« Ma fille, qui est en 4e secondaire, et adore le monde de l’automobile et aime l’écriture. Elle aimerait devenir chroniqueuse automobile, mais aucune info n’est disponible à son école. Pouvez-vous lui indiquer comment elle peut réaliser ses ambitions? » - Caroline Côté
Réponse
Bonjour. C’est bien que votre fille s’intéresse à l’automobile, on n’est jamais trop de passionnés dans cet univers en constante évolution! Vive la relève! Malheureusement, il n’y a pas un parcours unique pour devenir journaliste automobile. À titre d’exemple, Samuel a une formation d’infirmier et a fait un virage à 180 degrés pour suivre une seconde formation universitaire en journalisme. Pour ce qui est de Pierre, il vient de l’aéronautique et de la vente d’automobiles. Quant à moi, l’hôtellerie et une formation universitaire en sciences politiques/relations internationales. Je ne connais pas deux collègues journalistes automobiles qui ont le même parcours, mais nous avons tous un point en commun, nous aimons les voitures.
Personnellement, d’aussi loin que je me souvienne, enfant, je lisais les Guide de l’auto, Annuel de l’automobile, Carnet de route. Adolescent, je me suis empressé de devenir camelot du Journal de Québec simplement pour avoir l’argent pour me payer un abonnement mensuel à Car & Driver. C’est d’ailleurs en grande partie dans cette publication américaine que je me suis initié à la langue anglaise.
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Il n’y a pas d’école spécialisée dans le domaine du journalisme automobile. En revanche, bien que ce ne soit pas la seule voie, la formation en journaliste est certainement la plus logique. Les éléments clés que le journaliste automobile doit apprendre sont : la rédaction d’un texte, l’analyse, la synthèse et la collecte d’information? On y apprend aussi comment faire de la recherche, s’assurer de ses sources. À cela, il y a toute la question de l’analyse de la conduite d’une automobile et des dynamiques. Pour cela, il y a deux voies d’apprentissage : l’expérience qui s’acquiert avec le temps ou, encore, les académies de conduite avancée. Plus on conduit de véhicules, plus on développe cette expérience.
Avec une passion profonde pour l’automobile, il ne faut jamais cesser de repousser ses limites en matière de connaissances. Le monde de l’automobile est véritablement sans fin. On peut s’intéresser à la mécanique, à l’histoire, à la course, aux carrossiers, aux nouvelles technologies, aux éléments de sécurité, à ses acteurs, il n’y a pas de limite. C’est pourquoi être journaliste automobile est une formation constante, autodidacte. Chaque nouveau modèle ou chaque nouvelle technologie demande qu’on s’y attarde pour la comprendre, l’apprendre et savoir comment elle fonctionne. Juste cet aspect de la carrière de journaliste vous mobilise presque à temps plein tant il y a du mouvement dans l’industrie. C’est encore plus vrai en ce moment avec l’arrivée de l’électrification, de l’autonomisation de même que l’apport de plus en plus important des composants électroniques.
Au-delà des connaissances et des compétences, il faut aussi beaucoup de détermination. Il est très rare qu’on devienne journaliste automobile du jour au lendemain. M’incluant, je connais très peu de collègues qui ont immédiatement été capables de vivre de cette passion. En général, on commence par des approches avec certains médias qui nous donnent une chance de faire des réactions occasionnelles à la pige pour nous évaluer dans le temps et déterminer si l’on possède ce qu’il faut pour aller plus loin. La persévérance est de mise, il ne faut pas se décourager. Ce processus peut se faire sur plusieurs années, et l’on ne se retrouve pas nécessairement derrière le volant d’une voiture de presse la semaine suivante.
Une chose est certaine, nous encourageons très fortement votre fille à suivre sa passion et à travailler pour atteindre ses objectifs. Le journalisme automobile est fort possiblement le plus beau métier du monde. Il demande beaucoup de travail, mais on ne travaille pas vraiment quand on vit de sa passion.