J’ai bien écrit « l’une » des moins chères, car le titre de la voiture la plus abordable au pays revient plutôt à la Chevrolet Spark qui se révèle la seule vraie concurrente de la Mitsubishi Mirage. Il est toutefois difficile de faire financer une Spark LS de base en raison de son taux d’intérêt qui est présentement de 5,49 %.
En revanche, même au prix de 13 858 $ avant les frais de transport et de préparation, une Mirage ES peut être financée, au moment d’écrire ces lignes, à un taux d’intérêt de 0,99 % (jusqu’à 60 mois) et de 1,99 % (jusqu’à 80 mois). C’est une stratégie astucieuse considérant le fait que la clientèle ciblée de la Mirage n’a pas nécessairement un gros budget.
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Que recevons-nous à ce prix ? Vraiment la base, et aucun superflu ! La déclinaison ES vient néanmoins de série avec un climatiseur, des vitres électriques à l’avant seulement, une caméra de vision arrière, la connectivité Bluetooth et une connexion USB pour brancher le téléphone. Les connectivités Android Auto et Apple CarPlay ne sont toutefois offertes que sur la déclinaison SE, contrairement à une Spark qui les offre de série en plus d’une borne Wi-Fi, ce qui n’est offert sur aucune déclinaison de la Mirage.
L’année modèle 2021 apporte quelques révisions stylistiques qui affectent principalement les parties avant et arrière, les phares et les feux arrière. Mitsubishi en a profité pour ajouter une nouvelle déclinaison GT qui propose des couleurs plus vibrantes, des jantes exclusives au modèle, des effets de sols, un système de freinage d’urgence automatique et un détecteur de changement de voie.
Dans l’habitacle d’une Mirage, tout semble provenir d’une autre époque, tant au chapitre du design que de la qualité des matériaux utilisés. On y trouve des plastiques bon marché, des sièges pseudo confortables et un manque flagrant de technologie.
C’est toutefois ce manque de modernité qui facilite l’utilisation des commandes. Tout est d’une simplicité remarquable, que ce soit l’affichage analogique ou le système multimédia qui est dépourvu de fonctionnalités complexes. Mais bien que ce système tactile réponde rapidement à nos commandes, sa faible luminosité le rend difficile à capter, surtout par une journée ensoleillée.
La Mirage reçoit des places arrière dont le dégagement est acceptable pour les grandes personnes. Compte tenu de son gabarit, un adulte peut y trouver du confort. Je recommande toutefois de ne limiter la banquette arrière qu’à deux personnes. En raison des dimensions étroites de cette voiture, trois adultes pourraient se sentir coincés.
Au chapitre de l’espace de chargement, on a affaire à une citadine qui s’en sort bien, même mieux que sa principale concurrente de Chevrolet. À titre de référence, elle peut avaler jusqu’à 1 331 litres de marchandise quand le dossier du siège est replié, contre 770 litres dans une Spark.
La Mirage continue d’offrir le même moteur à 3 cylindres de 1,2 litre comme seule motorisation. Sa puissance et son couple sont également inchangés à 78 chevaux et à 74 livres-pieds. Il s’agit d’une voiture à traction dont le moteur peut être jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports (à l’essai) ou à une transmission automatique à variation continue (CVT).
Sachez toutefois que la boîte manuelle n’est qu’offerte que sur la déclinaison ES. Toutes les autres versions de la Mirage (SE et GT) viennent uniquement équipées d’une CVT.
Je m’attendais à être déçu avant de prendre le volant de la Mirage, mais elle m’a tout de même charmée par sa motorisation efficace en situation urbaine et sa sensation de légèreté. Aucunement rapide, ni particulièrement amusante à conduire, elle se révèle néanmoins hautement agréable en ville grâce à la nervosité de son moteur et à son habileté à rapidement se faufiler dans la circulation.
Il faut toutefois vraiment pousser le petit moteur à son plein rendement afin de pouvoir extraire tout ce qu’il a dans le ventre. Vivement la boîte manuelle qui nous permet de le faire révolutionner davantage. Cette boîte est toutefois très désagréable à utiliser en raison de son levier de vitesses molasse, de sa longue course et de son manque flagrant de précision. Idem pour la pédale d’embrayage qui manque sérieusement de mordant.
Là où la Mirage devient toutefois désagréable, c’est à haute vitesse où son court empattement et ses étroites proportions la déstabilisent dès qu’arrive le premier coup de vent. Notre modèle d’essai n’était pas non plus équipé d’un régulateur de vitesse, ce qui rendait les longs trajets plus pénibles. L’absence d’un sixième rapport signifie que le moteur beugle sans cesse à une vitesse de croisière d’environ 110 kilomètres/heure.
Cette citadine a cependant fait preuve d’une belle frugalité en matière de consommation d’essence. Sur une période d’une semaine au cours de laquelle j’ai effectué un mélange de conduites urbaines et d’autoroutes sur une distance d’environ 700 kilomètres, l’ordinateur de bord de la Mirage enregistrait une consommation moyenne de carburant de 5,2 litres/100 kilomètres. C’est mieux que ce que Mitsubishi annonce (6 litres/100 kilomètres).
En raison de son prix abordable, de ses taux de financement alléchants, de sa fiabilité éprouvée et ses frais d’utilisation à la baisse, sans compter une garantie de 10 ans, 160 000 kilomètres sur sa mécanique (méfiez-vous des conditions de cette garantie), nous ne pouvons faire autrement que de recommander la Mitsubishi Mirage pour un consommateur désirant réduire ses dépenses automobiles au minimum.
Tentez cependant de vous en tenir aux déclinaisons ES et SE, car à plus 20 000 $, la Mirage GT ne fait aucun sens. À ce prix, vous vous retrouvez dans les territoires de voitures compactes (Nissan Sentra) et sous-compactes (Nissan Versa, Kia Rio) beaucoup plus intéressantes. Sachez aussi que la piètre valeur de revente d’une Mirage pourrait vous laisser sur votre appétit au moment de la revente.