Le Porsche Cayenne profitera d’une nouvelle déclinaison pour 2022, la treizième, ce qui en fait l’un des VUS qui offrent le plus de variantes sur le marché. Le Porsche Cayenne Turbo GT devient l’ultime Cayenne, le plus bestial et, surtout, le plus coûteux. Il est le proche cousin de l’Audi RS Q8 et du Lamborghini Urus, un trio de VUS de haute performance partageant la même plateforme et les mêmes organes mécaniques. J’ai eu la chance d’en faire un court essai lors d’un récent événement, voici ce qu’il y a savoir sur le modèle.
Vous aimez l’aspect pratique du Cayenne classique ? Impossible de l’obtenir en version Turbo GT puisque Porsche n’a retenu que la configuration coupé comme base pour son VUS de haute performance. Le véhicule y laisse donc un peu en aspect pratique, mais il gagne en design avec sa section arrière qui plonge plus rapidement, émulant ainsi le style d’un coupé sport. C’est sans aucun doute le type de carrosserie qui se prête le mieux à l’exercice « GT ».
Le Porsche Cayenne Turbo GT 2022 est donc proposé en une seule version, mais le catalogue d’options n’a de limite que votre imagination et la profondeur de votre portefeuille. Porsche est la championne de la profitabilité par véhicule vendu, ce n’est pas rien.
Le bolide de Porsche se situe un peu plus proche du Lamborghini Urus que de l’Audi RS Q8, non seulement en termes de puissance mais aussi de prix. Le plus abordable, c’est le RS Q8 avec un prix de base qui débute à 126 500 $, il représente une très bonne affaire. Il faudra débourser minimalement 200 700 $ pour vous procurer le Cayenne Turbo GT et 230 000 $ dans le cas du Lamborghini Urus. C’est dans l’ordre de l’aristocratie.
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La bonne nouvelle, c’est que le véhicule offre des distinctions extérieures assez apparentes. L’effet bolide est bien visible, et les passants remarqueront qu’il ne s’agit pas d’un Porsche Cayenne commun. Il est assis sur des jantes de 22 pouces exclusives logées sous des arches de roues élargies et au fini plus sombre. L’avant profite d’un bouclier plus agressif avec d’imposantes prises d’air. On distingue clairement les grilles des refroidisseurs d’air par les ouvertures, mais je ne suis pas contre l’idée du sacrifice visuel au nom des performances. Il s’agit de l’ultime Cayenne après tout !
À l’arrière, impossible de ne pas remarquer le déflecteur de toit et l’aileron qui profite d’une largeur supérieure de 25 millimètres. J’aime surtout les diffuseurs d’air situés sous le pare-chocs et l’échappement en titane plus léger avec ses embouts ovales situés au centre qui, malheureusement, élimine toute possibilité d’installer une attache pour remorque.
Le traitement sport se poursuit à l’intérieur avec les sièges sport disposant d’un empiècement central en Alcantara perforé et accentué d’une couleur contrastante. C’est chic et sportif, beaucoup moins exubérant que dans le cas du Lamborghini Urus. Une question de personnalité et, surtout, de clientèle.
Avec ses allures de coupé, c’est surtout l’espace de chargement qui est pénalisé avec ses 625 litres par comparaison avec les 767 litres du Cayenne régulier. Le dégagement à la tête est aussi réduit à l’arrière, et les sièges ne reçoivent que deux passagers, pas trois. Les passagers avant sont traités aux petits oignons ; j’ai bien aimé le maintien latéral plus agressif qui me maintenait bien en place.
Fraîchement remanié, le tableau de bord comprend, au centre, le système d’infodivertissement de nouvelle génération PCM 6.0 qui supporte Apple CarPlay sans fil et, pour la première fois, Android Auto. Son large écran tactile facilite la gestion d’un peu tout à bord sans forcer le conducteur à devoir quitter la route des yeux. Fidèle à son habitude, Porsche nous présente un habitacle soigné et très bien assemblé.
En termes de motorisation, le Porsche Cayenne Turbo GT profite sous le capot d’un V8 de 4,0 litres biturbo qui développe une puissance impressionnante de 631 chevaux à 6 000 tours/minute et produit un couple de 626 livres-pieds. Il s’agit du même moteur, développé par Porche, qu’on retrouve sous le capot de l’Audi RS Q8 (591 chevaux) et du Lamborghini Urus (641 chevaux). La puissance est envoyée aux quatre roues par l’entremise d’une boîte de vitesses Tiptronic S à 8 rapports.
Si ses chiffres de puissance sont moindres que le Cayenne Turbo S E-Hybrid (670 chevaux), détrompez-vous, le GT est beaucoup plus orienté vers les performances que son équivalent électrifié.
Le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure n’est l’affaire que de 3,3 secondes, assez pour impressionner les trois amis qui vous accompagneront. Quant à sa vitesse de pointe de 300 kilomètres/heure, est-ce utile de la mentionner au Québec ?
Le Porsche Cayenne Turbo GT est assis 17 millimètres plus près du sol que les autres Cayenne, son centre de gravité ainsi plus bas est en partie responsable de son dynamisme supérieur. Tous les systèmes actifs et passifs du châssis ont aussi été revus par les ingénieurs afin d’offrir une stabilité accrue en virage et à grande vitesse.
Lors du lancement de plusieurs nouveautés Porsche dans la région d’Atlanta, je m’étais réservé le retour à l’hôtel au volant du Cayenne GT afin de profiter un peu plus longtemps du bolide. J’ai plutôt dû composer avec de la pluie et le trafic dense d’une autoroute à six voies, une randonnée qui m’aura imposé un bon degré de retenue, surtout que le véhicule est équipé de série de pneus de haute performance Pirelli P Zero Corsa qui n’apprécient pas les chaussées glissantes. La prudence était de mise car, malgré toute l’électronique du Cayenne Turbo GT, tout excès d’enthousiasme aurait pu me mettre dans l’embarras.
J’ai au moins pu découvrir le bon confort des sièges, le tempérament docile du véhicule en conduite normale ainsi que les vertus du système de sonorisation Burmester qui, moyennant un léger supplément de 6 602 $, transforme le Cayenne en salle de concert.
J’aurais bien aimé pouvoir découvrir les aptitudes d’un tel monstre sur circuit, là où il peut laisser cours à toutes ses compétences. Rapidement, j’ai tout de même découvert une bête dont la réponse du moteur est instantanée, avec en prime une sonorité beaucoup plus présente que dans le cas des autres Cayenne. La transmission s’est révélée fort efficace, effectuant ses changements sans jamais se faire prendre en défaut. Le Cayenne GT a tout des voitures sportives du constructeur, performance, tenue de route, seul son poids supérieur et sa stature plus haute viennent jouer contre lui.
Le Porsche Cayenne Turbo GT est bâti pour vous donner l’envie de le pousser à chaque moment, tout de son ADN vous connecte à la route avec un degré de performance et de fiabilité difficile à égaler.
Encore une fois, Porsche accouche d’un véhicule à la hauteur des attentes. On peut certes se questionner sur l’utilité et la pertinence d’un VUS de 631 chevaux ainsi que sur son aspect environnemental, mais les autres en construisent, et Porsche veut sa part du gâteau. Sans être aussi dynamique, la livrée Turbo S E-Hybride semble un peu plus politiquement correcte.
Même s’il s’agit d’une nouvelle version, le Cayenne a fait ses preuves et cette mécanique ne s’est pas révélée problématique chez les autres modèles, on peut donc vous le recommander.
Malgré ses qualités indéniables, nous ne pouvons vous recommander un tel véhicule en raison de notre souci environnemental et de sa consommation élevée. La livrée Cayenne Turbo S E-Hybrid nous semble un peu plus raisonnable. Il s’agit aussi d’un nouveau modèle, il vaut mieux lui laisser le temps de faire ses preuves