On découvre la quatrième génération de l’Outlander, premier fruit de l’association entre Nissan et Mitsubishi. Le Mitsubishi Outlander et le Nissan Rogue ont beau être jumeaux, ils sont différents à bien des égards. À la lumière de cet essai, force est d’admettre que le Mitsubishi se démarque sur plusieurs points.
Mitsubishi titille notre intérêt avec de spectaculaires concepts que nous ne voyons jamais en production. Toutefois, dans le cas du nouvel Outlander, le fabricant prend son inspiration du concept Engelberg Tourer 2019. On remarque des traits puissants qui sculptent la carrosserie. Le tout commence par la grille de calandre en bouclier avec ses imposants crochets chromés. Ces derniers suivent les éléments éclairants. Ça débute avec les feux de jour au sommet, et ça contourne les blocs optiques avant d’inclure les antibrouillards au pare-chocs. Si l’Outlander vous semble plus gros que le modèle de l’ancienne génération, vous avez raison, il est plus large de 87 millimètres (3,5 pouces), et son empattement est plus long de 36 millimètres (1,4 pouce).
La silhouette laisse voir deux grands traits horizontaux qui définissent les ailes et les portières. À la base de la fenestration, c’est une bande de chrome qui définit l’espace et qui culmine presque à la verticale à la custode. Suivant la tendance, Mitsubishi opte pour un faux-toit flottant. Pour ce qui est des jantes des modèles de base ES et SE, elles ont 18 pouces. Pour les autres, soit les LE, LE Premium, SEL, GT et GT Premium, on passe à 20 pouces comme sur le GT à l’essai.
- À LIRE AUSSI : Mitsubishi Outlander PHEV 2021 : de 35 à 39 kilomètres
- À LIRE AUSSI : En termes de garantie, Mitsubishi Outlander ou Nissan Rogue?
À l’arrière, le concept Engelberg est honoré avec des feux minces et haut perchés. Le pare-chocs, tout comme à l’avant, offre une fausse plaque de protection grise contrastante et deux faux pots d’échappement. Dans l’ensemble, même si le véhicule à l’essai était un modèle de préproduction, la qualité de la finition était bonne tout comme la peinture.
Dès l’ouverture de la portière, on est bouche bée devant le mariage du cuir blanc aux surpiqûres diamantées, le noir laqué et les accents d’aluminium. Offerte dès la version SEL, cette finition donne une impression de luxe. Cette impression se poursuit avec le niveau d’équipement. À l’instrumentation numérique avec affichage de 12,3 pouces (SEL et +) se distingue du Rogue, on peut jouer avec deux différents tableaux dont l’un est original avec ses roulettes. Comme il sert d’ordinateur de bord, il donne accès à une information des plus complètes. À cela, on ajoute un affichage tête haute de 10,8 pouces, qui lui est identique à la configuration du Rogue.
Au sommet de la planche bord, on voit l’écran du système multimédia de 9 pouces (8 pouces sur les modèles ES et SE). Ce dernier propose l’interface qu’on retrouve chez Nissan. Il n’est pas le plus intuitif ni le plus ergonomique, mais il se veut complet. Le niveau d’accessoires se montre intéressant comme les commandes automatiques pour les 4 vitres, le toit panoramique, les sièges chauffants (non ventilés), le volant chauffant et ainsi de suite.
À l’arrière, c’est tout aussi agréable. Étonnamment, l’ouverture des portes de l’Outlander est plus limitée que sur le Nissan Rogue à près de 90 degrés. Par contre, on retrouve les mêmes généreux dégagements. Trois personnes peuvent prendre place sur la banquette qui est d’ailleurs divisible 40/20/40. Le dossier s’incline sur plusieurs degrés, et l’assise est sur glissière pour, entre autres, permettre l’accès aux deux places arrière.
L’Outlander revient avec son aménagement à 7 places. Disons les vraies choses, les deux dernières sont d’appoint : accès difficile et presque pas d’espace. Pour ce qui est du volume du coffre, on va de 332 litres, quand le dossier des sièges est relevé, à 950 en configuration à 5 places et à 2 218 litres avec tous les dossiers abaissés. On peut comparer ces chiffres avec le Volkswagen Tiguan, un autre VUS compact à 7 places : 350, 1 065 et 2 081 litres.
On retrouve la plateforme du Rogue, son moteur de 2,5 litres et sa boîte CVT. Il n’y a rien de honteux à cette réalité, mais j’aurais aimé une mécanique avec un peu plus de personnalité. La puissance de 181 chevaux à 6 000 tours/minute et le couple de 181 livres-pieds à 3 600 tours m’a laissé sur mon appétit. On n’obtient pas la même vélocité qu’avec le vieux V6.
En changeant de génération, puisque le V6 est mort, la capacité de remorquage de l’Outlander passe de 1 591 kilos (3 500 livres) à 909 kilos (2 000 livres). À notre avis, c’est un recul significatif. Par contre, cette approche mécanique permet d’avoir une meilleure consommation de carburant. J’ai obtenu une moyenne de 8,9 litres/100 kilomètres, et ce, sur des pneus d’hiver et à des températures au-dessus des 15 degrés (résistance accrue).
J’ai toujours détesté le rouage intégral du Nissan Rogue et, apparemment, Mitsubishi aussi. On retrouve le fameux système S-AWC (Super All Wheel Control) qui a fait en grande partie la réputation du constructeur, et c’est de série. Le programme est plus évolué grâce à l’intégration d’un petit moteur électrique au différentiel arrière qui augmente la rapidité d’intervention du rouage.
L’apport du S-AWC permet d’avoir 6 modes de conduite : Eco, Normal, Tarmac (Sport), Boue, Neige et Gravel. Les impacts seront sur la direction, la transmission et le rouage. Au quotidien, Tarmac est le plus dynamique et agréable notamment en raison de la réactivité supérieure de la direction. La nouvelle CVT, par rapport à celle intégrée avec le 2,4-litres de l’ancienne génération, est meilleure, mais il y a place à amélioration quant aux sensations. En mode Eco et Normal, on retrouve toujours cette sensation irritante d’élasticité.
Les suspensions travaillent bien pour maintenir un bon degré de confort. J’aimerais qu’elles soient un peu plus fermes, mais avec cette configuration, elles répondront à un plus vaste éventail d’acheteurs. Le système de freinage évolue en puissance. Les disques sont plus généreux, 13,8 pouces à l’avant et 13 pouces à l’arrière. Pour 2022, le programme de contrôle en virage freine les deux roues intérieures et non plus seulement celle à l’avant. On obtient apparemment plus de stabilité. Par contre, il ne faut pas trop pousser, car j’ai eu une sensation de flottement et de survirage.
Mitsubishi entre dans l’ère moderne avec l’intégration du système d’aide et d’assistance à la conduite Mi-Pilot Assist. C’est le programme ProPilot Assist de Nissan sans réel changement, et c’est une bonne chose puisqu’il fonctionne bien.
J’ai l’impression que Mitsubishi a pris tout ce qu’on apprécie du Rogue tout en améliorant certains aspects. J’aimerais un moteur et une boîte de vitesses différents, mais le rouage S-AWC est plus performant et polyvalent. À cela, on ajoute une protection par garantie nettement plus intéressante. En matière de prix, l’Outlander se défend bien avec une version ES à 33 898 $ jusqu’à 44 078 $ pour le GT Premium. La version à l’essai était à 43 518 $. Selon moi, les versions qui en offrent le plus pour la valeur sont les LE Premium et SEL respectivement à 40 138 $ et 42 108 $.
Est-ce que je peux me permettre de recommander le Mitsubishi Outlander 2022 immédiatement ? Non. Il faut voir si la CVT de conception Nissan sera fiable. On sait que ça n’a pas toujours été le cas. On ne court pas de risque. Par contre, si la fiabilité est au rendez-vous, Mitsubishi a un produit très agréable entre les mains. Si vous vous demandez ce qui arrive avec l’hybride rechargeable PHEV sur cette nouvelle génération, je vous dis ceci : 2023.