Toronto, Ontario – Par Charles Jolicoeur
Le segment des véhicules utilitaires sport de luxe intermédiaires ne laisse aucune place à l’erreur pour un constructeur. Le nouveau Mercedes-Benz GLE 2020 reflète bien cette réalité. Rien ne semble avoir été bâclé ou conçu sans d’abord avoir été étudié, et la technologie omniprésente dans le véhicule est impressionnante à défaut de toujours être utile.
Le GLE a longtemps été un chef de file dans le segment des VUS intermédiaires de luxe. Deuxième au chapitre des ventes l’an dernier derrière le Lexus RX, le GLE perd cependant des plumes cette année face au nouveau BMW X5 redessiné et a même été devancé par le Cadillac XT5.
Une nouvelle génération est donc de mise. L’édition 2020 du GLE met l’emphase sur le confort tout en bonifiant l’équipement. Une version à moteur quatre cylindres compétente est également proposée et sert par le fait même à abaisser le prix de départ.
Le nouvel utilitaire sport intermédiaire de Mercedes-Benz est offert à partir de 64 000 $ en version GLE 350, et à 72 000 $ en version GLE 450. Une version AMG GLE 53 est aussi prévue, mais son prix n’est pas encore connu.
Toutes les versions proposent le rouage intégral 4Matic de série. Le GLE est entièrement redessiné cette année et propose un style plus arrondi et bombé alors que son habitacle est aussi tout neuf. Le design du tableau de bord reprend celui d’autres nouveautés Mercedes-Benz comme la Classe E. Bref, ceux et celles qui ont déjà une MB récente dans le garage ne seront pas en terrain inconnu.
Le GLE peut sembler un peu « fade » en images, mais en personne, il a fière allure. Ses panneaux de carrosserie musclés et ses jantes de série de 20 pouces sont un bon point de départ, mais ce sont les versions AMG qui sortent réellement du lot. Moyennant un supplément de 1 300 $, il est possible d’ajouter le groupe Sport qui comprend un ensemble aérodynamique AMG et des jantes de 20 pouces à cinq bras jumelés qui donnent un style plus sportif au VUS. Ceci dit, des jantes de 21 pouces sont également offertes en option et pour 1 000 $ de plus, elles donnent une allure encore plus dynamique.
Au total, le GLE 2020 propose un choix de sept styles de jantes, 11 couleurs extérieures, sept couleurs de cuir intérieur et sept garnitures pour le tableau de bord. Si on ne trouve pas la combinaison parfaite pour notre GLE, c’est qu’on est simplement trop difficile.
Dans cet habitacle tout neuf, le tableau de bord est dominé par deux écrans de 12,3 pouces; le premier sert de groupe d’instruments et le second est réservé au système multimédia tactile qui intègre la nouvelle technologie MBUX. Cette dernière permet d’accéder à une foule de fonctions avec commandes vocales. Le système s’active lorsqu’on dit « Hé, Mercedes », et il est ensuite possible d’ajuster différents paramètres comme la climatisation, par exemple, avec des commentaires naturels comme « il fait chaud » – dits à voix haute bien sûr. Sur papier, MBUX a tout pour plaire, mais en pratique, le système capte mal plusieurs commandes et il est souvent plus facile de faire les réglages manuellement.
Sinon, l’habitacle du Mercedes-Benz GLE respire le luxe, surtout dans les versions où le volant est garni de bois. Certains diront que les boiseries sont démodées, mais celles du GLE pourraient leur faire changer d’idée. Le cuir est souple et le style de l’ensemble est une réussite sur toute la ligne. Certaines commandes pourraient être plus solides, mais dans l’ensemble, la qualité de construction inspire confiance.
Comme dans tout produit de luxe, il faudra passer quelques semaines avec son nouveau GLE pour être entièrement à l’aise avec l’emplacement des différentes fonctions. Les commandes de climatisation sont facilement accessibles, mais le centre multimédia regroupe plusieurs menus pour ajuster différents paramètres, et c’est ce qui requiert un peu plus de temps de familiarisation.
Pour 2020, le GLE a droit à une troisième banquette en option. Il s’agit d’une des nombreuses options offertes, qui soit dit en passant, font grimper le prix facilement. Le volant et les sièges chauffants, le hayon électrique, le toit ouvrant et la climatisation à deux zones sont cependant de série.
Pour en revenir à la troisième banquette, c’est pour dépanner seulement. Inversement, la deuxième rangée est très spacieuse, surtout pour les jambes. Même des adultes mesurant six pieds et quelques pouces y seront à l’aise. La polyvalence est assurément un des principaux arguments de vente du nouveau GLE.
Le nouveau GLE propose de série un quatre-cylindres de 2,0 litres turbocompressé développant 255 chevaux et 273 lb-pi de couple. Cette motorisation est utilisée sur plusieurs modèles Mercedes-Benz et sied bien au GLE malgré le poids du VUS. Il est jumelé à une boîte automatique à neuf rapports qui gère bien différentes situations, que ce soit une accélération soudaine, un dépassement ou une balade sur l’autoroute. Heureusement, on ne sent pas trop les rapports – ce qui est toujours un « danger » quand on tombe dans les boîtes à huit, neuf ou dix vitesses. Un moteur de 255 chevaux ne peut faire de miracles avec une bête de 2 130 kg, mais il se tire tout de même bien d’affaires. Atteindre 100 km/h demande 7,1 secondes.
Le GLE 450 propose quant à lui un moteur six cylindres de 3,0 litres, turbo lui aussi, avec 362 chevaux et 369 lb-pi de couple. Le quatre-cylindres est peut-être acceptable, mais le six-cylindres du 450 offre des performances beaucoup plus relevées.
Il atteint 100 km/h en 5,7 secondes, mais ce sont surtout ses reprises qui impressionnent! La boîte à neuf vitesses, déjà bien correcte lorsque jumelée avec le quatre-cylindres, est encore plus à l’aise mariée au moteur du GLE 450. La combinaison fonctionne tout en douceur et jamais on n’a l’impression de déstabiliser le VUS. Les performances sont livrées de manière linéaire et contrôlée. Les deux moteurs peuvent tirer 3 500 kg ou 7 716 livres – bien au-delà de la moyenne dans le créneau. Il n’y avait pas de GLE 53 disponible à l’essai, mais la version 450 semble déjà représenter la mieux équilibrée.
Comme dans tout produit Mercedes-Benz, il est possible de modifier le comportement du GLE. Les modes Sport et particulièrement Sport+ ont une incidence directe sur le confort, et on gagne bien évidemment en agilité et en sportivité. Le moteur réagit plus rapidement, la boîte de vitesses est encore moins hésitante et le comportement général est plus aiguisé.
Les modes de conduite sont désormais légion dans l’industrie, mais rarement ont-ils autant d’impact sur le rendement d’un véhicule.
Avant de parler du comportement du GLE sur la route, il faut absolument parler de la suspension optionnelle AIRMATIC. Beaucoup d’options sont superflues sur le nouveau VUS de Mercedes-Benz, mais cette suspension n’en fait pas partie. L’essai de cette suspension sur ralentisseurs (dos d’âne) s’est montré concluant. Même à 80 km/h, on ressent à peine l’obstacle dans l’habitacle. Malheureusement, le système ne peut absorber les nids-de-poule de la même façon – il absorbe les bosses, pas les trous -, mais le fait demeure que le GLE est à l’heure actuelle le VUS intermédiaire le plus confortable de sa catégorie.
Il vogue sur la route en éliminant les imperfections et le silence à l’intérieur est omniprésent. On entend parfois dire qu’un véhicule donne l’impression d’être taillé dans un seul bloc de roc… eh bien le GLE fait certainement partie de ce groupe. Il ne faut pas croire cependant qu’il n’est QUE confortable.
Des essais sur petit circuit et en slalom ont également permis de découvrir des qualités sportives dans le GLE. Poussé bien au-delà de ce que son propriétaire lui fera subir au quotidien, le GLE se montre réactif et inspire la confiance. La direction, particulièrement en mode Sport, est juste assez lourde pour être agréable, sans être inconfortable. Le GLE s’adapte au type de conduite que le conducteur souhaite adopter, mais il faut dire que son confort est vraiment son point fort.
Il serait impossible d’énumérer l’ensemble des technologies offertes, mais la suspension AIRMATIC est de loin la plus pertinente. Cependant, il est plus difficile d’évaluer le GLE sans la suspension AIRMATIC puisque la majorité de notre premier contact s’est déroulé avec cette dernière, le véhicule d’essai en était équipé. Ceci dit, RPM présentera un essai détaillé du GLE avec la suspension de base lors de sa prochaine saison!
Il faut aussi parler du système E-ACTIVE Body Control qui permet de faire bondir le véhicule hors d’un banc de neige ou d’un sable profond. Exclusive, cette technologie ajuste aussi la hauteur de chaque roue afin de franchir des obstacles difficiles.
En conduite hors route, le GLE s’est montré très compétent, au point où le système E-ACTIVE, malgré toutes ses qualités, n’est probablement pas nécessaire. Surtout qu’il ajoute près de 10 000 $ à la facture finale.
Le GLE ne devrait avoir aucune difficulté à reprendre sa deuxième place dans le créneau et pourrait même causer des maux de tête au Lexus RX. Il est tout aussi confortable que ce dernier, même un peu plus, tout en étant plus sportif. Sans être plus aiguisé que le BMW X5, il est plus équilibré et un peu plus spacieux également. Inutile cependant d’y aller « en fou » avec les options. Le GLE 350 avec la suspension AIRMATIC est amplement suffisant. Plus que ça, on s’expose à des problèmes de fiabilité potentiels et à des coûts d’entretien onéreux.