Alors que certains constructeurs voient l’hybridation comme une occasion de déguiser le design de leurs produits, chez Mercedes-Benz, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, on aimerait même un peu plus de distinction. Les deux seuls points visibles qui confirment que le GLC350e est bien l’hybride enfichable sont la trappe du port de recharge sur le parechoc arrière et les écussons EQ Power sur les ailes avant. Le reste est exactement comme n’importe lequel des nombreux GLC300 que vous croisez sur la route.
Comme c’est un Mercedes-Benz, le véhicule vient avec une liste d’options, mais je dois admettre qu’elle demeure assez restreinte, du moins pour ce qui est de l’extérieur. À ce chapitre, vous pouvez prendre l’ensemble d’apparence AMG (celui du modèle à l’essai) pour la somme de 1 500 $. Plus de possibilités sont livrables, dont une sélection de cinq types de jantes de 18 à 20 pouces. Pour un look plus obscur, AMG offre aussi le groupe Nuit, complètement dénué de chrome. Les peintures? Deux couleurs sont sans frais : le blanc et le noir. Toutes les autres iront de 890 $ à 2 500 $. Je tiens à souligner que Mercedes-Benz fait honneur à sa réputation avec une qualité de peinture et d’assemblage sans faille.
À l’intérieur, Mercedes-Benz poursuit sa stratégie d'anonymat dans l’hybridation. Il n’y a aucune modification, si ce n’est de certains paramètres de l’ordinateur de bord et de la base du cadran qui affiche le compte-tours. On reconnaît l’ergonomie efficace du GLC : les commandes sont simples d’usage et bien placées. Pas besoin de poser 100 questions pour accéder aux différents menus du système Command. Pour profiter du tout nouveau programme d’infodivertissement MBUX, il faudra attendre le modèle 2020. La console centrale empiète sur l’espace pour les jambes. Bien que ce soit un véhicule d’une certaine taille, on se sent à l’étroit à l’avant. Fort heureusement, l’assise est ajustable dans toutes les directions et offre un bon support, ce qui permet un grand confort et une visibilité adéquate.
À l’arrière, les dégagements sont amples dans toutes les mesures, alors que le volume du coffre va de 395 à 1 445 litres, soit un peu moins que les versions régulières à essence stricte. Pour vraiment avoir l’impression d’être dans un produit Mercedes-Benz, vous devrez passer par le catalogue d’options. À titre d’exemple, simplement le recouvrement des sièges en cuir vous coûtera minimalement 1 990 $. Les modèles de base ont une cuirette ARTICO.
Le véhicule à l’essai venait avec les deux principaux groupes d’accessoires, c’est-à-dire le Haut de gamme à 4 500 $ et l’Extra haut de gamme pour 2 700 $ supplémentaires. À ce compte-là, vous obtenez pratiquement toutes les technologies de luxe et de confort livrables sur le GLC. Deux autres options me semblent intéressantes : le système ambiophonique Burmester à 1 000 $ et l’affichage tête haute pour un autre 1 500 $. Au bas mot, vous pourriez facilement dépenser plus de 10 000 $ en options.
Oubliez la révolution verte, le système hybride enfichable du GLC350e ne nous transporte pas vers le futur et est assez simpliste dans son approche. Deux motorisations sont juxtaposées, une à essence, avec le quatre-cylindres 2,0 litres turbocompressé de 208 chevaux de la CLA, et l’autre électrique, d’une puissance de 114 chevaux. On compte ici une vélocité brute de 315 ch. La mesure de couple est intéressante puisqu’elle culmine à 413 lb-pi, de 1 200 à 4 000 tr/min. La cavalerie est certainement au rendez-vous grâce à l’apport du moteur électrique de 85 kW.
Par contre, la taille de la pile lithium-ion à seulement 8,7 kWh déçoit. Dans des conditions optimales, l’autonomie 100 % électrique est d’environ 27 kilomètres. Durant mon essai, j’ai plafonné à 22 kilomètres. La recharge se situe dans la moyenne – en 2 heures 15 minutes sur une borne à 240 volts.
Fort heureusement, une fois la batterie « à plat », on passe en hybride conventionnel. Pour récupérer des kilomètres électriques, il est aussi possible d’utiliser un système de régénération de l’énergie de la pile. Bien sûr, l’énergie cinétique au freinage se récupère également. Ajoutez différents modes de conduite (Hybrid, E-Mode, E-Save et Charge) qui optimiseront la consommation de carburant ou encore la sportivité de la mécanique (Sport, Sport+). À ce chapitre, il ne faut pas oublier que le GLC350e offre une belle dose de puissance et de vives accélérations. Le 0 à 100 km/h se boucle en seulement 5,9 secondes. Je tiens à souligner le travail et la gestion tout en souplesse de la boîte automatique à sept rapports, de même que la qualité du rouage intégral 4Matic, toutes de série sur le GLC350e.
Au terme de mon essai, en incluant les différents segments 100 % électriques, j’ai obtenu une consommation de 7,5 litres/100 km. Bien évidemment, selon vos habitudes et la distance moyenne parcourue quotidiennement, cette donnée pourrait varier significativement. En ayant maintenu une conduite normale, mon résultat est passablement plus bas que les cotes annoncées par Mercedes-Benz pour le GLC350e.
L’apport d’une forme d’électrification dans le monde automobile favorise à la fois l’économie de carburant et la performance. Deux écoles s’affrontent. Il y a la possibilité de « se la couler douce » en optimisant la consommation, ou d’y aller dans la sportivité grâce à l’instantanéité et la vivacité du couple électrique à l’accélération. Dans les deux cas, on y prend plaisir. Ceux qui pensent que les voitures « vertes » sont plates, détrompez-vous. Déjà, le GLC offre une agréable conduite, mais c’est encore mieux avec le GLC350e. Toutes les caractéristiques propres au produit sont là; une direction précise et communicative, ainsi que des suspensions qui favorisent le confort et l’aplomb sur la route.
De plus, comme je le soulignais dans la portion Technique, les différents modes proposent différentes expériences. Sport et Sport + débrident le véhicule pour un maximum d’agrément. Avec ses personnalités multiples et bien calibrées, on obtient le comportement qu’on veut, pour chaque instant. Il faut toutefois composer avec un système de freinage plus spongieux, mais efficace. En fonction des options, vous aurez droit à la majorité des aides et accessoires de soutien à la conduite. Par contre, pour profiter des plus récentes innovations du constructeur, il faudra attendre le modèle 2020 majoré.
Un Mercedes-Benz GLC300 de base coûte 47 300 $ et un GLC350e débute à 60 200 $. Est-ce que 22 kilomètres d’autonomie valent vraiment 12 900 $? Poser la question, c’est y répondre. À moins d’avoir des habitudes de conduite limitées à un maigre rayon de 22 kilomètres, je ne pense pas que l’investissement soit justifié. Mercedes-Benz fait un timide effort d’électrification.
Heureusement, on sait qu’il s’agit d’un premier jet. À titre d’exemple, le GLE PHEV qui arrivera cet été annonce 100 kilomètres d’autonomie en mode 100 % électrique. On peut donc supposer que la prochaine génération du GLC350e sera nettement plus intéressante, sinon pertinente.
De son côté, l’EQC – premier VUS 100 % électrique de Mercedes-Benz – sera disponible avec une autonomie censée dépasser les 300 kilomètres.