L’instigateur de la révolution du taxi et de l’industrie des transports en entier, selon certains, annonce depuis longtemps qu’il désire devenir carboneutre d’ici 2040. Selon la PDG d’Uber, un objectif tout aussi ambitieux est cependant dans les plans à plus court terme : l’entreprise désire que tous les véhicules qui fonctionnent sur sa plateforme soient électriques à compter de 2030.
Un objectif réaliste ?
Uber n’y va pas de mainmorte avec l’annonce de cet objectif. Au moment d’écrire ces lignes, 25 000 véhicules électriques seulement foulent les routes du continent au nom d’Uber, sur un total de plus de 1,5 million. À titre indicatif, Uber doit presque doubler la taille de son parc électrique chaque année jusqu’en 2030 afin de réaliser cet objectif. En fait, l’entreprise doit bonifier la taille de sa flotte de 67 % par année jusqu’en 2030.

Si cette tâche semble à première vue insurmontable, il serait bien de se remémorer les plus récentes projections de parts de marché que les véhicules électriques accapareront en 2030.
L’entreprise Bloomberg, spécialisée dans la recherche et la publication d’information financière, annonçait en ce 21 septembre que plus de la moitié des voitures qui emprunteront les routes de l’Amérique du Nord seraient électriques d’ici 2030. Pour être plus exacts, environ 4,5 % de l’ensemble des véhicules du continent sont actuellement électriques, et 52 % est le chiffre attendu pour 2030.
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Ainsi, l’industrie dans son ensemble connaîtrait une augmentation des ventes de véhicules électriques de 37 % par année, en moyenne, selon ces projections. Dans ce contexte, les 67 % qui doivent ainsi être réalisés par Uber peuvent effectivement paraître idéalistes.

De l’aide financière, mais pas pour tous
Afin de mettre toutes les chances de son côté, Uber allouera un montant de plus d’un milliard de dollars canadiens (800 millions de dollars américains) au développement du parc de véhicules électriques. On ne connaît toujours pas les modalités de la redistribution de ce montant, mais on sait en revanche qu’il ne sera pas accessible à tous.
Les États-Unis, le Canada et l’Europe sont les seuls marchés visés par l’objectif 100 % électrique et sont de facto les seuls marchés qui pourront bénéficier de l’aide financière de l’entreprise. L’Asie, l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Australie/Nouvelle-Zélande sont tous boudés, en grande partie puisqu’ils ne représentent qu’une petite partie des revenus de l’entreprise. L’Europe y compris, tous ces marchés ne représentent que 38 % des revenus du géant de la mobilité, alors que le Canada et les Etats-Unis, à eux seuls, sont responsables des 62 % restants.
Qui plus est, il est souvent plus difficile de mettre sur pied l’infrastructure nécessaire aux besoins de chargement des véhicules électriques dans les régions du monde qui sont exclues des objectifs d’Uber, limitant davantage la possession d’un véhicule électrique par les consommateurs.
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