Même si les photos ne la montrent pas de manière convaincante – cette coloration Gris Manganèse métallisée ne fait pas ressortir les traits de la carrosserie –, je dois l’admettre, l’Arteon est une belle voiture qui ne passe vraiment pas inaperçue. Malgré des dimensions presque calquées sur celles de sa devancière, l’Arteon paraît plus imposante sur la route.
La portion avant est, à mon avis, la plus réussie de tout l’alignement Volkswagen avec cette grille de calandre qui se prolonge même à travers les blocs optiques. Les arches de roues élargies et la fenestration de coupé cinq portes contribuent aussi à cette prestance ressentie. À l’arrière, le dessin des feux est plus timide, mais j’aime bien la forme pointue du coffre qui sert également d’appui aérodynamique. Je n'ai toutefois pas été séduit par les jantes de cette livrée Execline. Leur finition ne reflète pas le prix demandé pour la voiture, mais bon, ce n’est qu’une question de goût. L’ensemble optionnel R permettra d'ajouter un peu de piquant à la silhouette de la voiture lorsqu'elle arrivera sur nos routes.
Comme la CC avant elle, la Volkswagen Arteon impressionne la galerie dès l’ouverture de ses portières sans cadre. À l’intérieur, le noir domine, ce qui cache un peu trop les détails de l’habitacle, comme les surpiqûres des sièges ou le design allongé de la planche de bord. Les concepteurs n’ont pas voulu intégrer l’écran tactile à la manière de la récente Jetta, il est plutôt déposé en plein centre, avec une rangée de boutons logés dessous pour régler la ventilation et la sellerie chauffante. Moins glamour comme solution, mais les trois roulettes installées un peu plus bas sont elles aussi très faciles à manier.
Les sièges sont très confortables à la première rangée et l’espace ne manque pas; le commentaire s’applique également à la deuxième rangée. Bon, il est vrai que le passager du milieu pourrait trouver le temps long à cause du tunnel de transmission, mais pour les deux autres, l’Arteon offre des dimensions généreuses. Pas mal pour une berline-coupé! Le coffre est également très logeable et le devient encore plus lorsque la banquette est repliée vers l’avant.
Ce premier contact m’a aussi permis de constater que la qualité des matériaux et de l’assemblage étaient au rendez-vous… pour une Volkswagen! N’allez surtout pas croire que l’Arteon a ce qu’il faut pour rivaliser avec les habitacles princiers d’Audi, mais pour un véhicule de préproduction, ça augure bien!
Ici aussi, le constructeur joue la carte de la simplicité : un seul moteur, une seule boîte de vitesses et un seul choix de motricité. Sous le capot, on retrouve le quatre-cylindres turbo à injection directe de 2,0 litres de cylindrée. Dans cette application, la puissance est de 268 chevaux et le couple optimal demeure identique avec 258 lb-pi. La désormais familière boîte automatique à huit rapports reprend du service, tandis que le rouage intégral 4Motion est le seul offert au pays. Ça tombe bien, car les modèles Volkswagen disponibles avec quatre roues motrices se vendent très bien chez nous.
L’endroit de ce premier contact était définitivement approprié pour un test hivernal. De belles routes cintrées d’immenses bancs de neige et une adhérence minimale : que demander de mieux? Le seul hic, après seulement quelques kilomètres parcourus, c'était la route elle-même. Suite à de nombreuses précipitations de pluie verglaçante, l’asphalte était recouvert de bosses gelées, ce qui faisait grandement sautiller la voiture, surtout à vive allure.
L’Arteon est capable de suivre la cadence sur l’Autobahn, justement grâce à son revêtement lisse comme une table de billard. Sur une route usée ou inégalement glacée comme dans ce cas-ci, les éléments suspenseurs de la berline travaillent très fort. Malheureusement, tous ces rebondissements ont des répercussions sur l'ambiance sonore à bord de l’habitacle. La tenue de route n’est heureusement pas affectée par le tintamarre, on peut ici remercier la rigidité du châssis MQB.
La direction de l’Arteon est assez précise pour une conduite un brin inspirée, mais il manque cette étincelle qu’on ressent à bord d’une GTI par exemple. La boîte automatique travaille de manière transparente, le passage des rapports se faisant sans heurt. Comme toute berline de classe supérieure, l’Arteon donne à son conducteur le choix du type de conduite. Le système DCC (Dynamic Chassis Control) change la réaction de la mécanique, la vitesse du changement de vitesse et même la lourdeur de la direction. Est-ce qu’un système d’échappement plus musical améliorerait l’expérience à bord de la voiture? Absolument! Mais comme l'Arteon a une vocation de berline confortable, on comprend mieux pourquoi la voiture se fait discrète à ce sujet.
Et même si l’Arteon prend la forme d’un coupé, la visibilité arrière n’est pas exécrable, un qualificatif trop souvent employé de nos jours. Le rouage 4Motion a lui aussi brillé durant cet essai routier, surtout dans les virages empruntés à vive allure. Au risque de me répéter, le système intégral de Volkswagen est l’un des meilleurs de l’industrie. J’aimerais toutefois voir de quoi est capable l’Arteon avec un moteur un peu plus puissant. La plateforme est capable d’en prendre, et le cap des 300 chevaux serait tout à fait atteignable. Avec un look aussi réussi, l’Arteon mérite un peu plus sous le capot.
Volkswagen traverse une période nébuleuse actuellement. Le scandale des motorisations TDI nuit encore à la réputation du groupe, et ce, même si les chiffres de ventes sont en hausse à l’échelle mondiale. Quant à l’offensive électrique, elle est en branle, mais il y a encore plusieurs détails à venir. Si Golf, Jetta et les deux VUS de la marque se portent bien, on ne peut en dire autant de la Passat. C’est dans ce sentiment d’incertitude que l’Arteon débarquera au pays ce printemps. Pas étonnant de constater qu'il n'y a qu'une seule livrée disponible, avec deux groupes d’options pour notre marché. Volkswagen ne prend pas de risque démesuré avec cette berline au design intemporel.