Genesis est une marque jeune, qui a commencé son arrivée sur le marché nord-américain en 2016, en ne proposant que des berlines. Ces trois modèles rendent, en quelque sorte, hommage à la mère patrie, où la berline est encore un type de véhicule extrêmement prisé par les consommateurs.
Inutile de vous dire que le portrait est on ne peut plus différent en Amérique du Nord. Les VUS ont la cote auprès des clients et une marque qui ne reposerait que sur les berlines serait, pour ainsi dire, vouée à une mort lente et pénible. Voilà une des raisons pour laquelle le Genesis GV80, premier VUS de la marque, est le quatrième modèle à débarquer.
Chez Genesis, on est ambitieux avec ce VUS intermédiaire. On a l’intention claire de voler des ventes à des médaillés d’or comme le BMW X5, le Mercedes-Benz GLE ou l’Audi Q7. Sera-t-il en mesure, avec ses aptitudes, ses capacités et ses arguments d’atteindre son but? Afin de le découvrir, j’ai assisté à son lancement canadien. Voici le bilan préliminaire.
Une marque de luxe doit avoir une identité facilement reconnaissable, et Genesis l’a compris. Immédiatement les yeux sont attirés, qu’on le veuille ou non, vers la calandre chromée gigantesque placée à l’avant du GV80. Impossible de la manquer puisqu’elle fait quasiment 50% de la partie avant. Élément polarisant, s’il en est un, j’en suis venu à l’apprécier, et même à lui trouver un certain charme.
L’autre élément unique est composé de barres lumineuses doubles apposées autant dans les phares, dans les clignotants latéraux que dans les feux de position. C’est chic, et de bon goût, mais surtout différent de ce qu’on a vu jusqu’à présent.
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Pour le reste, il y a bien peu de chose à dire. L’ensemble demeure assez élégant, mariant le côté ostentatoire et « m’as-tu vu? » des véhicules coréens avec l’élégance classique propre aux véhicules allemands. Personnellement, je trouve que c’est réussi, particulièrement pour la version V6 munie de superbes roues de 22 pouces (!) et quand la couleur « Vert Cardiff » ou « Rouge Lima » habille le véhicule.
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Le choix singulier de couleurs est l’un des éléments clés à l’intérieur du Genesis GV80. Pas moins de cinq options sont proposées, passant des habituelles combinaisons de noir et de beige à un habitable brun accompagné de cuir de couleur olive. La plus élégante combinaison est celle agençant un tableau de bord bleu marine avec du cuir couleur « Beige Dune ». L’élégance à son meilleur.
Tant qu’à parler du tableau de bord, mentionnons que tous les GV80 sont munis d’un écran d’infodivertissement HD de 14,5 pouces placé au sommet. Heureusement, il est contrôlable avec une molette qui fait penser à celle d’un iPod de première génération parce que même s’il est tactile, il est trop loin du conducteur pour être réellement accessible.
Il y a une astuce avec l’instrumentation. Si la plupart des versions utilisent écran huit pouces avec un compte-tours analogique, la version 3.5T Prestige a une instrumentation entièrement numérique 3D de 12,3 pouces. Les couches multiples sont novatrices sur le plan du style, mais prévoyez quelques temps pour vous y habituer. Heureusement, l’affichage tête-haute de série pour toutes les versions, sauf celle d’entrée de gamme, sauve la mise.
L’équipement est légion, en fonction de la version : sièges chauffants et ventilés aux deux premières rangées, siège du conducteur massant, cuir Nappa, toit ouvrant panoramique, chaîne Lexicon à 21 haut-parleurs, climatisation automatique à trois zones et caméra 360 degrés pour ne nommer que ceux-là.
Comme c’est le cas de quelques VUS intermédiaires de luxe, le Genesis GV80 propose trois rangées de sièges… mais seulement sur la version V6. Les versions 4-cylindres doivent se contenter de cinq places assises, ce qui n’est pas critique. Les sixième et septième places sont plus symboliques qu’autre chose. Autrement, la banquette centrale propose un bon espace, une bonne largeur et la possibilité d’incliner le dossier pour un meilleur confort. Même chose pour les sièges avant, dont la forme et le confort sont de bon aloi. Bonne note également pour l’assemblage de l’habitacle, qui se compare avantageusement avec les meilleurs de la catégorie.
Le Genesis GV80 partage sa plateforme et ses mécaniques avec la berline G80. D’entrée de jeu, les acheteurs ont accès à un moteur 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres produisant 300 chevaux à 5 800 tours/minute et 311 livres-pieds de couple entre 1 650 et 4 000 tours/minute. Pour plus de puissance, un V6 bi-turbocompressé de 3,5 litres crachant 375 chevaux à 5 800 tours/minute et un couple de 391 livres-pieds entre 1 300 et 4 500 tours/minute est proposé.
Ces deux moteurs sont accouplés à une boîte automatique à huit rapports de conception Hyundai et à un rouage intégral réactif favorisant la propulsion, pouvant acheminer jusqu’à 50 % de la puissance à l’avant ou 100 % à l’arrière. Un différentiel à glissement limité à l’arrière permet aussi une meilleure adhérence en conditions difficiles.
Pas de suspension pneumatique ou de direction aux quatre roues; on est demeuré conservateur avec une suspension régulière. Notez cependant que la version V6 est équipée d’une caméra qui balaie la route pour identifier des trous ou des bosses, afin d’ajuster la suspension pour qu’elle les encaisse.
D’entrée de jeu, j’étais sceptique à l’effet qu’un moteur 4-cylindres de 300 chevaux puisse être suffisant pour mouvoir un véhicule d’un poids de 2 150 kilos. Après 150 kilomètres à son volant, force est de constater qu’il est tout à fait adapté à la tâche. Ce n’est évidemment une bombe, mais en conduite quotidienne, il fait amplement le travail.
Incontestablement, le 6-cylindres est plus à l’aise en accélération franche. Il est surtout plus doux et plus feutré que le 4-cylindres. Le V6 transforme même le GV80 en grand routier en raison du poids supplémentaire à l’avant, combiné à la suspension à compression ajustable en fonction de l’état de la route, qui ajoute une souplesse, une douceur et une absorption qui décuple le confort du véhicule.
En revanche, le 4-cylindres est plus à l’aise sur des routes sinueuses. Le fait qu’il soit allégé en comparaison avec le V6 bonifie l’agilité du véhicule, le rendant alors plus neutre et plus vif à répondre aux demandes du conducteur. C’est cette motorisation qui offre le meilleur équilibre entre performance et comportement routier. On n’a pas un véhicule sportif, mais bien un VUS qui se débrouille bien dans toutes les situations.
Peu importe le moteur, on obtient une boîte automatique à huit rapports bien étagés, mais dont les passages se font quelques fois avec soubresauts. Le confort général de l’habitacle reste toutefois très bon avec les sièges bien galbés et l’insonorisation poussée avec les glaces doubles, créant un petit havre de paix. La visibilité est bonne sous tous les angles, à l’exception du ¾ arrière où la forme de la fenestration crée un angle mort important.
Force est de constater que le Genesis GV80 offre des caractéristiques recherchées dans le segment des VUS intermédiaires de luxe : équipement, confort, comportement routier et puissance moteur. En plus, il est offert à prix bien étudié considérant le segment dans lequel il évolue et l’équipement offert, en plus de proposer une garantie intéressante et un service à domicile qui, semble-t-il, est inégalé dans l’industrie.
Il n’arrive toutefois pas à offrir le même niveau de compétence globale et d’équilibre que les concurrents allemands bien établis. Il s’adresse, à mon sens, aux clients analytiques et rationnels qui achètent généralement des Acura et des Lexus plutôt qu’au acheteurs plus émotifs qui achètent des BMW ou Mercedes-Benz. Dans cette optique, il répond aux attentes.
Il restera à voir la fiabilité à long terme et la valeur de revente, deux aspects qu’il est actuellement impossible de corroborer compte tenu de la jeunesse du produit. Autre point : une version hybride ou hybride enfichable se fait toujours attendre. Il me semble qu’on aurait pu frapper un grand coup en arrivant de série avec une telle techno! Patience, ça s’en vient, nous dit-on.