La pandémie actuelle incite certaines personnes à revoir leurs priorités, et à tenter de favoriser l’achat local. À défaut de pouvoir acheter une voiture abordable de conception entièrement canadienne, il faudra se tourner vers les voitures assemblées au Canada afin de soutenir, autant que possible, l’économie canadienne qui tentera de se relever au lendemain de la crise. Parmi celles-ci se trouve deux usines canadiennes opérées par la Toyota Motor Manufacturing Canada Inc (TMMC), et dans lesquelles sont produits deux des produits les plus populaires de Toyota et Lexus. Nous avons eu l’occasion de visiter l’usine Cambridge récemment.
Il faut remonter à 1985, alors que Toyota s’apprêtait à implanter sa toute première usine canadienne à Cambridge, Ontario. Il fallut trois ans pour que la première voiture, une Toyota Corolla LE 1988, franchisse la porte de l’usine et vienne donner le coup d’envoi à la seconde usine nord-américaine du constructeur japonais. Ladite compacte est d’ailleurs exposée dans le hall d’entrée de l’usine.
Cette usine originale, aujourd’hui connue sous le nom de Cambridge South, n’est pas restée longtemps seule sur le terrain de 3 millions de pieds carrés. Un agrandissement a été effectué au milieu des années 90 afin d’augmenter la capacité de production et diversifier les modèles assemblés. Cette partie porte actuellement le nom de Cambridge North.
Au tournant du nouveau millénaire, Lexus a annoncé que le premier véhicule Lexus à être assemblé à l’extérieur du Japon serait le RX, et qu’il serait produit au Canada. Cet événement survint en 2003, alors que la production du Lexus RX démarrait à l’usine Cambridge South, signant du même coup l’arrêt de la production canadienne de la Camry Solara.
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Avance rapide en 2005, année au cours de laquelle le second site de fabrication de voiture canadien de Toyota est annoncé, à Woodstock, avant d’être inauguré en 2008. Depuis ce temps, le Toyota RAV4 est, entre autres, fabriqué à cette usine.
Le 8 millionième véhicule a été assemblé le 27 février 2018. Il s’agit d’une Toyota Corolla de onzième génération. Même si la production de la populaire compacte a été le point de départ de l’histoire des usines canadiennes de Toyota, l’assemblage de la douzième génération de celle-ci a été transférée au Kentucky. Actuellement, il n’y a donc que le Toyota RAV4 et le Lexus RX dans sa version à empattement régulier qui sont assemblés au Canada.
Ce n’est qu’une question de temps, cependant, parce qu’on sait déjà que le Lexus NX 2022 y sera produit. Les usines canadiennes de Toyota/Lexus assembleront alors les produits les plus populaires pour chacun des constructeurs.
La visite
Impossible de faire la visite à pieds en se promenant librement; nous sommes embarqués à bord d’un train qui va circuler à des endroits précis dans l’usine pour nous montrer les différentes étapes d’assemblage.
La raison qui motive cette façon de faire est la sécurité. C’est d’ailleurs l’importance accordée à la sécurité qui m’a le plus surpris lors de la visite de l’usine. En effet, compte tenu de l’outillage utilisé et du nombre de pièces en mouvement, le risque de blessures pour les nombreux travailleurs est énorme. Or, un protocole très strict régissant les déplacements à l’intérieur de l’usine doit être adopté par toute personne en circulation. Il comprend des corridors de déplacement bien identifiés au sol, des barrières de sécurité de même qu’un code de communication afin de signaler les intentions de déplacement.
Entre les corridors et les stations d’assemblage se trouve ce qu’on pourrait pratiquement qualifier de réseau routier. Il s’agit d’artères à circulation dans les deux sens qui permettent le déplacement de marchandise et d’outillage. D’ailleurs, la grande majorité des tâches de déplacement, soit de composantes et de véhicules, est effectuée automatiquement. Des chariots entièrement autonomes déplacent des pièces d’un endroit à un autre dans l’usine sans aucune intervention humaine.
L’humain demeure néanmoins central dans le fonctionnement de l’usine, principalement en soutien à l’opération des machines. Chaque mouvement des travailleurs est coordonné avec celui de l’équipement roulant, de telle sorte que le risque d’accident est diminué au minimum sans que l’efficacité de la chaine de montage ne soit compromise. C’est quasiment comme un tango entre l’homme et la machine.
L’avenir
Les travailleurs nécessaires au fonctionnement des deux usines de TMMC sont au nombre 8 000. Ça, c’est sans compter les différents fournisseurs, transporteurs, administrateurs qui gravitent dans l’univers de la fabrication automobile. Incluons aussi dans le bateau les autres constructeurs qui ont une usine au Canada : FCA Canada, Ford, GM et Honda.
Ensemble, ils ne font pas qu’assembler des voitures; ils font aussi tourner un des piliers centraux de l’économie canadienne.
Puisque tout ce monde est actuellement en arrêt de travail en raison de la pandémie, il semble évident que l’achat local revêtira une importance capitale dans la relance des opérations. Acheter un véhicule assemblé au Canada sera donc une autre manière d’aider l’économie du pays, qui aura besoin de toutes ces bouées de sauvetage au sortir de la crise.
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