Le Volkswagen Jetta GLI a toujours été la Jetta ultime. C’est d’autant plus vrai maintenant puisque le fossé qui sépare la GLI de la Jetta régulière est plus grand que jamais. Bonne nouvelle, l’essai de cette GLI 2021 confirme qu’elle corrige en grande partie ce que j’avais décrié dans mon essai de la Jetta, sans pour autant en altérer les qualités.
À mon avis, on n’achète pas une Volkswagen Jetta GLI pour le style. La forme générale de la voiture me laisse perplexe. Grosse calandre avec phares imbriqués, arrière qui n’en finit plus, habitacle au toit bombé; bref, ses formes ne sont pas gracieuses. Au moins elle est plus distinctive que la Jetta régulière. Sa grille de calandre est exclusive, ses jantes de 18 pouces également, et le fait que la suspension soit rabaissée de quelques millimètres fait toute la différence pour la stature générale de l’auto. Donc, pas laide, mais certainement pas aussi élégante que sa sœur, la Golf GTI.
Malgré la tangente bon marché qu’a pris VW au cours des dernières années, la qualité de finition extérieure est restée toujours bonne. À chaque fermeture de portière on entend le « clonk » rassurant propre aux voitures allemandes, ce qui laisse une meilleure impression que ses comparses de chez Hyundai, Mazda ou Honda.
Une seule version est proposée à un prix de départ de 32 745 $.
Pas de grand changement par rapport à la Jetta ici, si ce n’est du volant et des sièges qui montrent clairement l’intention sportive du véhicule. Le petit volant à base plane gainé de cuir est superbe, facile à prendre en main et augmente l’impression de qualité de l’habitacle. Les sièges sont également bien faits avec des renforts aux bonnes places et une qualité de finition sans reproche.
L’autre point fort de la GLI est l’équipement. Pour moins de 33 000 $ vous obtenez un toit ouvrant panoramique, des sièges avant chauffants et ventilés, un volant chauffant, des sièges arrière chauffants, une recharge par induction, Apple CarPlay sans fil et une chaine audio Beats très performante. Tout ça accompagné d’une ergonomie sans faille avec des commandes intuitives et bien positionnées et des espaces de rangement bien conçus. Ajoutez à cela une instrumentation numérique de grande qualité avec affichage de la carte de navigation et vous obtenez un rapport équipement/prix presque imbattable.
La seule chose qui manque, c’est de la vie. Les plastiques sont ternes, parfois bon marché, et il n’y a pas de textures raffinées, de design flyé, ou de couleurs vivifiantes. Tout est noir, trop sobre et trop plate. Heureusement que l’éclairage d’ambiance ajustable est là pour donner un peu de vie quand la lumière extérieure s’absente.
Les adeptes de Volkswagen savent que lorsque le constructeur trouve une recette gagnante, il l’exploite à toutes les sauces. C’est le cas ici où nous avons un moteur partagé avec la Golf GTI, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres qui donne une puissance de 228 chevaux et un couple de 258 lb-pi.
Même si la puissance n’est pas énorme, elle doit tout de même être transmise le plus efficacement possible au sol. Ici, tout passe par l’entremise d’une boîte manuelle à six rapports et un différentiel autobloquant VAQ afin que les roues avant aient la meilleure adhérence possible. Une automatique à double embrayage à sept rapports est proposée en option.
Malgré son prix relativement abordable, la GLI propose une suspension dont la fermeté est ajustable via le système d’infodivertissement. Je vous le disais, beaucoup d’équipement pour le prix demandé!
Voici ce que j’aime de cette voiture : Demandez-lui de vous accrocher un sourire au visage et elle le fera. Jamais je ne me suis lassé de manier le levier de vitesse et d’appuyer sur l’accélérateur en mode Sport. Le mariage moteur/transmission est facile à apprivoiser, créant un plaisir simple et agréable à exploiter en toute circonstances. Le moteur 4-cylindres est bourré de couple à bas régime rend la conduite en ville facile et il ne s’essouffle pas même à haut régime. En plus, le différentiel autobloquant s’assure que la voiture ne perde pas une seule seconde en accélération.
À l’opposé, en sélectionnant le mode Confort, j’ai retrouvé les origines allemandes. La suspension de la GLI s’assouplit, sa mécanique devient plus posée et moins bruyante et c’est le confort qui prime. Même si ses sièges sont fortement galbés, ils ne sont pas inconfortables même sur de longs trajets. En plus, l’excellent système audio emplit l’habitacle d’un son riche et bien ajusté pour accompagner les balades du dimanche.
Vraiment, la GLI m’a fait penser aux Volkswagen de l’époque, des voitures équilibrées et confortables mais qui ne sacrifient pas le confort ou le côté pratique. Parce que oui, les places arrière sont spacieuses et le coffre très généreux.
Maintenant, quels sont les défauts? En matière de conduite, il n’y en a que deux. Première, l’insonorisation n’est pas parfaite. Les bruits de route viennent troubler la quiétude de l’habitacle, particulièrement à vitesse d’autoroute. Deuxièmement, le satané et inefficace système de suivi de voie s’active automatiquement à chaque démarrage de la voiture, peu importe s’il avait été désactivé au préalable ou pas. Il faut donc le désactiver à nouveau à chaque fois via l’instrumentation, une manœuvre qui nécessite trois étapes. C’est franchement désagréable. Pour une voiture qui a le plaisir au volant comme carte de visite, l’activation automatique d’un système qui veut mal conduire à votre place est pour le moins paradoxale.
En matière de consommation, j’ai obtenu 7,2 litres/100 km de moyenne. Très bon.
La Volkswagen Jetta GLI nous ramène 15 ans en arrière, et pour le mieux. Elle est plaisante à conduire et demeure facile à exploiter dans la conduite quotidienne, ce qui en fait une voiture agréable en toute circonstance. Les quelques ombres à son tableau sont irritantes, mais à moins de 33 000 $ pour une voiture aussi plaisante et équipée, c’est une aubaine.
Considérez en plus que la fiabilité de cette génération de GLI, comme celle de la Golf GTI sur laquelle elle est basée, sont fiables et vous obtenez une voiture recommandable.