La Classe S est une référence en matière de luxe, de prestige, de confort, d’innovations et de technologies. Encore aujourd’hui, elle s’adresse à l’élite, mais avec l’introduction de l’EQS, la grande berline électrique, je me questionne sérieusement à savoir si elle peut toujours se présenter comme étant le véritable porte-étendard de Mercedes-Benz.
La Classe S de Mercedes-Benz est l’une des voitures qui imposent le plus de respect dans l’histoire de l’automobile. Une quantité innombrable de technologies et d’innovations ont initialement été introduites dans une ou l’autre des générations de la Classe S. La première S est apparue en 1951, mais le principe de la limousine chez Mercedes-Benz remonte à 1903, il y a donc 118 ans, avec la Mercedes-Simplex 60 PS. On peut dire qu’elle a marqué l’histoire à plus d’un chapitre.
À l’avant, la Classe S a doit aux blocs optiques les plus évolués du constructeur. Les éléments éclairants au laser puissants et matriciels avec un million de pixels cadrent les véhicules à sens contraire pour éviter l’éblouissement. La grille de calandre évolue un peu dans sa forme, et l’on retient toujours la traditionnelle étoile d’argent en ornement de capot.
La S 580 est longue, et c’est normal considérant sa vocation. Si jamais l’optique de posséder une voiture de 5 289 millimètres vous intimide, comptez sur la S 500 « courte » à 5 119 millimètres. Même si elle est entière revue, elle maintient son arche de toit semi-circulaire. Pour le reste, tout est en souplesse avec une ligne de caractère dans la partie supérieure qui s’étire sur l’ensemble de la carrosserie.
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Mercedes-Benz offre un choix de 7 jantes de 20 à 21 pouces avec des factures jusqu’à 2 750 $. À l’arrière, les feux verticaux cèdent leur place à la signature horizontale de la nouvelle génération de Mercedes-Benz. L’éclairage progressif se veut superbe avec une panoplie de bâtonnets à l’intérieur pour la diffusion de la lumière. Dans l’ensemble, la S demeure une berline à l’allure classique. Si l’on désire plus d’audace, l’EQS est mieux désignée.
Ce qui définit d’abord et avant une Classe S est le luxe de son habitacle. Cette W223 ne fait pas exception. Le design intérieur mélange les matériaux de grande qualité. La finition frise l’obsession, et pour une rare fois dans une Mercedes-Benz moderne, elle ne craque pas. Le confort se veut une évidence, à l’avant ou à l’arrière. Il n’y a que peu de choses qu’on ne puisse faire avec ces assises. Chauffantes et ventilées, cela va de soi, mais on propose aussi plusieurs styles de massages différents. Réglables dans toutes les directions, on y trouve notre compte.
Le système MBUX se diffuse entre autre par l’instrumentation aux infinies configurations de 12,3 pouces. Accompagné de l’affichage tête haute, la lecture de l’information est facile et se gère par l’entremise du volant avec ses commandes à effleurement ou vocales. Au centre, le moniteur de 12,8 pouces en position portrait démultiplie les données accessibles dans le véhicule.
Le constat revient une fois de plus, l’EQS offre un monde entièrement numérique, l’écran de 55 pouces couvre le tableau de bord au complet. C’est ce à quoi je m’attendais de la Classe S, le nec plus ultra en matière de techno, mais c’est l’EQS qui l’a.
À l’arrière, il existe 4 groupes d’options allant de 3 500 à 7 200 $ pour obtenir les sièges massants et inclinables, ses propres écrans MBUX, les tablettes de travail, la console centrale et j’en passe. Pour ceux qui en veulent plus, la version Maybach règne avec plus de luxe et environ 8 pouces de plus en dégagement pour les passagers arrière. Pour les sacs de golf ou les caisses de champagne, le volume du coffre plafonne à 510 litres.
La Classe S propose habituellement une suite de motorisations allant du 4-cylindres au V12 en passant par les AMG. Pour 2021, au Canada, l’offre se veut plutôt modérée. Pour la S 500, on parle d’un 6-cylindres turbocompressé de 3,0 litres de 429 chevaux, alors que, pour la S 580, on gagne 2 cylindres et un turbo. Ce V8 de 4,0 litres donne la cavalerie à 496 chevaux et un couple de 516 livres-pieds. Il est marié à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports. Dans toutes les versions, on jouit aussi d’une assistance électrique EQ Boost qui ajoute sporadiquement une poussée de 20 chevaux. Toutes les S canadiennes viennent de facto avec le rouage intégral 4MATIC. En cours d’année prochaine, une S 580e hybride rechargeable avec une autonomie électrique d’environ 100 kilomètres est attendue.
La S demeure l’une des grandes routières les plus compétentes qui soient. Sa puissance jamais brutale, toujours en souplesse, on rêve d’être à 250 kilomètres/heure sur les autobahns allemands. En revanche, à plus d’une occasion, la transmission a donné des à-coups à la fois inquiétants et inexcusables pour une voiture de ce genre. Silencieuse, on se retrouve dans un cocon feutré où il n’y pas de perturbation tout en jouissant d’une bonne visibilité périphérique. On bénéficie également d’une panoplie de caméras extérieures optimisant la connaissance de notre environnement lors des manœuvres de stationnement.
Même si elle vise à nous isoler de toute contrariété extérieure, la S peut se montrer dynamique. Elle propose plusieurs modes de conduite allant d’Eco à Sport +. Dans cette dernière configuration, elle se débride pour aller chercher tout son aplomb. La direction offre une grande précision, mais ne communique que peu. Le modèle à l’essai n’avait pas l’un des deux systèmes à quatre roues directionnelles en option, dont l’un peut tourner les roues arrière jusqu’à 10 degrés. Au-delà de la puissance brute, ce qui donne à la S toute son agilité, ce sont ses suspensions. Adaptatives et pneumatiques, elles avalent la route sans la moindre perturbation. Malgré ses 2 166 kilos, cette voiture se conduit du bout des doigts, mais l’agrément de conduite est en retrait. De plus, il y a tellement d’aides et d’assistances, sans compter la conduite semi-autonome, que ce sont plus les ordinateurs qui contrôlent que le conducteur !
La Classe S W223 impressionne, mais à mon avis, elle devrait tout simplement être l’EQS. La S devrait être le nouveau porte-étendard de l’électrification chez Mercedes-Benz. En faisant abstraction de cette opinion, la Classe S domine son segment. Par contre, l’historique de fiabilité se veut une constante problématique, l’intégration de toutes les technologies de pointe se paie par des rendez-vous plus fréquents en concession. De plus, vous devez considérer la chute vertigineuse de sa valeur de revente. On ne recommande donc pas l’achat de la Classe S, mais elle demeure la reine de sa catégorie.