« Mon véhicule est, à votre avis, touché par un rappel important. Pourquoi parler de rappel quand la correction sera effectuée par une simple mise à jour par internet, et que je n’aurai pas à me déplacer au centre de service. Il s’agit d’une mise à jour comme une autre. » - Benoit
Réponse
Bonjour Benoit, je comprends très bien votre point. Il faut savoir que le terme rappel est né il y a des décennies et il ne touche pas que les véhicules. Un rappel de sécurité s'applique à beaucoup d'objets du quotidien, jouets, médicaments, mobilier et autre. Dans le cas de l'automobile, il impliquait bien entendu de retourner chez le concessionnaire pour corriger un problème. Le constructeur d’automobiles « rappelait » donc les véhicules en concession. D’ailleurs le premier rappel remontrait au début des années 1900, alors que Ford aurait rappelé son Model T pour un problème de siège puisqu’un mélange de mousse dans le siège favorisait la prolifération de certains insectes.
Le terme rappel n’est peut-être plus adapté à la réalité de nos jours, puisque, comme vous le mentionnez, plusieurs problèmes peuvent être corrigés par l’entremise d’une mise à jour de type OTA (Over-the-air). Mais le terme demeure celui qui est officiellement utilisé par les autorités, et il est important de distinguer un rappel d’une simple mise à jour régulière ou bulletin de service.
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Un rappel est émis si le fabricant ou la NHTSA (Transports Canada chez nous) détermine qu’un véhicule ou un de ses équipements présente un risque pour la sécurité ou ne respecte pas les normes de sécurité des véhicules automobiles. Il s’agit donc d’une opération officielle, et elle est encadrée par la Loi, il y en a eu 400 aux États-Unis en 2022.
Il faut savoir que la NHTSA, tout comme transports Canada, sont dotées d’outils et de pouvoirs importants pour protéger le public, enquêter sur d’éventuels problèmes de sécurité et contraindre à des rappels quand elle trouve des preuves de non-conformité ou d’un risque déraisonnable pour la sécurité.
Les rappels peuvent toucher le véhicule lui-même, des équipements comme les coussins gonflables, les pneus ou même un siège de voiture. Les fabricants sont tenus de soumettre et de publier un rapport comprenant l’information suivante :
- Les caractéristiques du véhicule/équipement concerné et le nombre d’exemplaires touchés ;
- La description du défaut ou du problème de non-conformité ;
- Les éléments qui ont conduit à la décision de rappel ;
- L’explication du remède ;
- Le calendrier du rappel.
Le constructeur a ensuite la charge de contacter les propriétaires et de les aviser du rappel. Ce n’est pas toujours simple, surtout si le véhicule a été vendu, les constructeurs disposent de nos jours d’un outil de recherche de rappel utilisant le numéro de série de votre véhicule.
Un rappel demeure un rappel, peu importe la manière utilisée pour corriger le problème
On comprend donc qu’un rappel demeure une opération légale en encadré, et ce, peu importe la manière dont le problème sera réglé. Tant mieux si les technologies modernes vous évitent de devoir vous déplacer en concession pour régler le problème. Il faut donc distinguer un rappel officiel des autres mises à jour ou correctifs.
Les rappels sont des indicateurs importants pour l’équipe de RPM. Le nombre d’exemplaires et le type de véhicules rappelés nous donnent une bonne identification de la fiabilité d’un modèle. Il ne faut pas oublier que lorsqu'un organisme (NHTSA ou Transport Canada) enquête et force un constructeur à régler un problème, c'est qu'il y a sur la route des véhicules qui posent un enjeu de sécurité assez important pour qu'un rappel soit émis.
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