, mais d’une manière générale, les services policiers se fient au Michigan State Police pour l’homologation des véhicules conçus pour les services policiers.

Des besoins spécifiques
Pourquoi aussi gros ? J’ai déjà posé la même question, et la Sûreté du Québec m’a simplement répondu que l’équipement occupe énormément de place à bord ; donc, ils ont besoin d’espace pour en faire le rangement sécuritaire. Cette réalité est d’autant plus vraie dans un environnement comme le Québec avec ses variations de températures, de conditions routières et, même, de chaussée quand on est en région. À titre d’exemple, il n’y a pas beaucoup de municipalités au Québec où, en l’espace de seulement quelques kilomètres, on peut passer de la ville à la campagne profonde à un chemin forestier. Les véhicules doivent être en mesure de pallier toutes ces éventualités. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la très grande majorité des produits maintenant utilisés par les services de police canadiens et québécois reçoivent un rouage intégral ou 4X4.
- À LIRE AUSSI : La police de New York achète 184 Ford Mustang Mach-E GT
- À LIRE AUSSI : Ford F-150 Police Responder 2021 : dans un rétroviseur près de chez vous !
La question de la puissance mécanique est aussi centrale. On ne cherche pas systématiquement le 0 à 100 kilomètres/heure le plus rapide, bien que ça puisse être utile, mais les autres caractéristiques techniques aussi sont importantes. À titre d’exemple, il n’est pas rare que les agents doivent tirer une remorque comportant des accessoires imposants comme des VTT ou un bateau lors de certaines opérations. Il s’agit de notre réalité au Québec.

Qui les fabrique ?
En Amérique du Nord, ce sont évidemment les constructeurs d’automobiles nord-américains qui ont le haut du pavé quand il est question de véhicules conçus pour les services policiers. Seules GM, par l’entremise de sa division Chevrolet, Dodge/Ram et Ford ont des listes officielles de véhicules développés avec des caractéristiques techniques conformes au Michigan State Police. Il s’agit de cet organisme qui fait tous les tests de configurations, d’endurance, de conduite, d’intégration sur les futurs véhicules qui pourront être en service. Comme cette institution est reconnue par tous les services de police en Amérique du Nord, ce qui inclut bien évidemment le Canada et le Québec, il y a uniformité. De cette manière, il est plus facile pour les diverses organisations policières de sélectionner des produits qui répondent déjà à leurs besoins en matière de capacité.
Quels sont les véhicules admissibles ?
La sélection n’est pas toujours facile. Les services de police ont accès à un nombre limité de modèles, et parfois ceux qu’ils désirent ne sont pas nécessairement disponibles au moment de passer la commande. Ils doivent donc apprendre à jongler avec cette réalité. Même dans la production de véhicules de police, il y a des problèmes d’approvisionnement en matière de microprocesseur !
Voici donc la liste des modèles « officiels » qui sont proposés par les constructeurs. Notez bien qu’il y a des modèles qui ne servent qu’à un usage urbain et d’autres qui ne sont conçus qu’à des fins spécialisées comme le transport d’individus.
Chevrolet propose une vaste gamme de produits sous l’appellation SSV pour Special Service Vehicle, dans les cas plus spécialisés : les électriques Bolt EV/EUV, le fourgon Express Transport Van. Pour les véhicules d’intervention traditionnels, ce sont les Police Pursuit Vehicle dont la camionnette Silverado PPV et le VUS pleine grandeur Tahoe PPV.

Chez Dodge, on fait appel au nom Pursuit pour identifier cette gamme. Il n’y a en a que deux, et ce sont les berlines Charger et l’utilitaire intermédiaire Durango qui sont livrables. Bien que le Durango soit plus en retrait, la Charger a connu une excellente carrière. Notez toutefois que les services de police québécois la délaissent de plus en plus au profit des VUS. Chez Stellantis, il y a aussi le Ram qui est offert avec une livrée pour services spéciaux.
Ford propose la gamme la plus moderne. Le plus populaire est l’Explorer Interceptor avec sa motorisation hybride. De plus, le F-150 Responder connaît beaucoup de succès. À noter que toutes les camionnettes, que ce soit chez Chevrolet, Ford ou Ram, ne sont offertes qu’en une seule configuration à 4 portières avec une caisse de 5,5 pieds. En réponse au Tahoe et au Durango, Ford propose l’Expedition ; en réplique à l’Express, elle propose le Transit. Un qui risque de devenir populaire au cours des prochaine années, c’est l’électrique Mustang Mach-E GT. Cette dernière est la première voiture électrique qui pourrait connaître un plus grand déploiement.
POURRAIT VOUS INTÉRESSER
VIDÉO : Voitures de police, partie 1 : d'hier à aujourd'hui