Lorsque Toyota a introduit le C-HR, en 2018, il cadrait bien avec la nouvelle mode des VUS sous-compacts à vocation urbaine, mais la catégorie a rapidement changé depuis. Les consommateurs désirant toujours plus de volume ont forcé les constructeurs à revoir l’offre de leurs petits VUS. Toyota introduira le Corolla Cross l’année prochaine pour satisfaire cette nouvelle réalité. Qu’arrivera-t-il donc avec le C-HR ? Nous l’avons mis à l’essai afin de comprendre sa pertinence au sein de la gamme.
L’année modèle 2021 du Toyota C-HR n’apporte que quelques nouveautés à ce modèle qui a été soumis à une bonne mise à jour l’année dernière. Toyota en profite tout de même pour ajouter quelques éléments de série, comme la suite d’aide à la conduite Toyota Safety Sense 2,0, qui inclut le freinage d’urgence automatique avec détection des piétons, un détecteur de changement de voie, la reconnaissance des panneaux de circulation, les faisceaux de routes automatiques et un régulateur de vitesse adaptatif. Une édition Nightshade s’est également ajoutée à la gamme.
Personnellement j’ai toujours apprécié la bouille sympathique du C-HR, surtout dans ses déclinaisons plus équipées ornées de jantes de 18 pouces stylisées, de couleurs vibrantes et de configuration à deux tons. Bien que le C-HR se positionne dans la catégorie des VUS sous-compacts, il ressemble plutôt à une grosse voiture à hayon, avec une allure étonnamment sportive. Dommage que Toyota n’ait pas profité de ce design pour lui injecter une déclinaison plus performante…
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L’exemplaire à l’essai est un C-HR LE, le modèle d’entrée de gamme qui se vend au prix de 25 920 $ y compris les frais de transport et de préparation. Ajoutez à cela 255 $ pour la couleur Blizzard nacré que vous apercevez à l’écran.
Tout comme son design, l’habitacle du C-HR affiche une allure jeune et excentrique, surtout sur la planche de bord où un thème stylistique organique domine. L’intégration du système multimédia suit la ligne principale du tableau de bord d’une manière fluide, comme s’il faisait partie de la structure même du véhicule. C’est de bon goût, et le système en soit fonctionne bien et répond rapidement, malgré quelques complexités au chapitre des menus.
C’est toutefois du point de vue ergonomique que le C-HR souffre. L’habitacle est clos, et l’accès à bord se révèle difficile pour les grandes personnes en raison de la ligne du toit et des sièges placés haut dans l’habitacle. Il y a également un problème avec le porte-gobelet installé devant le sélecteur de vitesses. Si on a le malheur d’y insérer un grand café, celui-ci obstruera l’accès au compartiment de rangement pour le téléphone et son port USB.
L’arrière du C-HR se révèle sans doute son plus grand défaut. L’accès à bord est encore plus difficile qu’avant, et une fois assis, on constate que le dégagement pour les genoux est presque inexistant si une grande personne est assise à l’avant. Les toute petites fenêtres, résultat de la forme de la portière, rendent l’expérience très claustrophobique nous donnant presque l’impression d’être assis dans une cellule de prison.
Le C-HR remplit toutefois bien sa vocation utilitaire, surtout quand on replie le dossier de ses sièges au plancher. On obtient un volume total de 1 048 litres, ce qui surpasse le Nissan Kicks avec ses 906 litres d’espace total.
Le Toyota C-HR est toujours mû par un seul groupe motopropulseur, soit un 4-cylindres de 2,0 litres d’une puissance de 144 chevaux et d’un couple de 139 livres-pieds. Ce moteur ne peut être jumelé qu’à une transmission à variation continue (CVT), et il s’agit d’un véhicule à traction seulement. Sur d’autres marchés, le C-HR est offert en hybride et avec le rouage intégral. Hélas, cette motorisation n’est toujours pas offerte chez nous. Pourtant, elle permettrait au C-HR de se démarquer dans ce segment.
Le C-HR n’est aucunement un véhicule performant. Vous me direz que, avec une telle vocation, à quoi bon offrir des accélérations à tout casser ? Certes, il n’est pas nécessaire pour un véhicule du genre de boucler le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure dans des temps records, mais si on le compare à ses principaux rivaux, ou pire, à une Toyota Corolla, le C-HR est d’une lenteur phénoménale.
Et, évidemment, quand on enfonce la pédale d’accélérateur, la CVT lance le moteur haut dans les tours, ce qui rend l’expérience d’autant plus désagréable que le moteur n’émet aucunement une sonorité enivrante.
Ironiquement, la tenue de route de ce petit utilitaire dit le contraire. Sa structure est solide, sa direction est étonnamment précise et ses freins à disque aux quatre roues mordent fort quand on enfonce la pédale. On a l’impression que la structure du C-HR, sa suspension et ses freins ont été conçus pour une éventuelle déclinaison de haute performance que Toyota a abandonnée en cours de route.
Or, bien que sa mécanique soit terriblement ennuyeuse, le C-HR compense par sa dynamique de conduite plutôt plaisante, surtout sur une route sinueuse de campagne.
Pour ce qui est la consommation de carburant, c’est correct, sans plus. J’ai obtenu une moyenne combinée de 8,5 litres/100 kilomètres sur une période d’une semaine et sur une distance de 863 kilomètres, ce qui cadre avec les 8,1 litres/100 kilomètres qu’annonce le constructeur.
Oui, le Toyota C-HR 2021 demeure un petit VUS intéressant en raison de son design unique, de sa tenue de route agréable et de son coffre volumineux, mais il est clair que cette catégorie de véhicules offre des alternatives plus complètes, comme le Kia Seltos, le Mazda CX-30 ou, même, le prochain Toyota Corolla Cross, qui sera offert, en prime, avec une motorisation hybride.
À moins de vraiment aimer l’allure distinguée d’un C-HR, nous vous suggérons de comparer avec d’autres modèles vendus à prix semblables. Ils risquent de vous en donner plus pour votre argent. Cela étant dit, le C-HR demeure néanmoins un produit que nous recommandons en raison de son excellent dossier de fiabilité et de ses frais d’entretien à la baisse.