En marge du Sommet des leaders nord-américains, qui se tient cette semaine à Mexico City, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, le président des États-Unis, Joe Biden, et le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, auraient discuté de la pénurie de semi-conducteurs qui continue de faire des ravages dans plusieurs industries nord-américaines.
Selon ce que rapporte le média Automotive News, la Maison-Blanche aurait fait une annonce disant que les trois pays stimuleraient la production intérieure de semi-conducteurs en 2023.
Selon l’annonce en question, les trois leaders nord-américains seraient tous d’avis que le Canada, les États-Unis et le Mexique doivent réduire leur dépendance aux marchés étrangers et devenir autosuffisants en matière de semi-conducteur.
« La production intérieure ou l’accès préférentiel aux semi-conducteurs est primordial à l’économie, mais aussi à la sécurité nationale des trois pays. Il y a plus d’un an que ça perdure et il faut que ça cesse », a expliqué Flavio Volpe en entrevue avec Automotive News. Il est le président de l’Association canadienne des fabricants de pièces d’automobiles et il est également à Mexico City cette semaine pour participer au Sommet.
Il a ajouté que les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine à propos de Taiwan – l’un des endroits clés de production de semi-conducteurs – n’aident actuellement pas à la situation.
Or, ce qu’on comprend de cette annonce, c’est que, au cours des prochaines semaines, les trois pays mettront sur pied un forum du semi-conducteur qui viserait à stimuler l’investissement dans leur développement et leur production intérieure, mais aussi de créer une carte de routes qui permettrait de mieux prévoir les besoins de diverses industries, comme l’automobile, les télécommunications et les activités militaires, notamment.
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L’objectif ultime consisterait à construire des semi-conducteurs qui pourraient servir dans plusieurs industries. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, devrait faire une annonce publique à cet effet prochainement.
Une crise qui perdure
Dans l’immédiat, toutefois, il est évident que les problèmes d’approvisionnement en pièces continuent d’avoir des répercussions négatives sur l’industrie de l’automobile. À la fin de l’année 2022, il manquait plus de 4 millions de véhicules neufs dans le monde. Plusieurs usines d’assemblage doivent couper leurs quarts de travail, ce qui bouleverse l’emploi d’un bon nombre de travailleurs.
Poussée à l’extrême, la situation force même la fermeture complète de certaines usines, comme ce sera d’ailleurs le cas de Jeep et de sa chaîne d’assemblage du Cherokee, installée à Belvidere, dans l’État d’Illinois. Dans son communiqué, Stellantis affirmait que la pénurie de semi-conducteurs était l’une des raisons de la fermeture de l’usine.
Il faudra donc encore un certain temps avant de voir les fruits des efforts des trois leaders nord-américains à ce chapitre. Au moins, on constate une volonté des trois pays nord-américains de moins dépendre des marchés étrangers et de tout rapatrier ici.