Volkswagen a redressé sa gamme de produit au cours des cinq dernières années, donnant des produits drastiquement différents des précédents. Ajoutez à cela les changements à venir, qui seront tout aussi drastiques, avec l’arrivée des ID.4 et autres produits électriques. Mais actuellement, au cœur de cette gamme renouvelée, se trouve la Jetta. Cette voiture fait office de véritable porte-étendard de l’approche plus populiste et plus accessible du Volkswagen de maintenant. La semaine passée à son volant m’a permis de voir qu’elle remplit à merveille cette mission, sans toutefois m’avoir donné des frissons dans le dos.
Depuis son arrivée en 2019, la Volkswagen Jetta de septième génération n’a pas changé. Ses lignes sont toujours aussi anonymes et respectent sans déroger l’approche typiquement allemande, sans flafla ni fioritures. L’extravagance n’est pas au rendez-vous, au grand dam de certains, mais ce n’est pas négatif considérant que son design vieillira sans doute beaucoup mieux que celui d’une Honda Civic équivalente.
Le changement de philosophie de Volkswagen a passé par une approche américanisée où le « bigger is better » prend toute la place. Comme le Tiguan, l’Atlas et la Passat, la Jetta est longue, large et haute. On a quasiment l’impression d’avoir une Honda Accord ou une Toyota Camry d’il y a 20 ans entre les mains. En clair, il s’agit d’une grosse compacte.
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Là où je reconnais Volkswagen, c’est en matière de qualité de finition de la carrosserie. Les panneaux sont bien alignés, la peinture est bien appliquée et la tôle est épaisse. On est loin de la minceur des constructeur asiatiques ou du relâchement des constructeurs américains. Le simple fait de fermer une porte m’en a donné la preuve.
Des trois versions proposées, je conduisais la plus équipée, l’Execline. Vendue à un prix de 30 745 $, elle est moins chère qu’une Honda Civic, qu’une Mazda3 ou qu’une Toyota Corolla équivalente. Deux autres versions moins équipées sont disponibles : Comfortline et Highline.
La première chose qui surprend à bord est la présence d’une instrumentation numérique de 10,25 pouces facile à lire et personnalisable, une caractéristique qui était, jusqu’à l’arrivée récente de la Hyundai Elantra 2021, une exclusivité dans le segment. Les autres équipements de luxe sont foison : sièges chauffants et ventilés, chargeur par induction, volant chauffant, Apple CarPlay et Android Auto sans fil, grand toit ouvrant, sièges chauffants arrière, démarrage à distance, etc. Pour le prix demandé, on en a beaucoup pour notre argent.
Pour en offrir autant à ce prix, Volkswagen a dû couper quelque part, et c’est la qualité des matériaux et de la finition qui a écopé. Des plastiques durs au fini lustré bon marché, des commandes de climatisation qui ont l’air fragile et une feutrine douteuse dans le coffre sont les éléments les plus frappants. Les efforts ont été mis ailleurs, cependant, là où ça compte le plus : l’ergonomie de la cabine est excellente, la visibilité aussi, les sièges sont fermes mais confortables et l’espace est généreux. Voilà des qualités auxquelles je m’attends d’une voiture compacte, et la Jetta les a.
L’utilisation de l’écran d’infodivertissement demeure facile parce qu’il est haut perché, mais l’interface commence à se faire vieille, particulièrement quand on compare avec les plus récentes de Mazda ou de Honda. Finalement, l’éclairage d’ambiance personnalisable apporte un peu de vie dans cet habitacle autrement assez morne.
À l’arrière, les places sont spacieuses, les dégagements sont généreux, l’ouverture de la portière est grande et le coffre est volumineux et facile d’accès. Décidément, l’encombrement extérieur en a valu la peine.
Un seul moteur 4-cylindres turbocompressé se charge de mouvoir toutes les Jetta, à l’exception de la GLI munie d’un 2,0 litres de 228 chevaux. Une puissance de 147 chevaux à 5 000 tours/minutes et un couple de 184 livres-pieds à seulement 1 400 tours/minutes est à disposition du conducteur. Dans le modèle d’essai, une automatique à huit rapports est installée mais une manuelle à six rapports est également disponible pour les versions Comfortline et Highline.
La puissance est bien maigre, c’est vrai, mais c’est le couple élevé qui sauve la mise. En fait, jamais le besoin ne se fait sentir d’écraser la pédale pour plus de vitesse; même à bas régime, le moteur est plus que suffisant pour déplacer la Jetta en ville comme sur la route, sans qu’il n’ait besoin de monter dans les tours. Seule la transmission automatique à huit rapports m’a fait pester sur les deux premiers rapports puisqu’elle change de vitesse tellement tôt pour sauver du carburant et profiter du couple que ça rend la conduite saccadée. À plus haute vitesse, elle se fait oublier tout comme en mode Sport où elle reprend vie.
Le passage à l’architecture MQB avec la septième génération a apporté un comportement routier plus soporifique que ce que la Jetta offrait auparavant. La direction est linéaire et légère, la suspension est assez molle et les mouvements de caisse sont plus prononcés que par le passé. Cette approche me rend nostalgique du comportement routier des Volkswagen d’antan, mais je dois me rendre à l’évidence qu’elle marque beaucoup de point en matière d’agrément au quotidien. La Jetta est douce, silencieuse, confortable, même si la passion n’y est plus.
L’une des meilleures surprises que j’ai eues avec cette compacte est la consommation de carburant. J’en enregistré une moyenne de 5,7 litres/100 km, soit une consommation largement inférieure à la Corolla manuelle que j’ai conduite il y a quelques semaines à peine. Sur autoroute, j’ai même atteint 5,3 litres/100 km, de quoi rendre bouche bée les nostalgiques du défunt moteur diesel TDI.
Force est de constater que cette Volkswagen Jetta a tout pour plaire à ceux qui n’ont que peu d’intérêt pour la conduite automobile. Elle se rapproche davantage de ce que la majorité des consommateurs recherchent en laissant de côté le côté amusant qu’on retrouvait jadis chez Volkswagen, mais qu’on retrouve actuellement chez plusieurs concurrentes comme la Mazda3, la Nissan Sentra et la Toyota Corolla.
Comme ses qualités rationnelles sont solides et que son prix est alléchant, mais surtout que son bilan de fiabilité est bon, c’est une voiture que RPM peut vous recommander. Pour le reste, et pour les passionnés, il y a toujours la Jetta GLI!