La Golf évolue toujours à une vitesse très lente. D’une génération à l’autre, il y a rarement de ruptures catégoriques qui nous font oublier la précédente. Dans le cas de la version actuelle, lancée en 2015 sur le marché nord-américain, on proposa des traits tout simplement plus angulaires, plus affirmés. Maintenant en milieu de carrière pour 2018, on retouche quelques aspects esthétiques de la Golf et là encore, un sentiment « d’Audification » se manifeste. Tout d’abord, l’aménagement des blocs optiques obtient un éclairage à DEL avec une signature visuelle singulière en option pour 795 $, comme sur le modèle à l’essai, la Highline. Le pare-chocs y passe aussi avec l’intégration d’une unique bande de chrome transversale. Pour le profil, on ne jouit que de nouvelles jantes de 15 à 17 pouces alors qu’à l’arrière, les feux ont une structure interne reconfigurée. Plus que jamais, la Golf bénéficie d’une qualité d’assemblage sans faute, au-dessus des standards de la catégorie.
Les changements esthétiques sont intéressants visuellement, mais ce qui retient le plus notre attention pour 2018 ce sont les améliorations au niveau de l’écran de navigation et de gestion. Tout comme la Golf R et le e-Golf, la Golf 2018 reçoit le « nouveau » moniteur. Tactile et de taille plus généreuse, il devient l’un des exemples à suivre dans l’industrie. On y retrouve toutes les commandes, à l’exception de la climatisation qui demeure à molette, ce qui est une bonne chose. Étonnamment, l’Amérique du Nord n’obtient pas l’instrumentation numérique « Virtual cockpit » que l’on offre pourtant dans le Tiguan, l’Atlas et la Jetta 2019.
Pour le reste, on reconnaît ses airs avec le modèle 2015. L’ergonomie fait un sans-faute avec ses touches simples et bien placées. De plus, on jouit d’une impeccable finition à la hauteur d’Audi. La Golf se distingue toujours dans le segment des compactes grâce à sa position de conduite et le confort de ses assises. Les sièges sont certainement un peu fermes, mais là encore, ça fait partie du charme allemand. Un petit bémol par contre au niveau de l’espace pour les jambes des occupants à l’arrière. Pour la malle, on atteint les 460 litres, mais l’on peut passer à 1 490 litres en abaissant le dossier divisible à la manière 60/40. Fait intéressant dans la Golf, la caméra de recul se cache derrière le logo Volkswagen sur le coffre. De cette manière, elle demeure propre, une idée que tous les autres constructeurs devraient récupérer.
La Golf n’offre plus qu’un seul moteur thermique. Comme on le sait, bye-bye le diesel et il ne reviendra jamais. L’autre option est la sensation de l’heure, la e-Golf, 100 % électrique. Le véhicule à l’essai venait avec le quatre cylindres de 1,8 litre turbocompressé de 170 chevaux avec un couple aux roues avant de 185 lb-pi. Considérant la vocation de la Golf, c’est suffisant. De toute manière, ceux qui en veulent plus peuvent toujours se tourner vers les GTI et R. On jumelle ce 1,8T à une boite automatique Tiptronic à six rapports en option et à l’essai, ou encore une manuelle à 5 rapports. À l’image de la DSG qui équipe la GTI, un délai intervient à chaque accélération. On a simplement l’impression qu’il ne se passe rien sous notre pied droit. Par contre, une fois retiré de son inertie, les changements de vitesses se font très rapidement.
Pour 2018, on arrive avec un nouveau programme de gestion du couple, le XDS pour Système de différentiel transversal. Ce dernier envoie la puissance à la roue extérieure en virage tout en anticipant une perte d’adhérence de la roue intérieure. Il fonctionne bien, en discrétion. Au terme de l’essai et en conditions hivernales, on a complété la semaine de test avec une moyenne de 8,5 litres/100 km.
De tout temps, s’il y a une chose que la Golf a toujours réussie, c’est donner un haut niveau d’agrément de conduite. La voiture jouit de composantes fermes et incisives. On a l’impression qu’elle est construite d’un seul bloc. On doit cette sensation à la qualité de la plate-forme MQB. La direction réagit au doigt et à l’œil, au moindre changement d’inclinaison. Avec son système XDS, on peut prendre la route et les virages avec un enthousiasme plus élevé que la moyenne du segment. Il faut en conduire une dans sa vie pour bien saisir les émotions qu’une Golf peut nous donner. Seul bémol, les freins mériteraient plus d’endurance et de puissance. En situation d’urgence, ils tendent à s’affaiblir. Malheureusement, ce fait s’étire depuis son introduction en 2015. Volkswagen devrait songer à y remédier puisque sur le plan dynamique, il s’agit de son unique lacune.
Est-ce que la Golf demeure un acteur de référence dans la catégorie des compactes à hayon? Oui, totalement. Aucun autre produit n’offre le même sentiment de solidité. Le fait que l’on puisse jouer avec les versions en passant de l’électrique à la R, en plus de tous les niveaux d’équipement, permet à tous d'y trouver son compte. Il y a bien quelques problèmes électroniques occasionnels, mais rien qui puisse nous empêcher de recommander une Golf.