Jeep débarque cette année avec une nouvelle offensive de VUS intermédiaires et pleine grandeur, dont le retour du fameux Grand Wagoneer. Au milieu de tout cela trône le Grand Cherokee L. Plus long et plus polyvalent que jamais, il s’infiltre dans une catégorie extrêmement contingentée.
Jeep débute la commercialisation de cette nouvelle génération avec la version L pour la simple raison qu’elle est toute nouvelle. Le Grand Cherokee à deux rangées de sièges est prévu cet automne.
Entièrement redessiné d’un pare-chocs à l’autre et reposant sur une nouvelle architecture, le Jeep Grand Cherokee L 2021 affiche plus que jamais l’allure du VUS moderne, c'est-à-dire qu’il ressemble davantage à une grosse familiale surélevée qu’à un utilitaire.
J’avoue que j’avais un faible pour le design de l’ancien modèle. Cette nouvelle mouture me laisse cependant sur mon appétit. Je n’y vois aucun élément caractériel qui lui permet de se démarquer. Jeep a tenté de lui intégrer des éléments de design du Grand Wagoneer, comme la grille et les phares à DEL, mais le résultat final donne un VUS qui ressemble à n’importe quel autre modèle sur le marché.
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Jeep exige la somme de 61 990 $ pour un Limited d’entrée de gamme (une déclinaison Laredo encore moins chère s’ajoutera prochainement). Le modèle termine sa course à la déclinaison Summit Reserve qui se détaille – attachez-vous bien – à 80 485 $ avant options. L’exemplaire à l’essai est un véhicule de préproduction qui nous arrive tout droit du Michigan. Il s’agit d’un Overland, soit la deuxième de quatre déclinaisons offertes. Équipé de quelques ensembles d’accessoires, il se détaillait 80 265 $.
L’habitacle modernisé du Grand Cherokee L apporte un vent de fraîcheur au modèle, mais aussi à la catégorie des VUS intermédiaires à trois rangées. Jeep ne cache pas le fait que ce modèle tentera d’affronter les VUS de luxe, et ça se voit, car la qualité de finition et des matériaux utilisés est impressionnante, du calibre d’un produit Audi, BMW ou Mercedes-Benz.
À la saveur des véhicules d’aujourd’hui, le Grand Cherokee L intègre une instrumentation entièrement numérique qui peut être personnalisée selon notre préférence. La portion centrale de la planche de bord intègre une belle combinaison de commandes analogiques et numériques. Tout est bien présenté et d’accès facile.
Une nouvelle interface multimédia Uconnect 5 est également de la partie. Bien qu’il soit somme toute facile de s’y retrouver, cette nouvelle version est moins conviviale par le fait qu’elle est beaucoup plus chargée en information qu’avant. J’ai également observé de longs délais avant d’ouvrir certains menus comme celui de la climatisation.
L’habitacle du Grand Cherokee L est spacieux et confortable. Mon exemplaire était équipé de fauteuils individuels à la deuxième rangée. Le dégagement pour les jambes et la tête est plus que suffisant, et l’assisse rappelle celle d’une grosse familiale, question de faire référence aux anciens Wagoneer.
L’accès à la troisième rangée s’effectue relativement bien, et il est facile de rabattre le siège pour y accéder. Une fois à l’arrière, on remarque deux ports USB C et deux porte-gobelets. Une personne de 1,83 mètre comme moi peut y trouver confort, mais il est impossible d’incliner le dossier. On se retrouve donc avec une assise droite.
Quand on replie le dossier des sièges d’un Grand Cherokee L, on obtient 2 395 litres d’espace, ce qui se rapproche de ce qu’on trouve dans le Dodge Durango (2 406 litres). Le Grand Cherokee L est toutefois moins polyvalent qu’un Kia Telluride (2 463 litres) et un Volkswagen Atlas (2 741 litres).
Rien ne change sous le capot de ce Grand Cherokee de nouvelle génération. Il s’agit donc des deux mêmes moteurs éprouvés, soit un V6 de 3,6 litres d’une puissance de 290 chevaux et d’un couple de 257 livres-pieds, et un V8 de 5,7 litres développant 357 chevaux et produisant un couple de 390 livres-pieds. Chaque moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Pour notre marché, tous les Grand Cherokee L viennent de série avec le rouage intégral. Comme c’était le cas avant, trois variantes de l’intégrale sont offertes, soit Quadra-Trac I, Quadra-Trac II et Quadra-Drive II avec différentiel autobloquant électronique arrière. Le modèle à l’essai était équipé du système Quadra-Trac II.
Toutes les déclinaisons, à l’exception de la Limited, viennent de série avec la suspension pneumatique Quadra-Lift qui permet de régler la garde au sol du véhicule selon le mode de conduite choisi. La capacité de remorquage est chiffrée à 2 812 kilos (6 200 livres) avec le V6 et à 3 265 kilos (7 200 livres) avec le V8.
Enfin, une motorisation hybride rechargeable, semblable à celle du Wrangler 4xe, est prévue plus tard cette année.
Notre période d’essai a été brève, mais elle nous a tout de même permis de conduire le véhicule sur l’autoroute, en ville et en hors-route léger. La première impression derrière le volant est la douceur de fonctionnement de la suspension pneumatique qui octroie au Grand Cherokee L un degré de raffinement supérieur.
À l’instar des autres produits de Stellantis, le moteur V6 fonctionne bien, adore monter dans les tours et émet une sonorité agréable. En revanche, il semble être débordé par le surplus de poids du véhicule. Ne vous attendez donc pas à des accélérations à tout casser avec ce moteur. Il fait le travail comme on dit. La boîte de vitesses doit constamment rétrograder pour permettre à ce gros bonhomme d’avancer. La boîte fonctionne somme toute bien, mais notre modèle d’essai donnait des coups lors de certains passages de rapports, et lors du démarrage à froid.
En hors-route, j’ai pu explorer les différentes facettes des modes proposés. Le Grand Cherokee L nous permet de choisir des réglages préconfigurés ou d’y aller manuellement et de régler la garde au sol et même de sélectionner un mode « low ». Dans les sentiers, la suspension s’est montrée exemplaire. Jamais je n’avais l’impression de circuler dans un parcours normalement destiné aux VTT !
Dans les virages, le Grand Cherokee L s’est toutefois montré maladroit. Il s’agit d’un véhicule lourd et encombrant avec beaucoup d’effet de roulis quand on négocie une courbe trop vite. On ne ressent vraiment pas le même degré d’athlétisme que son prédécesseur.
La dure réalité du Jeep Grand Cherokee L 2021 est le fait qu’il se retrouve face à une longue liste de concurrents de taille. Espérons pour Stellantis que cette nouvelle déclinaison L réussira à convaincre les acheteurs de Honda Pilot, de Toyota Highlander et de Nissan Pathfinder à signer pour un Jeep.
Pour ce qui de recommander le véhicule, il est encore trop nouveau pour que nous puissions nous prononcer.