Qu’on se le dise, l’esthétique joue pour beaucoup dans le processus décisionnel lors de l’achat d’un véhicule. Devant la mer de banalité dans le segment des utilitaires sport intermédiaire, le Nissan Murano brise cette habitude du consensus avec des traits singuliers. Comme pour la majorité des produits de la marque, on intègre des éléments éclairants audacieux avec des pointes de flèche en DEL, une signature visuelle propre. Autant à l’avant qu’à l’arrière, il se distingue. De plus, on ajoute le toit « flottant » qui torture le pilier D. En matière de jantes, le Murano a toujours joué dans les grandes tailles. Le modèle à l’essai, le Platine, venait avec des roues de 20 pouces alors que les versions d’entrée de gamme, S, SV et SL, se contentent de 18 pouces. Pour l’instant, ça passe le test, mais dans quelques années, les lignes ont de fortes chances de mal vieillir, c’est à considérer.
Nissan adopte une interprétation similaire dans tous ses utilitaires lorsqu’il est question de présentation intérieure. On découvre deux grandes vagues qui encerclent le conducteur et le passager. Franchement, c’est beau. On propose plusieurs thèmes dont l’applique grise qui imite une boiserie argentée. Malheureusement, la finition laisse à désirer, tout comme la qualité des matériaux bon marché.
Sur le plan de l’ergonomie, on retrouve logiquement toutes les commandes et elles sont nombreuses. Il n’y manque rien. Que ce soit pour les accessoires de confort comme les sièges chauffants ou les assistances à la conduite, tout y est. D'un point de vue techno, le Murano ne jouit pas encore du programme ProPilot qui offre une forme de conduite autonome.
Pour l’espace, on confirme la vocation familiale avec des dégagements amples pour quatre personnes. Une cinquième pourra s’inviter, mais on perdra un peu en bien-être. L’aire utilitaire du coffre plafonne à 1 121 litres avec le dossier en place et passe à 1 979 litres une fois le banc couché. Le bas seuil de la malle permet un chargement facile, mais prenez en considération que l’inclinaison de la lunette handicap le transport de hauts objets.
Contrairement à la compétition, comme le Kia Sorento, le Ford Edge ou encore le Hyundai Santa Fe, chez Nissan, on propose une seule offre mécanique. Personnellement, je pense que Nissan devrait être plus généreux dans les possibilités, mais il n’en demeure pas moins que le V6 de 3,5 litres sous le capot fait toujours un bon travail. Avec sa puissance de 260 chevaux, on ne s’excite pas, mais on obtient un rendement intéressant.
Le constructeur n’offre aussi qu’une transmission, une CVT. Nissan maitrise bien cet art complexe et souvent désolant de la CVT, mais dans le Murano, ce n’est pas la meilleure application. La lente réactivité de la boite entraine des montées en régime inutiles qui rendent l’expérience bruyante. De plus, c’est contradictoire considérant que les ingénieurs de Nissan ont opté pour la faible consommation de carburant au détriment de la capacité de remorquage. La CVT restreint les possibilités de tire à seulement 1 500 livres. En conditions hivernales, j’ai obtenu une moyenne de 10 litres /100 km.
Visuellement, le Murano a l’air d’un utilitaire sport, toutefois, une fois au volant, ses origines automobiles refont surface. Rares sont les véhicules dans cette catégorie qui nous donne la sensation d’être aux commandes d’une voiture. En fait, on obtient l’impression d’être dans une familiale légèrement surélevée, un peu à l’image d’une Subaru Outback.
Position similaire à une voiture, mais le Murano n’a pas le comportement, du moins certainement pas, d’une sportive. La direction est précise, mais ne communique rien au conducteur. On ressent constamment un sentiment d’élasticité au volant. Les suspensions font un bon travail, mariant adéquatement fermeté et confort. De ce fait, le Murano est un véhicule que l’on aime conduire pendant de longues heures.
Déjà, la CVT ne m’a pas impressionné. Ma déception fut la piètre gestion du rouage AWD. Dans la neige, oubliez ça. Le système de contrôle de la traction castre la puissance, rendant l’expérience déplaisante. Pour jouir un tant soit peu de l’intégral dans la neige, on doit désactiver le « Traction Control ». À partir de ce moment, on obtient la liberté nécessaire pour avancer dans la neige.
Pour 46 500 $, est-ce que j’ai l’impression d’en avoir pour mon argent? Désolé, vraiment pas. Censé être un utilitaire sport, il n’offre pas réellement de capacité de remorquage et son rouage intégral fait défaut dans la neige. La finition intérieure déçoit, la mécanique fait un bon travail, mais rien d’impressionnant. En fait, c’est ça, on achète un Nissan Murano pour son look, pas pour le reste.