Le Jeep Grand Wagoneer a été introduit sur le marché en 1962 comme modèle 1963. J’avais 7 ans ! Et croyez-le ou non, je me souviens de ce camion qui, à l’époque, avait des panneaux de carrosserie en faux bois. Il était imposant et se distinguait de la concurrence. C’est ce que j’ai toujours aimé de Jeep. Son retour est marqué par la même inspiration typiquement américaine qui propose un design distinctif, un aménagement intérieur spectaculaire et des performances sur et hors route tout à fait sensationnelles.
Le retour de Jeep dans le format pleine grandeur haut de gamme se confirme avec le Grand Wagoneer 2022. L’avant du Grand Wagoneer propose une grille à sept sections toutes peintes sur base de chrome et gravées au laser. Les phares qui y sont intégrés sont tous à DEL. De profil, la forme du pilier A et la très grande surface vitrée cintrée de chrome sont un rappel évident du design de l’ancienne génération. Bien que les modèles Série 1 et Série 2 reçoivent des roues de 20 pouces, les autres proposent plutôt des roues de 22 pouces aux multiples design qui contribuent grandement à son look de VUS haut de gamme. À mon avis, c’est totalement réussi.
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Finalement, le hayon arrière est imposant et muni d’une grande surface vitrée. La présence des feux à DEL sur la pleine largeur et les signatures distinctives des différents modèles est réussi. Le grand Wagoneer propose quatre différentes versions dont les niveaux 1, 2 et 3 en plus de la version Obsidian au noir intégral qui est ma préférée. Il est vraiment spectaculaire avec ce design extérieur distinctif que je trouve unique dans cette catégorie. Deux versions sont disponibles, soit le Wagoneer et le Grand Wagoneer, mon véhicule d’essai.
Mesdames et messieurs, le spectacle commence ! Grâce aux marchepieds motorisés, l’accès à bord est simplifié. La grande ouverture des portes nous donne accès à un habitacle impressionnant. Les sièges baquets réglables en 24 positions en cuir véritable et ventilés m’ont permis de trouver une position de conduite idéale et très confortable. Fait intéressant, le pédalier réglable, la position du siège du conducteur, du volant et des rétroviseurs sont mémorisables.
Mais j’ai surtout été impressionné par la présence des 5 écrans dont un de 12,3 pouces au centre du tableau de bord. Entièrement configurables, ces écrans intègrent le système Uconnect de cinquième génération qui permet de partager d’un écran à l’autre la même information. Je suis aussi très sensible à la qualité de la présentation de ces écrans trop souvent mal intégrés, mais, dans le Jeep Grand Wagoneer, c’est sans reproches. Et franchement, je suis tombé sous le charme de la chaîne audio McIntosch avec ses 1 375 watts de puissance et ses 23 haut-parleurs. Complètement ahurissant. La qualité sonore est remarquable et transforme littéralement le Grand Wagoneer en salle de spectacle.
La console centrale est moins spectaculaire dans sa présentation avec ses nombreux boutons et prises de toutes sortes et me semble un peu trop élevée, surtout en ce qui concerne la partie ou l’on retrouve les accoudoirs sous lesquels la glacière a été placée. Le Grand Wagoneer propose deux configurations de sièges à l’arrière, ce qui permet d’asseoir en tout confort sept ou huit personnes au total, y compris les deux sièges avant. Les vitres à double épaisseur à l’avant offrent une vision extérieure idéale. Tous les sièges arrière se rabattent à partir du coffre et proposent un espace de rangement facilement configurable. J’ai grandement apprécié le fait que, quand le dossier des sièges est rabattu, le plancher est plat, ce qui facilite grandement le chargement d’objets longs.
Deux moteurs sont proposés selon la version retenue. Le modèle Wagoneer est mû par le V8 HEMI de 5,7 litres qui développe une puissance de 392 chevaux et produit un couple de 404 livres-pieds. Pour ce qui est du Grand Wagoneer, c’est le moteur V8 HEMI de 6,4 litres d’une puissance de 471 chevaux et d’un couple de 455 livres-pieds. Les technologies eTorque et la cylindrée variable sont de série sur les deux moteurs. Une seule transmission automatique à 8 rapports est disponible sur tous les modèles.
La suspension à 4 roues indépendantes est de série sur le modèle Wagoneer, tandis qu’elle devient pneumatique sur les Grand Wagoneer. Les freins sont à disque aux 4 roues avec étriers à double piston à l’avant. Fait intéressant, quand le Grand Wagoneer est muni de l’ensemble remorquage robuste, de classe IV, il peut remorquer jusqu’à 4 545 kilos (10 000 livres). Malheureusement, je n’ai pas pu avoir d’information sur le nouveau châssis; on note cependant qu’il retient le robuste et très performant rouage Quadra-drive muni du système de gestion de la motricité Selec-Terrain. De série, on retrouve également un différentiel autobloquant électroniquement à l’arrière. Outre la motorisation, je dirais ici que la motricité et la robustesse du rouage d’entraînement semble être la plus grande force de Jeep face à ses concurrents.
Mon modèle d’essai était le Grand Wagoneer Série 3, et je dois avouer d’emblée que la puissance de ce 6,4-litres est impressionnante tandis que sa discrétion sur la route est la bienvenue. Pas de vibrations, aucune hésitation lors des reprises, ce V8 effectue le travail. La boîte de vitesses est certainement bien adaptée, mais semble manquer de souplesse et est hésitante dans les bas régimes. D’ailleurs, ç’a été une déception pour moi. À ce prix, une boîte de vitesses à 10 rapports est de mise aujourd’hui.
Je n’ai pas eu le temps d’expérimenter la conduite hors route, encore moins avec une pleine charge à remorquer. Il faudra attendre notre essai complet dans les semaines à venir pour confirmer les prétentions du constructeur à cet effet. Aussi, je n’ai pas aimé la direction qui est vraiment trop assisté et qui atténue le plaisir de conduire. Pour ce qui est des freins, la pédale est dure, et la calibration de la force de freinage demande au conducteur un certain temps d’ajustement.
La grande force du Grand Wagoneer est certainement sa suspension pneumatique qui permet un confort inégalé sur toutes les surfaces mais spécialement en conduite hors route. Pas de craquements, pas de vibrations et une excellente insonorisation combinée à une visibilité sans reproche m’ont permis d’apprécier les quelques heures de conduite du Grand Wagoneer.
À notre avis, le Jeep Grand Wagoneer 2022 est réussi du point de vue design extérieur et au chapitre de l’aménagement spectaculaire et très confortable de son habitacle. Sa robustesse et son rouage intégral de grande capacité en fait un concurrent féroce. Il est toutefois malheureux que la vieille motorisation HEMI ait été retenue sur un tel VUS. Sa consommation de carburant est aussi inacceptable, même sur la route avec une moyenne de 15 litres aux 100 kilomètres dans les meilleures conditions. Il faudra donc attendre que Jeep propose un nouveau rouage d’entraînement sans doute électrifié afin de régler ce problème. Et comme c’est une autre nouveauté, RPM vous recommande d’attendre un an au moins afin de valider sa fiabilité.