Basé sur la Model 3, le Tesla Model Y est arrivé chez nous au cours de 2020, et est devenu depuis le second modèle le plus populaire de la gamme. Sa performance et son rendement sont-ils à la hauteur de ce que la compagnie représente?
En matière de style, rien de bien sorcier ne s’est produit dans la transformation de la Model 3 pour en arriver au Tesla Model Y. L’impression générale est presque celle d’une Tesla Model 3 gonflée à l’hélium. L’avant et l’arrière sont similaires et ne se distinguent que par une garde au sol améliorée et des panneaux de portières et un toit plus élevé. Personnellement, je ne déteste pas l’apparence, mais il faut dire qu’il n’y a rien de novateur dans cette ligne.
La bonne nouvelle est que l’exemplaire testé affichait une qualité d’assemblage à l’extérieur très satisfaisante. La peinture était bien appliquée et les panneaux bien alignés.
Parlant de peinture, il n’y a que cinq couleurs disponibles, dont seulement deux sans frais : le blanc et le gris. Pour le bleu, le noir ou le rouge, il faut décaisser une somme considérable variant entre 1 300 et 2 600 $.
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Deux versions sont proposées du Tesla Model Y : Longue autonomie et Performance. La plus répandue est la Longue autonomie avec son prix plus abordable, mais qui franchit le cap des 82 000 $ en raison des quelques options, ce qui demeure quand même assez cher en comparaison avec les concurrents.
Tesla ne propose qu’un seul écran de 15 pouces à partir duquel absolument toutes les fonctionnalités de la voiture sont contrôlées, exception faite de quelques commandes comme le levier de vitesse, les feux de détresse et de deux molettes multifonction placées sur le volant.
Cette approche d’abord déroutante a tôt fait de me gagner. L’interface est facile à comprendre et à déchiffrer malgré la quantité phénoménale d’information qui s’y trouve. Tout est clair et compartimenté. À gauche se trouve tout ce qui a trait au fonctionnement de la conduite et à droite se trouve tout le reste, comme la carte de navigation ou encore le système audio, en fonction du choix du conducteur. C’est simple et bien présenté.
Sauf pour deux aspects. Premièrement, il faut quitter la route des yeux pour consulter la vitesse, un aspect qui serait corrigé par un affichage tête-haute. Deuxièmement, il faut passer par l’écran et quelques sous-menus pour, par exemple, régler les rétroviseurs, activer les essuie-glaces manuellement ou encore démarrer le volant chauffant. Pourquoi des commandes aussi simples demandent-elles autant de manœuvres? C’est une source de distraction qui pourrait facilement être remplacée par des boutons physiques.
L’espace qu’ont les occupants à bord du Tesla Model Y est très bon. Les dégagements sont amples à l’avant comme à l’arrière, les sièges sont confortables et l’insonorisation est également très bonne. Il n’y a que la qualité de finition légère qui laisse à désirer dans un véhicule vendu à un prix aussi élevé, occasionnant des craquements à l’arrière.
Deux moteurs électriques sont proposés sous le Tesla Model Y. La puissance totale est chiffrée approximativement à 384 chevaux et le couple culminerait à 376 lb-pi, des données estimatives compte tenu que Tesla ne dévoile pas la puissance ni le couple de ses motorisations.
Vous aurez également compris par la présence des deux moteurs qu’il s’agit d’un véhicule à quatre roues motrices. La capacité de recharge atteint 250 kilowatts sur une borne de recharge rapide de Tesla, ce qui est suffisant pour redonner 80 % de la charge à la batterie de 76 kilowattheures en environ 30 minutes, une performance notable.
Quand on dit que Tesla est reine et maitre dans la calibration des mécaniques, c’est bien vrai. La puissance est d’une linéarité rarement vue, étant déployée avec fluidité et une progressivité impressionnante. Enfoncez rapidement l’accélérateur et vous serez collé au siège, et relâchez-le pour que le freinage régénératif s’active graduellement, sans à-coups, jusqu’à un arrêt complet. C’est une mécanique facile à apprivoiser.
De conduire sur des routes encombrées de neige m’a révélé le comportement survireur du véhicule. Il n’y a rien d’étonnant là-dedans, compte tenu de la puissance moteur plus élevée à l’arrière qu’à l’avant. Un petit coup d’accélérateur fait décrocher l’arrière et il faut demeurer prudent dans ces conditions difficiles. En revanche, l’instantanéité du rouage à redistribuer la puissance à la roue ayant le plus d’adhérence fait que le Model Y n’arrête jamais; la traction est mordante et très efficace.
Il faut cependant s’habituer à la portée ferme, voire sèche du Model Y, une conséquence directe du poids assez élevé de 2 003 kilos du véhicule et du faible débattement des suspensions. D’un autre côté, sur une route impeccable, elle permet au Model Y de s’accrocher à l’asphalte comme bien peu de VUS peuvent le faire. La tenue de route est carrément sportive, d’autant plus que la direction rapide – peut-être même trop – lui donne une agilité déconcertante pour un tel produit. Et il ne s’agit que de la version Long Range, en plus.
Certaines fonctionnalités sont toutefois ratées. C’est le cas du mode automatique des essuie-glaces, qui voit de la pluie alors qu’il n’y en a pas, déclenchant un balayement incessant à tout moment sans raison apparente. De plus, le régulateur de vitesse adaptatif a induit un freinage d’urgence à chaque fois que je croisais un camion lourd sur une route secondaire. Un comportement dangereux et inacceptable pour un véhicule aussi technologique, qui m’a poussé à abandonner l’idée d’utiliser le régulateur de vitesse dans certaines circonstances. Cet aspect doit être corrigé rapidement, avec une mise-à-jour du système, si Tesla daigne le faire.
Au terme de 1700 km d’essai, nous avons obtenu une consommation d’énergie de 21,7 kWh/100 km, ce qui est excellent compte tenu que le véhicule a été utilisé en hiver. Et que dire de la recharge, très efficace sur borne Tesla.
Le Tesla Model Y montre à quel point Tesla est en mesure de fabriquer des véhicules électriques performants et efficaces. Même si l’autonomie annoncée de 532 km en été n’est pas atteignable en hiver, il n’en demeure pas moins qu’avec plus de 350 km disponibles, il fait la barbe à de nombreux véhicules concurrents. De plus, la capacité de recharge et le réseau Tesla sont des avantages notoires, notamment pour les gens qui voyagent, faisant que le Model Y surpasse la majorité de ses concurrents.
La fiabilité étant bonne, hormis quelques problèmes de thermopompes qui accablent certains propriétaires et sur lesquels Tesla travaille actuellement, nous le recommandons, à condition d’appliquer une pellicule pare-pierre et d’installer des garde-boues, pour une durabilité accrue.