Renouveler une voiture aussi singulière que la CLA est toujours un grand défi pour les constructeurs. On doit maintenir l’essence, mais sans la possibilité de créer une deuxième fois l’effet de surprise. La première n’était pas sans défaut, la deuxième n’en a qu’un majeur.
Difficile pour un constructeur de renouveler une berline au design singulier comme celui de la première génération de la CLA. Alors que l’on a complètement raté la troisième CLS, sa grande sœur, le deuxième opus de la CLA, me semble mieux réussie. La recette du coupé à quatre portes se maintient avec son principal élément stylistique, son arche de toit profilé.
À l’avant, contre toute attente, elle n’adopte pas la configuration des blocs optiques en triangle de la Classe A, la voiture dont elle est pourtant dérivée. La CLA arrive avec sa propre signature visuelle, cela lui permet de se distinguer des A passablement moins chères qu’elle. Même la disposition des DEL de jour diffère. Je dois admettre que j’apprécie le regard perçant de la CLA, lequel est encouragé par la position de la calandre légèrement inclinée vers l’avant.
De profil, comme je le soulignais plus haut, c’est le toit qui la définit le plus. Contrairement à la première génération, on délaisse presque tous les plis latéraux qui ornaient la carrosserie. Ça manque de punch par rapport à l’ancienne. Malheureusement, Mercedes-Benz Canada - dans la configuration de ses véhicules de presse actuels - ne propose que d’affreuses jantes de 18 pouces. Tout comme Samuel lors de sa présentation de la A250 cette saison, je ne les aime pas. Bonne nouvelle, il y a une vaste sélection de jantes disponible pour améliorer le look général de la CLA. Pour l’arrière, l’approche s’inspire de la CLS. Les feux sont minces et à l’horizontale. Là encore, pour voir leur signature en DEL, on doit attendre le soir.
Une étrangeté sur le pare-chocs : il y a deux grosses bosses de chaque côté de la plaque d’immatriculation. Je sais que c’est un ajout nord-américain pour une question de sécurité en cas d’impact, mais c’est franchement mal intégré. On se croirait dans les années 1980 où Mercedes-Benz devrait mettre des pare-chocs différents en Amérique du Nord par rapport à l’Europe. C’était laid en 1980, c’est laid en 2020. Selon moi, la nouvelle CLA est moins réussie que la première.
Cliquez sur Vie à bord pour la suite de l'essai.
Chez Mercedes-Benz, que l’on opte pour une Classe A, CLA, GLA ou GLB, on obtient à quelques détails près exactement la même cabine. Pour Mercedes-Benz, il y a une grande économie et le consommateur n’y verra que du feu puisqu’il est peu probable qu’il prenne les 4 véhicules en même temps. Quoi qu’il en soit, l’intérieur de la CLA, et de ses sœurs, représente l’un des plus audacieux et agréable habitacle de l’industrie. C’est jeune, moderne, ergonomique et hautement technologique. Ce n’est pas parce que l’on choisit une « petite » Mercedes-Benz que l’on sacrifie la qualité, l’assemblage et les matériaux. Sur ces aspects, la CLA fait un sans-faute.
Bien sûr, considérant la configuration, on doit s’arrêter quelques minutes pour s’habituer au système MBUX, le logiciel qui gère pratiquement tout dans le véhicule. Les moyens de gestion sont tout aussi variés : tactile, molette, vocal ou par les rares boutons subsistants. Il faut donner une note d’exception pour la qualité des écrans et de leurs graphiques. Sans parler de l’éclairage d’ambiance avec pas moins de 64 couleurs différentes et des dizaines de possibilités d’agencement! Chaque fois que je prends le volant de l’une de ces voitures, j’ai l’impression d’être au cœur d’un jeu vidéo de science-fiction. D’une certainement manière, on peut constamment personnaliser sa CLA en fonction de ses humeurs.
Pour ce qui est de l’espace de vie, à l’avant, on jouit de sièges très confortables, à la hauteur de la réputation du constructeur. Les dégagements sont adéquats considérant la taille de la voiture. Dommage qu’il n’y ait pas suffisamment de rangement pour des accessoires. À l’arrière, avec la ligne du toit, on comprend que les contorsions sont de mise pour s'asseoir. Par contre, une fois installé, on y trouve notre compte bien que la visibilité soit limitée. Pour ce qui est du volume du coffre, on perd 10 litres d’une génération à l’autre. L’ancienne proposait 470 litres, c’est 460 litres depuis 2019.
Cliquez sur Technique pour la suite de l'essai.
Partageant toutes la plate-forme orientée vers la traction, encore une fois, on retrouve pour la A 250, la CLA 250, GLA 250 et le GLB 250 exactement le même moteur quatre cylindres turbocompressés de 2,0 litres. Sous cette configuration, la puissance plafonne à 221 chevaux avec un couple de 258 lb-pi. En revanche, le couple est livrable à bas régime, dès 1 800 tr/min. Techniquement, sur papier, la CLA a tout pour séduire. On découvre même une boîte automatique à double embrayage à sept rapports. On pense que, ça va être efficace. Eh bien pas tant, non! Excusez mon choix de mots, mais la satanée 7G-DCT vient complètement ruiner le rendement de la mécanique. Elle hésite, se cherche. On a fréquemment l’impression qu’elle glisse entre les rapports.
On a beau vouloir amoindrir ses impacts en jouant avec les différents modes de conduite, il n’y a rien à faire, elle demeure inégale! Comme Samuel le soulignait dans ses Coups de masse de la saison dernière de RPM : « C’est incompréhensible qu’un constructeur avec l’expérience et le prestige de Mercedes-Benz ne soit pas capable de configurer une transmission comme il le faut ». C’est impardonnable. Ayant mis à l’essai le GLB qui, lui aussi, vient avec une boîte automatique à double embrayage, mais 8 rapports, je ne saisis pas pourquoi Mercedes-Benz ne laisse pas tomber la 7 pour ne garder que la 8 qui fonctionne 100 fois mieux avec ce moteur.
Au moment d’écrire ces lignes, je n’ai pas encore eu l’occasion de conduire les deux autres versions de la CLA introduites pour 2020, celles qui sortiront directement des ateliers AMG d’Affalterbach. La CLA 35 poussera 302 chevaux alors que la CLA 45 sera, sous sa forme nord-américaine, en commandera 382. Malheureusement, nous n’aurons pas droit à la CLA 45 S et l’indécence de ses 416 chevaux.
Cliquez sur Au volant pour la suite de l'essai.
Avec l’ancienne génération de la CLA, je dirais que l’on n’avait pas vraiment l’expérience de conduite propre à Mercedes-Benz. Avec cette deuxième génération, les ingénieurs ont corrigé le tir en apportant plusieurs améliorations très significatives. La plate-forme montre une plus grande rigidité, les voies sont élargies de 63 mm à l’avant et de 55 mm à l’arrière alors que l’empattement gagne 30 mm. Bref, la bagnole se veut mieux « plantée » sur la route, la différence est réelle.
Le moteur, même s’il se fait un peu grognon, génère une bonne puissance. Je suggère fortement de passer en mode manuel pour contrer les effets désagréables de la gestion de la transmission. De cette manière, on prend les pleins pouvoirs et ça compense la maladresse des ingénieurs. Les suspensions sont également entièrement revues pour adopter un comportement irréprochable. À l’avant, la stabilité est assurée par des amortisseurs à supports hydrauliques alors que sur l’essieu arrière, ce sont des suspensions à multibras décuplés. Mercedes-Benz soutient que cet ensemble limite les vibrations et les bruits de route. J’y crois, car la CLA semble imperturbable d’autant plus que les barres antiroulis sont plus grosses.
Avec cette quincaillerie, il est difficile de prendre la CLA en défaut. La calibration de la direction offre une grande précision et un agrément de conduite réel. L’apport des modes lui donne aussi de multiples personnalités. En mode Sport, elle se débride pour augmenter la sensibilité de la majorité des composantes. La vivacité s’invite. Une chose m’a paru évidente, la CLA peut en encaisser passablement plus. De là l’intérêt des AMG CLA 35 et CLA 45 pour les consommateurs qui voudront vivre des sensations plus fortes. En terminant, tout comme 97 % des Mercedes-Benz vendues au Canada, la CLA 250 vient de série avec le rouage intégral 4MATIC. Avec nous depuis 2015, cette nouvelle configuration favorisant le train avant a démontré sa compétence et sa fiabilité.
Cliquez sur Conclusion pour la suite de l'essai.
Selon nous, la CLA 250 manque sa cible pour une seule et unique raison : sa transmission 7G-DCT. Mercedes-Benz devra l’abandonner et intégrer celle que l’on retrouve dans le GLB 250 avec un embranchement de plus. À partir de là, elle sera transformée et atteindra les standards auxquels on s’attend d’une Mercedes-Benz. Si jamais cette composante centrale vous importe peu, on vous recommande d’attendre que la voiture ait pris quelques mois d’expérience pour s’assurer que la fiabilité soit au rendez-vous.