Les VUS compacts, c’est une catégorie sans merci, sans pitié. Actuellement, le Toyota RAV4 rafle les honneurs, étant à la fois le plus populaire et l’un des plus souvent recommandés. Mais, il y en a d’autres!
Le Subaru Forester est l’un d’entre eux. Même s’il est déclassé au chapitre des ventes par le Toyota RAV4, le Nissan Rogue ou le Honda CR-V, il n’a pas dit son dernier mot. Et cet essai réalisé en plein hiver me l’a bien démontré.
2019, c’est l’année au cours de laquelle le Subaru Forester a été renouvelé. L’essentiel des caractéristiques qu’on appréciait du précédent Forester sont demeurées intactes : carrosserie haute, imposante fenestration, bonne garde au sol et accès facile. Certains diront que le style ne paie pas de mine – salutations à Pierre Michaud – mais je trouve personnellement que le Forester se démarque des autres. C’est justement sa fenestration abondante et sa devanture carrée et large qui lui donne un air agréable, à mon avis.
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C’est d’autant plus vrai avec la version Sport de milieu de gamme mise à l’essai. Accents orange placés un peu partout, grille de calandre noire, roues assombries et panneau noir entre les feux arrière sont les éléments extérieurs qui décorent cette version unique. C’est, à mes yeux, la plus jolie, particulièrement en raison de l’absence de chrome. Son prix de 37 908 $ est juste pour l’équipement disponible : suite de sécurité Eye Sight, phares à DEL directionnels, toit ouvrant, sièges et volant chauffant, et j’en passe.
C’est ici que le Subaru Forester marque des points. Au-delà des appliqués orange et des sièges de couleur contrastante de la version Sport, c’est surtout l’immense surface vitrée qui séduit. On a une visibilité tout simplement fantastique vers l’avant, les côtés et l’arrière, améliorée en plus avec les piliers minces. Le toit ouvrant panoramique à peine teinté permet aussi à une grande dose de lumière de pénétrer à bord. Ajoutez à ça un accès facile et des sièges confortables, et vous obtenez un endroit où il fait bon passer du temps.
À l’image des autres produits Subaru récents, le tableau de bord a une apparence luxueuse et fluide, dominée par l’écran d’infodivertissement de huit pouces placé en hauteur et facile à comprendre. Surplombé en plus d’un écran d’information directement au bas du pare-brise. Cet écran principal est accompagné d’un écran (!) d’information placé au bas du pare-brise et d’un autre écran (!!) placé dans l’instrumentation, par ailleurs trop classique à mon goût. Même si ce trio livre une information complète, la multiplication des écrans demande une période d’adaptation.
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Ces irritants sont néanmoins compensés par les commandes de climatisation faciles à manipuler, tout comme les commandes de sièges chauffants et la molette pour le X-Mode, positionnées un peu plus bas dans la console. L’assemblage est sérieux et les matériaux sont de bonne qualité, comme on s’attend d’un tel véhicule.
En matière d’espace arrière, le Forester ne s’en laisse pas imposer. Les passagers ont un bon dégagement pour la tête et les jambes, et l’espace cargo est parmi les plus grands de la catégorie. Les bons efforts aux bons endroits.
Au passage de la cinquième génération, le moteur 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres de la version XT a été mis de côté, à mon grand désenchantement. Les acheteurs doivent se contenter d’un 4-cylindres 2,5 litres de 182 chevaux et 177 lb-pi de couple, ce qui semble bien peu pour une version portant le vocable « Sport ».
La boîte automatique à variation continue (CVT) est de série sur toutes les versions, de même que le rouage intégral symétrique à prise constante. La version Sport apporte deux réglages pour le X-Mode destiné au hors-route – les autres versions n’en ont qu’un – de même que deux programmations pour la réactivité de la mécanique en mode normal.
Force est de constater que la motorisation 4-cylindres 2,5 litres est bien adaptée au Forester. La puissance est suffisante, le moteur pas trop bruyant et la transmission CVT s’est avérée à peu près impeccable. Elle donne tout juste le bon régime moteur pour accélérer, et simule adéquatement les rapports lorsque nécessaire. Le mode Sport Sharp monte le régime moteur d’environ 1 000 tr/min, octroyant un peu plus de vivacité.
L’autre point fort du Forester est évidemment le rouage intégral carrément impossible à prendre en défaut. J’ai eu beau essayer, il ne m’a pas fait faux bond une seule fois au cours de ma semaine d’essai. Même le système de stabilité donne la latitude nécessaire pour franchir des amoncellements de neige ou circuler sur route glissante. En toute circonstance, la stabilité demeure bonne, et on a un sentiment de confiance derrière le volant. Le rendement mécanique est en plus potentialisé par l’excellente visibilité et la bonne position de conduite haute, qui contribuent à l’agrément général de conduire le Forester en hiver.
C’est la même chose pour les réglages équilibrés de la suspension, suffisamment souple pour donner un bon confort sans toutefois nuire à la tenue de route. Il n’y a que la direction déconnectée et trop rapide qui laisse un goût amer dès les premiers tours de roue et qui mériterait d’être améliorée.
Au chapitre de la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 9,8 litres/100 km, ce que je considère très bon en fonction des condition climatiques rencontrées. En plus de la neige, le mercure a oscillé entre -8 et -25 tout au long de ma semaine d’essai. Dommage cependant que le système arrêt-démarrage soit aussi saccadé.
Je n’ai d’autre choix que de constater que le Subaru Forester est conçu pour le climat québécois, en faisant tout pour rendre la vie plus facile à son conducteur. Bonne tenue de route, consommation adéquate, bon confort, bonne polyvalence; comme toutes les Subaru, on l’apprécie pour son côté rationnel et efficace.
Même si le nom Sport est apposé sur le hayon, il n’a rien d’un véhicule sportif. J’estime que Subaru devrait ajouter le moteur 4-cylindres turbocompressé de 2,4 litres sous le capot d’une éventuelle version XT. Le véhicule a le potentiel de l’accueillir et il pourrait en plus se mesurer contre les Mazda CX-5 Turbo, Ford Escape 2,0T et Kia Sportage 2,0T. Là, on aurait une vraie version Sport. Et tant qu’à faire, une version hybride ou électrique!
En attendant, le Subaru Forester demeure un véhicule recommandé et, surtout, capable de livrer une chaude lutte à ses concurrents.