La Volkswagen Golf Alltrack a fait son entrée sur notre marché en 2016, et depuis, quelques modifications d’usage sont apparues sur la familiale « plus robuste » du groupe. Mais l’essentiel est demeuré en place, comme les bas de caisse en plastique noir – un « must » dans ce segment – les longerons de toit ou même les jantes exclusives à la version Alltrack. Le département de design a bien modifié les blocs optiques, ainsi que les feux de position l’an dernier, en plus de bonifier le choix de coloris pour la carrosserie, mais en ce qui a trait au design, la Golf Alltrack n’a vraiment pas perdu de son charme, et ce, même si Volkswagen s’apprête peut-être à la mettre à la retraite d’ici un an ou deux. Cette rumeur n’est toutefois pas confirmée au moment d’écrire ces lignes.
Force est d’admettre que l’habitacle de la Golf Alltrack – ou de n’importe quelle Golf par le fait même – affiche aussi son âge. Non pas que la qualité des matériaux ou que l’assemblage soit à blâmer ici, mais le dessin de la planche de bord est un peu moins moderne que celui des Atlas, Tiguan et Jetta, tous plus récents.
Malgré l’obstination que j’ai eue avec un collègue ontarien sur l’emplacement des commandes du système d’infodivertissement, je trouve que ce tableau de bord – j’inclus l’écran tactile là-dedans – est très facile à utiliser au quotidien, et ce, même si j’ai dû chercher pour éteindre le volant chauffant actionné en même temps que le siège du conducteur avec le bouton. Curieusement, pour enlever la fonction chauffante du volant, il faut accéder à l’écran tactile et peser une fois de plus pour le désactiver.
Le confort de la sellerie est adéquat pour les trajets prolongés, idem pour l’espace aux deux rangées de sièges. Évidemment, le tunnel de transmission handicape quelque peu l’espace pour le passager du centre, mais bon, que ce soit pour deux adultes ou deux enfants, la deuxième rangée se défend bien même face aux VUS compacts du moment. Quant au coffre, c’est là où la Golf Alltrack brille de tous ses feux. L’espace de 860 litres (ou 1 880 litres avec la banquette abaissée) est parfait pour accueillir le matériel d’une petite famille. Et si ce n’est pas suffisant, l’option de la boîte de chargement sur le toit est plus économique que d’acquérir un VUS à trois rangées de sièges.
Mécaniquement, la Volkswgen Golf Alltrack fait encore confiance au 4-cylindres turbo de 1,8-litre d’une puissance de 168 chevaux et 199 lb-pi de couple. Bien qu’une boîte manuelle à six rapports soit disponible, c’est l’unité à double embrayage à six rapports également qui équipait notre modèle à l’essai.
C’est toutefois le rouage 4Motion qui était scruté à la loupe lors de cette journée de conduite hivernale. Comme c’est le cas pour plusieurs systèmes quatre roues motrices sur le marché, celui de Volkswagen est de type « prêt à réagir ». Autrement dit, en conduite normale, ce sont les roues avant qui s’occupent de la motricité de la familiale, mais aussitôt qu’un dérapage est détecté par les multiples capteurs du véhicule, le deuxième essieu se met en branle via un embrayage. Mentionnons aussi que 100 % du couple peut être transféré aux roues arrière motrices, tandis qu’une répartition égale entre les deux essieux est possible.
Pour illustrer les capacités de son rouage maison, Volkswagen Canada avait tracé un circuit sur glace où la Golf Alltrack partageait la vedette avec une Golf GTI Édition Rabbit et la plus onéreuse Golf R. Si la Golf R se retrouvait dans un coin reculé du lac pour une séance de dérapage contrôlé en règle, les deux autres tournaient sur la piste aux nombreux virages. Nul besoin de vous expliquer que la GTI, malgré son tempérament sportif, avait du mal à suivre la cadence de la familiale, justement parce que la Golf GTI est une voiture à roues avant motrices.
L’exercice aurait pu être plus mordant avec des pneumatiques à crampons, mais le constructeur voulait illustrer le comportement de la voiture avec des pneus d’hiver conventionnels. D’ailleurs, même la Golf Alltrack devait être pilotée avec parcimonie tellement l’adhérence était minime.
En laissant tous les dispositifs enclenchés, l’Alltrack ne se laisse pas trop brasser, véhicule familial oblige! Heureusement, grâce à l’électronique, il est possible de modifier le comportement de la voiture à l’aide du bouton « Mode » logé à quelques centimètres du levier de vitesses, mais également en modifiant l’implication du contrôle de stabilité, situé dans le menu Réglages à même le système infodivertissement. Personnellement, j’aime bien le mode ESC Sport qui autorise des dérapages un peu plus larges en conservant un minimum de contrôle sur les excès de celui qui tient le volant. Évidemment, la suspension est calibrée pour une utilisation familiale, ce qui explique pourquoi on ressent un peu de roulis dans les virages. J’ai tout de même été impressionné par la direction, plus légère que dans la GTI, mais assez précise pour procurer un agrément de conduite.
Volkswagen avait aussi prévu une portion en conduite hors route qui consistait à franchir un chemin forestier entièrement recouvert de neige. Bien que le chemin n’avait absolument rien d’un parcours conçu pour les Jeep Wrangler de ce monde, j’ai au moins pu constater que le mode « Offroad » s’adapte très bien aux pentes un peu plus raides, et ce, sans même se donner un élan. Le contrôle de descente actionné par un simple freinage avant de s’engager est lui aussi très efficace. Ce qu’il faut comprendre de l’exercice, c’est qu’un véhicule Volkswagen muni du système 4Motion est outillé pour escalader le fameux chemin qui mène au chalet.
Dans un marché comme le nôtre, la popularité des systèmes quatre roues motrices n’a rien d’étonnant. D’ailleurs, Volkswagen nous a avoué que les modèles qui proposaient le système 4Motion étaient commandés avec l’option intégrale dans 80 % des cas. Cette statistique n’est pas une surprise, surtout avec la démocratisation de ce type de motricité en 2019.
Comment se comporte le rouage 4Motion face aux autres systèmes disponibles sur le marché? Bien entendu, il aurait fallu réunir une panoplie de véhicules concurrents pour comparer, mais pour avoir essayé à peu près tout ce qui est disponible dans l’industrie, le système 4Motion est assurément dans le premier tiers pour sa versatilité et pour son efficacité à réagir. Avec quatre bons pneus, les modèles 4Motion du constructeur sont définitivement taillés pour affronter les difficiles conditions de l’hiver québécois.