Il fut un temps où les familiales (les « station wagon » comme on les appelait à l’époque) étaient le véhicule par excellence pour déplacer les familles nombreuses, jusqu’à l’arrivée des minifourgonnettes dans les années 80. Les VUS ont ensuite dérobé à leur tour le cœur des parents à tel point que les familiales ont pratiquement été rayées de la carte, du moins en Amérique du Nord. Les Européens ont su résister un peu plus longtemps à la mode des VUS et sont demeurés quelque peu plus attachés à ce type de véhicule. De nos jours, seuls quelques modèles de luxe demeurent destinés aux anticonformistes.
Un bel exemple est la Volvo V60, une familiale capable d’accueillir jusqu’à cinq passagers et dont le prix de base se situe à près de 44 000 $. Il y a beaucoup de nouveauté au menu de la V60 2020, notamment une version hybride branchable baptisée T8 Polestar Engineered. Polestar, qui appartient à Volvo et Geely, est récemment devenue une marque indépendante misant sur les véhicules électriques. Nous nous réjouissons de constater que le préparateur continue sa relation avec Volvo. De leur dernière collaboration est née cette V60 T8 PE, une voiture hybride branchable dotée d’un style et d’un comportement beaucoup plus sportif. C’est précisément cette dernière que nous avons mise à l’essai.
Si vous croyez qu’il est impossible qu’une familiale hybride branchable soit sexy, détrompez-vous. Notre modèle d’essai a fait tourner bien des têtes tout au long de la semaine et plusieurs passants et chauffeurs croisés sur la route nous ont envoyé un pouce en l’air en guise d’appréciation. Il faut savoir que la V60 T8 repose sur la version R-Design qui se démarque par ses ensembles aérodynamiques, ses jantes de 19 pouces, ses étriers de freins et ses ceintures de sécurité de couleur jaune. Cette livrée est aussi un peu plus basse de 12 mm, ce qui rehausse davantage son attitude. Elle offre un magnifique mélange de sportivité et de sophistication et vous assure d’être au volant d’un véhicule hors du commun, ce qui est souvent l’objectif visé par les acheteurs de familiales haut de gamme.
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L’habitacle de la V60 n’est pas différent des autres modèles de la marque, on y retrouve un assemblage sans faille avec un choix de matériaux qui appuie bien les intentions luxueuses de la V60. Les longues randonnées ne seront pas un problème, puisque les deux passagers avant profitent de sièges si confortables qu’on se croirait assis bien confortablement sur notre divan en train d’écouter un bon film popcorn à la main. Bien entendu, si votre divan est en fin de vie, la métaphore ne tient plus!
C’est lorsqu’on ouvre le hayon de la V60 que l’on découvre tous les avantages d’une familiale par rapport à une berline. Les 658 litres d’espace à l’arrière (1 441 avec les banquettes rabattues) nous permettent de transporter tout l’attirail nécessaire aux familles. L’espace y est suffisant pour loger deux rangées complètes d’équipements ou de paquets, bien plus que dans plusieurs VUS. Seul son toit plus bas la désavantage en limitant le transport d‘objets plus grands.
Le tableau de bord brille par sa sobriété et son instrumentation entièrement numérique ajoute une belle touche de modernisme. Nous avons aussi apprécié l’aménagement autour du levier de vitesse, notamment la commande de démarrage rotative très design, tout comme celle qui permet de sélectionner les différents modes de conduite. L’effet haut de gamme se fait bien sentir à bord.
La technologie dans l’habitacle passe principalement par un écran tactile de 12,3 pouces qui permet entre autres de contrôler le système d’infodivertissement : cependant, nous devons lui faire les mêmes reproches que dans le cas du XC40 dont nous avons fait l’essai récemment. L’ergonomie des menus n’est pas optimale, on recherche souvent des éléments pourtant essentiels au quotidien. Le système vous avise d’ailleurs qu’il existe des menus supplémentaires, signe que tout n’est pas simple. On a vu mieux.
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Sous le capot, on retrouve un moteur quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé et suralimenté qui développe 328 chevaux à 6 000 tr/min. Il transmet sa puissance aux roues avant par une transmission automatique à huit rapports. Les roues arrière sont quant à elles propulsées par un moteur électrique qui ajoute 87 chevaux qui fait grimper la puissance de l’ensemble à un impressionnant 415 chevaux et 494 lb-pi de couple, ce qui permet à cette familiale électrique de boucler le 0-100 km/h en 4,5 secondes, un temps assez impressionnant et qui en fait une voiture beaucoup plus rapide que ses quelques rivales, à l’exception peut-être de la diabolique Audi RS6 Avant.
Un ensemble de batteries lithium-ion de 11,6 kWh a été placé au centre du tunnel de la voiture pour lui procurer une autonomie électrique annoncée de 35 km, ce qui est très près des résultats que nous avons obtenus malgré la saison hivernale. Il faut mentionner que la voiture était toujours stationnée dans un garage chauffé avant le début de nos essais en mode 100 % électrique. Il faut à peine 2,5 heures pour recharger le tout. Il est aussi possible d’activer une fonction permettant à la voiture de se recharger par elle-même en utilisant le moteur à essence : l’idée peut être intéressante lorsque vous circulez sur l’autoroute et que vous voulez profiter de nouveau du mode électrique en arrivant dans une zone urbaine ou de circulation dense. Le prix à payer? Une consommation plus élevée, de carburant super s.v.p., pendant la période de recharge.
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Le couple impressionnant de l’ensemble procure une bonne dose de performance et pourra épater tout passager, surtout avec les batteries chargées à pleine capacité et le mode Polestar Engineered activé. Le moteur électrique déploie sa puissance instantanément, suivi de très près du moteur à essence qui jumelle un surcompresseur à un turbocompresseur, ces deux technologies se complémentant afin principalement d’éliminer le délai de réponse.
Étonnamment, on a découvert deux personnalités différentes au véhicule. Il faut savoir que si on circule en mode 100 % électrique, la puissance est envoyée seulement aux roues arrière et la voiture se comporte donc comme un véhicule à propulsion, tandis que le moteur à essence s’occupe des roues avant. Durant une tempête, nous nous sommes donc retrouvés avec un véhicule dont l’arrière se promenait de gauche à droite malgré les efforts du système de contrôle de stabilité et de la traction. Nous avons dû passer en mode hybride afin de faire démarrer le moteur à essence et ainsi profiter du rouage intégral et d’une traction optimale, un non-sens à notre avis. Le véhicule devrait détecter par lui-même les conditions dans lesquelles le rouage intégral devient avantageux et passer automatiquement au mode hybride, et ce, même si on a choisi à la base de favoriser la conduite en mode électrique.
En conduite normale, la voiture brille par son confort sur route et son silence de roulement, l’excellente insonorisation y étant pour beaucoup. Malgré ses aspirations plus dynamiques, la T8 R-design conserve tout le raffinement des autres versions pour en faire une grande routière. Sa suspension donne un bon compromis entre fermeté et confort. Si vous trouvez qu’elle n’est pas assez rigide à votre goût, il suffit de soulever le capot et vous trouverez des écrous d’ajustement au sommet des tours de suspension, chose assez étonnante pour une voiture de production et qui plus est, pour une familiale.
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La Volvo V60 T8 PE 2020 permet de perpétuer la tradition des familiales avec un heureux mariage de sportivité et de performance. Nous aurions aimé obtenir un peu plus d’autonomie afin d’allonger la durée des déplacements en mode électrique, surtout que la prime est drôlement élevée pour obtenir cette version par rapport aux autres V60 uniquement à essence. Notre modèle d’essai se détaillait à un peu plus de 84 000 $, une somme assez rondelette par rapport aux autres prétendantes du créneau.