L’heure est grave pour le petit constructeur Mitsubishi qui n’a dans sa gamme que quatre modèles, dont deux qui ont plus de 5 ans d’âge. D’un autre côté, le potentiel est bien réel compte tenu du savoir-faire de la marque, particulièrement en matière d’hybrides rechargeables. L’essai d’une semaine du Mitsubishi Outlander 2022 m’a permis de découvrir un modèle qui dispose d’un certain attrait, même s’il délaisse ce qu’il était auparavant.
C’est un changement drastique qu’a subi le Mitsubishi Outlander en 2022. Non seulement son style est complètement repensé, mais il partage désormais l’essentiel de ses composants avec le Nissan Rogue, son cousin germain.
La bonne nouvelle est néanmoins que le Nissan Rogue ne paraît pas du tout dans le style de l’Outlander. Ce dernier ne reprend que les proportions du Rogue et affiche une apparence complètement Mitsubishi. Après une semaine à le voir quotidiennement, je dois dire que le style caractériel a fini par me gagner. Les lignes fluides et prononcées du profil et de l’arrière révèlent l’élégance du modèle. Celles-ci sont agrémentées des roues de 20 pouces du plus bel effet et de la couleur argentée qui sied bien au véhicule. Il n’y a réellement que la devanture compliquée qui est difficile à digérer, mais qui conserve une certaine logique de style avec le reste de la gamme.
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La qualité d’assemblage est très correcte aussi à l’extérieur, une amélioration en comparaison avec le précédent modèle qui trainait de la patte à ce sujet. Des sept versions proposées, j’avais la GT S-AWC, vendue à un prix de 43 728 $.
À l’intérieur, même son de cloche, des efforts ont été mis pour distinguer le Mitsubishi du Nissan. Je remarque d’abord les sièges avec relief diamanté – issu du logo – et munis de surpiqures orange. Le tableau de bord au design recherché avec diverses touches luxueuses comme le recouvrement de cuir orange ou les appliqués noirs lustrés améliore l’apparence du tableau de bord. Dommage que les cuirs et les plastiques ne revoient pas une impression de qualité quand on les touche.
Les sièges offrent un support rarement vu dans un tel véhicule; les renforts prononcés autant pour les jambes que pour le dos maintiennent en place. Le confort est excellent, tout comme la visibilité qui n’est entravée que par les énormes appuie-têtes de troisième rangée quand ceux-ci sont en place. Les commandes sont ergonomiques; elles sont remontées et à portée de main, l’instrumentation est facile à lire et l’affichage tête-haute aussi. Mais imaginez-vous qu’il y a des erreurs de traduction en français telles que « Vérifiez sur le arrière pour tous articles » pour nous rappeler de ne pas oublier un enfant à bord. C’est malaisant.
Justement, à l’arrière, la banquette de deuxième rangée donne un espace convenable, d’autant plus qu’il est possible de régler manuellement le dossier et la position de l’assise. Les occupants ont droit à des sièges chauffants, des rideaux latéraux, des commandes de climatisation et des vide-poches. C’est beaucoup mieux pensé que la troisième rangée dont l’espace pour les jambes est infime et le confort du siège utopique. Mais au moins, pour dépanner ou aller à une pratique de soccer avec les amis, ça convient.
L’espace cargo est à peu près inexistant quand toutes les banquettes sont relevées. Pour rabattre la troisième rangée, il faut d’abord retirer manuellement les énormes appuie-têtes pour les ranger sous le plancher du coffre, un non-sens. En revanche, une fois la troisième rangée rabattue, l’espace est généreux.
Plusieurs – dont les amateurs de camping – seront déçus d’apprendre que les trois mécaniques du précédent Outlander cèdent leur place pour le moment à un seul moteur, un 4-cylindres 2,5 litres de 181 chevaux et 181 lb-pi de couple. Fidèle à son origine Nissan, celui-ci est jumelé à une boîte automatique à variation continue pouvant simuler huit rapports. Finalement, le rouage intégral est plus évolué que celui du Nissan Rogue, notamment puisqu’il possède un actuateur électrique et un système de contrôle de traction.
Un des avantages de cette nouvelle génération de Mitsubishi Outlander est l’amélioration du comportement routier. Avec sa suspension indépendante bien calibrée aux quatre roues et sa direction rapide et précise, son agilité et sa tenue de route sont difficile à prendre en défaut. Les roues de 20 pouces raffermissent la tenue de cap et les mouvements de caisse sont bien contrôlés. Bref, j’ai eu un plaisir que je n’aurais jamais suspecté au volant de ce VUS.
Bien que le moteur 4-cylindres soit suffisant pour déplacer la caisse, il n’est en aucun cas aussi souple et performant que le V6 de la précédente génération. Sa puissance est somme toute limitée, mais au moins la boîte automatique à variation continue n’hésite pas à le faire monter dans les tours en utilisant des rapports bien simulés. L’accélération est correcte, même si le son râleur du moteur envahit l’habitacle. Je serais curieux d’essayer l’accélération avec sept personnes dans le véhicule ou encore avec 907 kg (2 000 lb) en remorquage; ça risque d’être pénible.
Sur la route, à vitesse de croisière, l’insonorisation est bonne et la qualité de la chaine audio également. La conduite semi-autonome sur autoroute fonctionne correctement, sans plus, notamment en raison de sa tendance à jouer au « ping-pong » entre les lignes de la chaussée.
En termes de consommation de carburant, j’ai enregistré une moyenne de 8,3 litres/100 km en conduite mixte, ce qui est correct. À vitesse d’autoroute, le 4-cylindres travaille assez fort pour maintenir la vitesse, ce qui nuit légèrement.
Au terme de cette semaine d’essai, j’ai découvert un véhicule globalement nettement amélioré en comparaison avec le véhicule sortant. Le rendement global est plus raffiné, le comportement routier est plus affuté et les prix toujours aussi bien étudiés.
Je demeure sur mon appétit pour deux aspects. Le premier est la capacité de remorquage, qui vient faire un pied de nez aux amateurs de camping qui chérissaient ce VUS spacieux avec un V6 fiable. Le second est en matière d’évolution : malgré toute l’amélioration faite au véhicule, il n’apporte rien de particulièrement intéressant qui lui permette de se démarquer, peut-être mis-à-part de sa garantie plus longue.
Compte tenu de sa nouveauté, nous vous recommandons néanmoins de patienter avant de faire l’achat du Mitsubishi Outlander 2022. Sachez aussi que d’ici là, une version hybride rechargeable aura fait son entrée sur le marché!