Le constructeur décrit son nouveau coupé 4 portes comme une sportive de haut niveau dotée d’une fonctionnalité maximale au quotidien. C’est vrai qu’à côté de l’AMG GT, cette livrée offre plus d’options à son propriétaire, surtout grâce à ce hayon à l’arrière qui facilite le transport d’objets encombrants.
Le lien avec l’AMG GT et toutes ses variantes est indéniable. À l’avant, le bouclier reprend essentiellement l’ambiance introduite sur le coupé comme cette grille de calandre inclinée vers l’avant ou ces blocs optiques qui remontent sur les ailes avant. Quant à cette portion inférieure du museau, elle semble prête à avaler tout l’air nécessaire pour l’une ou l’autre des mécaniques engouffrées sous le capot à deux bosses.
De profil, l’AMG GT à 4 portes impose le respect grâce à cette fenestration qui s’amincit à mesure qu’on avance vers l’arrière. Le postérieur de la voiture, quant à lui, ne manque pas de charme avec ses feux de position minces, son diffuseur et ses quatre pots d’échappement.
Puisqu’il s’agit d’une berline-coupé, je n’étonnerai personne en affirmant qu’il faut descendre pour s’y glisser. Rassurez-vous, l’AMG GT à 4 portes est à des années-lumière d’une Lotus Elise à ce niveau; il est donc facile de s’y asseoir. Une fois installé dans le baquet sport, on se rend bien compte que cette voiture a été pensée pour retenir ses occupants en place dans les courbes. D’ailleurs, ce premier contact a démontré une fois de plus que les concepteurs des sièges d’AMG accordent beaucoup d’importance au confort.
La planche de bord est un mélange entre celle de la Classe E et celle du coupé GT. En effet, la console centrale s’inspire de celle du coupé avec des boutons rectangulaires au lieu des commandes circulaires. Les multiples ajustements de la ventilation se trouvent à la frontière entre le haut du tableau de bord et ce tunnel de transmission.
Je trouve toutefois que le levier de vitesse est trop reculé par rapport à la position du siège, celui-ci étant logé derrière ce nouveau pavé tactile qui sert de lien avec le système d’infodivertissement. Le fonctionnement de ce dernier est d’ailleurs très compliqué, ce qui n’aide pas vraiment lorsqu’on cherche une adresse pendant la conduite. Je préfère encore la bonne vieille molette pour naviguer à travers les nombreuses options du menu.
L’espace est particulièrement étonnant à la deuxième rangée, et ce, malgré le toit fuyant de la voiture. L’absence de toit ouvrant est un avantage ici pour le dégagement de la tête. Et puisque l’AMG GT est offert avec un hayon et que la banquette se replie complètement à plat, l’espace cargo est vaste pour un bolide de cette trempe. Sans surprise, la qualité d’exécution est sans faille.
Au pays, le constructeur va se limiter à trois versions de la GT. La plus récente AMG GT 43 ne sera donc pas du voyage. Ça tombe bien, car les 53, 63 et 63 S sont toutes plus puissantes que le modèle 43.
Tout en bas de la gamme, on a droit à une GT munie du nouveau moteur 6-en-ligne turbo de 3,0-litres de cylindrée livrant une puissance de 429 chevaux-vapeur et un couple optimal de 384 lb-pi. Mais, puisque nous sommes à l’ère de l’énergie électrique, cette mécanique est secondée par un alternodémarreur baptisé EQ Boost qui donne 22 chevaux et 184 lb-pi de couple additionnel à la mécanique lors des accélérations. Ce système de 48 volts aide aussi à réduire la consommation de carburant en stoppant le moteur aux intersections ou même en prenant le relais lorsque la voiture est en décélération.
Je n’ai pas pu mettre la main sur le modèle intermédiaire GT 63, mais sachez que cette livrée est offerte avec un V8 biturbo de 4,0-litres de cylindrée qui fait grimper le niveau de puissance à 577 chevaux et 590 lb-pi de couple. Le niveau GT 63 S, quant à lui, passe à 630 chevaux et 664 lb-pi de couple, des chiffres complètement ahurissants pour une voiture « familiale ».
Toutes les versions de la voiture sont équipées d’une boîte de vitesses automatique à neuf rapports. Sachez cependant que le constructeur fait appel à deux unités différentes pour les versions à six ou huit cylindres. Finalement, le rouage intégral 4MATIC+ est livré de série sur tous les modèles.
Le constructeur a beau marteler que l’AMG GT à 4 portes est utilitaire, sa mission première est surtout d’accrocher un sourire au visage de son conducteur. Avec une telle puissance sous le pied droit, la GT 63 S est une bombe à retardement. Les accélérations sont foudroyantes sur l’autoroute, mais encore plus en circuit fermé puisqu’on peut rouler à 250 km/h sans forcer.
Malheureusement, c’était mon baptême du circuit texan : il m’a donc fallu quelques tours avant d’être acclimaté à ce tracé exigeant. Une seule petite erreur dans le troisième virage est c’est foutu pour les six prochains! Cette situation m’a tout de même permis de constater que l’AMG GT est lourde et que le survirage est chose commune lorsque la ligne idéale n’est pas respectée sur cette piste.
En désactivant le contrôle de traction, j’ai découvert une voiture plus joueuse, les virages serrés se transformant en dérapages contrôlés. Le système de freinage fait du bon travail également, mais je crois qu’une session prolongée en piste aurait changé la donne. Autrement dit, ce salon sur roues a tout ce qu’il faut pour une utilisation sur route. Par contre, pour s’amuser en circuit fermé, il existe des options plus légères… et plus agiles!
La direction est assez précise pour les routes de l’arrière-pays, tandis que la magie de l’électronique transforme littéralement le caractère de la voiture, du mode Comfort à Race. Au final, je dois dire que l’AMG GT 4 portes peut jouer le rôle de voiture de tous les jours. Toutefois, par rapport à une Classe E ou une CLS, par exemple, la GT est plus ferme, donc moins confortable que les deux autres. C’est le prix à payer pour avoir autant de style… et de performance!
Un mot tout de même sur cette livrée GT 53 que j’ai pu conduire pendant une vingtaine de kilomètres : cette mécanique 6-cylindres en ligne est merveilleuse à l’oreille comme au rendement. Le V8 est impressionnant, mais le 6-cylindres turbo est tout ce dont la voiture a besoin pour avancer. D’ailleurs, je trouve que la GT 53 est plus légère à la hauteur de l’essieu avant, ce qui se traduit par une agilité supérieure en courbe.
Cette nouvelle motorisation vient à peine de faire son entrée au pays et ce premier contact s’avère très prometteur. Un deuxième essai s’impose tout de même dans son cas.
Au moment d’écrire ces lignes, le constructeur n’avait pas encore divulgué de prix officiel pour le marché canadien. Cependant, étant donné que la berline s’inscrit dans la même gamme que les coupés AMG GT, le prix de base du plus abordable modèle à 134 400 $ est un bon indice de ce qui sera exigé lorsque les trois versions de l’AMG GT à 4 portes arriveront plus tard cet hiver. La relationniste de la marque au pays, Sinead Brown, m’a d’ailleurs indiqué que la voiture se vendrait entre 100 000 $ et 200 000 $ chez nous, une échelle de prix assez floue, vous en conviendrez!
Il est permis de se demander pourquoi Mercedes-Benz ajoute une autre berline-coupé sur la même plateforme que la CLS, celle qui a lancé ce mouvement au début des années 2000. Il y a bien entendu une question de style et de prix attachée à cette voiture imaginée par l’aile AMG.
J’ai bien aimé ce premier contact au volant d’une redoutable berline de performance conçue pour rouler à une cadence effrénée sur l’Autobahn. L’AMG GT à 4 portes est confortable, rapide et enivrante. Le seul problème, c’est qu’elle s’adresse à l’élite!