Si la silhouette est demeurée identique à celle introduite il y a huit ans déjà, les détails ont changé quelque peu pour l’année-modèle 2018. La grille de calandre, par exemple, porte fièrement l’écusson de la marque en plein centre, tandis que ces deux bandes chromées se prolongent jusqu’aux blocs optiques qui, sans surprise, ont aussi changé pour l’année en cours. La portion inférieure du bouclier est également plus agressive avec cette énorme prise d’air inspirée de la Camry, notamment.
Le postérieur de la Sienna est quant à lui plus sobre. J’aime bien l’essuie-glace dissimulé sous l’aileron qui surplombe la lunette arrière. Cette livrée XLE avec ensemble optionnel Limited se trouve au sommet de la pyramide Sienna avec un prix exorbitant de 55 075 $ (avec les frais de préparation), une somme qui ne s’adresse pas nécessairement aux budgets serrés, vous en conviendrez!
C’est vrai, une minifourgonnette, ce n’est pas aussi « cool » qu’une sportive ou même un VUS dernier cri, mais une fois à bord, on comprend assez vite pourquoi les familles nombreuses optent pour ces familiales logeables au possible. À ce chapitre, la Sienna fait aussi bien que les autres rivales du segment. Qu’importe la rangée, l’espace ne manque pas à la hauteur de la tête ou des épaules, quoiqu’à l’arrière, c’est un peu moins invitant qu’à l’avant ou au milieu. Toutefois, l’espace à la troisième rangée est franchement supérieur à tout ce qui est offert dans le créneau des VUS.
Dans le cas qui nous intéresse, la Sienna XLE AWD avec ensemble Limited ne manque absolument de rien à bord. Du système de navigation aux nombreuses prises de recharge (USB, 120 V, etc.) sans oublier l’écran double pour calmer la marmaille à l’arrière, tout y est. Toyota a même pensé à inclure un toit ouvrant au-dessus de la banquette médiane. Avec la sellerie de cuir, les bancs chauffants – le volant également –, la chaîne audio à 10 haut-parleurs et les multiples applications disponibles dans le système de divertissement, la Sienna XLE Limited est, comme on dit par chez nous, un véhicule « all dressed ».
Je me permets tout de même de critiquer les deux dernières rangées de sièges. À l’arrière, par exemple, cette Sienna équipée au possible ne propose pas le maniement électrique. Pour replier la banquette dans le plancher, ça prend de l’huile de coude! Même constat à la deuxième rangée : les deux sièges capitaines de cette version 7 places se déplacent à l’aide de leviers et il faut déployer un effort physique pour les déplacer. Et contrairement à ce qui est proposé chez Dodge ou Chrysler, les sièges ne peuvent être repliés dans le plancher. On peut toutefois les enlever pour le transport d’objets encombrants, mais encore là, ça pose problème!
Comme presque tous les autres constructeurs de minifourgonnettes, Toyota s’en remet à un seul groupe motopropulseur. Dans ce cas-ci, c’est un V6 de 3,5-litres d’une puissance de 296 chevaux et un couple optimal de 263 lb-pi qui s’occupe de mouvoir la Sienna. C’est quand même étonnant de constater qu’une minifourgonnette soit dotée d’une mécanique presque aussi pimpante que celle d’une Subaru WRX STi, n’est-ce pas? Mais avec tout ce poids à faire avancer, c’est nécessaire!
La Sienna se démarque également par son rouage intégral disponible en option, un équipement surtout utile lorsque les conditions routières se détériorent. Durant ce test estival, Dame nature n’a toutefois pas compliqué les choses. Les quatre roues motrices n’ont donc pas été trop sollicitées.
La réputation des minifourgonnettes est déjà établie : l’agrément n’est pas terrible et le gabarit d’un tel véhicule oblige le conducteur à adopter une conduite plus reposée. La Toyota Sienna ne change rien à ce fait d’armes et, avec plus de 2 000 kg, la minifourgonnette à rouage intégral n’est pas un poids plume.
Malgré tout, la mécanique accomplit du bon travail. Pendant ces quelques jours d’essai, j’ai pu tester les capacités de la Sienna en profitant au maximum de l’espace cargo derrière la première rangée. J’avais beaucoup de matériel à transporter, du plancher jusqu’au plafond, et malgré le poids ajouté, le V6 n’a absolument pas rouspété sur l’autoroute. D’ailleurs, en accélération soutenue, le 6-cylindres de Toyota émet une belle sonorité.
De son côté, la boîte automatique travaille très bien à l’accélération, les changements de rapports se faisant sans heurt. Par contre, en conduite urbaine, là où les familles passent beaucoup de temps pour le transport des enfants (!), j’ai trouvé que cette transmission hésitait un peu lors des départs arrêtés. Pour enrayer ce détail, je devais appuyer plus fort sur la pédale de droite, ce qui rendait ces manœuvres plus saccadées. Pas idéal comme comportement, j’en conviens!
Si la mécanique se tire plutôt bien d’affaire, la tenue de route est celle d’une minifourgonnette. Le roulis est important dans les courbes grâce à une suspension calibrée pour le confort avant tout. Autrement dit, on ne conduit pas une Sienna comme une berline sport! La direction est légère et ne donne que très peu d’informations au conducteur. Cependant, c’est aussi le cas des autres représentantes du segment. Il n’y a donc pas de surprise à ce chapitre non plus. Le freinage, quant à lui, est impressionnant… pour un fourgon! J’ai pu tester celui-ci lors d’un freinage d’urgence dans les Laurentides et la Sienna s’est montrée très rassurante à ce niveau.
Évidemment, les bruits éoliens font partie du quotidien d’une minifourgonnette, mais la Sienna se montre tout de même silencieuse à vitesse de croisière. Quant au confort des sièges, il rend les longs trajets plus agréables!
Un bref coup d’œil aux ventes du modèle confirme qu’il y a encore une demande pour ce type de véhicule. Les constructeurs peuvent bien nous répéter à quel point les multisegments à trois rangées de sièges sont pratiques, ceux-ci n’ont pas encore le volume intérieur d’une minifourgonnette comme la Sienna. Et on oublie souvent à quel point les portières coulissantes sont faciles d’utilisation dans un stationnement de centre commercial. Pour une famille de trois enfants et plus, le choix s’impose de lui-même!
La Toyota Sienna XLE AWD avec ensemble Limited est un palace sur roues. Confortable, rassurante à conduire et même puissante, la minifourgonnette Toyota a néanmoins du mal à cacher son âge de conception. On n’a qu’à penser aux deux dernières rangées de sièges dont le maniement des sièges est plus physique. Malgré tout, je ne peux que recommander cette minifourgonnette, ne serait-ce que pour la fiabilité de sa mécanique, mais aussi pour sa valeur de revente.