La division de voitures citadines de Mercedes-Benz, smart, n’a clairement plus le même sex appeal qu’à ses débuts il y a maintenant 25 ans. D’année en année, le fabricant des ForTwo se cherche une nouvelle stratégie de commercialisation, sans que les clients retrouvent l’intérêt. Après des années de déficits, Mercedes-Benz semblait avoir atteint sa limite, et alors que Daimler était sur le point de mettre un terme à l’aventure smart, l’entreprise chinoise Geely est arrivée à sa rescousse.
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Mercedes-Benz a tenté le coup avec les voitures citadines et force est d’admettre qu’à l’origine, smart connaissait un grand succès. Toutefois, comme c’est généralement le cas avec les bolides aux très fortes personnalités, il devient toujours plus difficile de renouveler la gamme et surtout, de maintenir l’intérêt du public.
Depuis des années, Mercedes-Benz brûle des millions pour maintenir à flot ses petites voitures. Dans cette optique, la dernière génération a été développée en partenariat avec Renault. Les deux fabricants ont grandement collaboré pour construire, d’une part chez Mercedes-Benz, les smart à deux et quatre portes, et chez Renault, la Twingo. Même avec l’assistance technique de l’entreprise française, smart n’a pas repris son envol dans les ventes. Concernant la génération actuelle, on va même jusqu’à tenter le tout pour le tout avec l’abandon de la motorisation à essence pour n’offrir que l’électrique, en Amérique du Nord. Là encore, la stratégie n’a pas interpelé les consommateurs.
Smart arrivait à la croisée des chemins avec le départ à la retraite de l’un de ses ardents défendeurs chez Daimler, le Dr Dieter Zetsche. On le sait, le reste de la direction exerce beaucoup de pression pour abolir la division smart, sans jamais qu’elle ne cède. Toutefois, avec l’arrivée de son remplaçant, Ola Källenius, le discours a complètement changé. Le nouveau prédisent du directoire n’est pas encore en poste qu’il affirme « n’avoir aucun scrupule à tuer une division si nécessaire ».
Étant donné que tous les autres départements du groupe Daimler AG se portent à merveille, il était difficile de ne pas imaginer une cible en plein cœur de smart. Et en guise d'argumentaire, les actionnaires réclamaient une diminution des coûts pour l’ensemble de l’entreprise. On rappelle qu’avec smart, Daimler AG perd des centaines de millions de dollars par année.
Et voilà que Geely vient au secours de la division smart! On ne connaît pas la valeur de la transaction, mais Daimler ne vend pas moins de 50 % des actifs à l’entreprise chinoise. Maintenant que les papiers sont signés, Daimler et Geely travailleront main dans la main pour la prochaine génération. De grands changements seront donc à prévoir dès 2020, année d’entrée en service de la nouvelle smart.
Pour l’heure, Mercedes-Benz continue de s’occuper de la portion design, alors que la technologie et le développement électrique seront sous la tutelle de Geely. Autre fait d’importance : les smart ne seront plus assemblées en France et en Slovénie puisque la production sera transférée en Chine. Daimler conservera toutefois son usine française puisque des VUS électriques y seront assemblés, notamment le EQ C400 2021. Considérant l’orientation de l’industrie automobile, les futures smart resteront 100 % électriques. Geely s’engage aussi à diversifier la gamme qui se limite présentement à deux modèles.
En 2018, moins de 1 300 unités se sont vendues aux États-Unis alors qu’au Canada, on parle de moins de 300 unités. Avec ces chiffres, même considérant l’opération de sauvetage de Geely, smart risque de disparaître de notre parc automobile. Soulignons également qu’avec cet ajout à son portfolio, Geely – actuellement propriétaire de Volvo et Lotus – poursuit son expansion en allongeant sa liste de rachat de marques européennes.