La Mercedes-AMG A35 est une concurrente de taille aux Audi S3, Cadillac CT4-V et BMW M235i en matière de performance. Je dirais même qu’elle vient jouer dans les plates-bandes des Honda Civic Type R et Subaru WRX STI. Et avec cette déclinaison à hayon, elle remplit le vide qu’a laissé la Volkswagen Golf R du côté des hot hatch européennes. Si seulement elle était aussi bien construite…
La Mercedes-AMG A35 2021 est une version survitaminée de la sous-compacte Classe A introduite sur notre marché en 2019. Elle est offerte en version à hayon, comme le modèle d’essai, ou en berline.
Mercedes-AMG en exige la somme de 50 015 $ pour le modèle à hayon et 49 800 $ pour la berline. À l’instar des produits Mercedes-Benz, notre modèle d’essai devait être équipé d’ensembles d’accessoires coûteux (comme l’ensemble Premium à 3 200 $) afin d’avoir des options simples comme les connexions Android Auto et Apple CarPlay et un détecteur d’angles morts. Le prix final de notre A35 était de 55 815 $.
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Outre un aileron, d’énormes tuyaux d’échappement et quelques subtils écussons AMG, il n’y a rien sur une A35 qui lui permet de s’afficher comme une version plus performante. Certains apprécieront cette subtilité pour la conduite de tous les jours, tandis que d’autres exigeront quelque chose d’un peu plus éclaté. Je trouve personnellement que le design de l’A35 mériterait d’être un peu plus coloré pour lui permettre de se distinguer des déclinaisons ordinaires.
Et c’est le même son de cloche dans l’habitacle où tout demeure sobre et mature. L’A35 reçoit des sièges sport signés AMG, une instrumentation numérique plus sportive (en mode Sport +) et quelques agencements de couleurs et de matériaux uniques au modèle. Pour le reste, c’est une Classe A ordinaire.
J’apprécie la planche de bord entièrement numérique qui nous permet de personnaliser l’information affichée ; la présentation, avec ses énormes buses d’aération chromées, ses matériaux de bonne qualité et son éclairage ambiant, confère au véhicule une expérience de luxe et de prestige enveloppante.
Mais la façon d’utiliser ses différents systèmes, que ce soit par l’entremise du pavé tactile de la console centrale, de l’écran tactile du système multimédia ou des petites surfaces tactiles positionnées sur le volant, est d’une ergonomie désastreuse. On s’emmêle facilement dans les commandes, et on se demande pourquoi Mercedes ne nous simplifie pas la vie en ajoutant des boutons physiques.
Idem pour l’interface MBUX qui, bien que truffées de technologies agréables, comme la réalité augmentée pour le système de navigation ou, encore, les commandes vocales intelligentes, se révèle malhabile par moment. Je vous mets au défi d’actionner la fonction vocale « Bonjour Mercedes » sur l’autoroute quand une vitre est abaissée ou pendant que des passagers discutent. On s’en reparle.
L’A35 est victime du même problème que presque toutes les petites voitures de luxe allemandes : ses places arrière sont minuscules. Je mesure 1 mètre 83, et il m’a carrément été impossible de m’asseoir derrière tellement le dégagement pour les jambes est inexistant. On obtient cependant un bon dégagement pour la tête.
Quand on abaisse le dossier de la banquette arrière d’une A35, on obtient 1 210 litres d’espace, ce qui est peu par comparaison avec l’ancienne Golf R (1 520 litres) et la Honda Civic Type R (1 308 litres).
Un seul moteur anime l’AMG A35, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres d’une puissance de 302 chevaux et d’un couple de 295 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 7 rapports ainsi qu’à la transmission intégrale 4MATIC.
Grâce à un système départ canon, l’A35 franchit le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure en 4,7 secondes seulement. Une suspension repensée, des renforts de châssis et des freins plus performants permettent à cette sous-compacte de mieux pallier le surplus de puissance.
Sur le mode Comfort, l’A35 est silencieuse, docile et ne démontre aucun caractère sportif. On a donc l’impression de conduire une Classe A ordinaire dont les accélérations sont un peu plus mordantes.
La boîte à double embrayage demeure son talon d’Achille. Elle est maladroite en conduite urbaine. Elle chasse souvent les rapports, elle est saccadée par moments et fait beugler le moteur dont la sonorité n’est aucunement agréable à entendre.
La suspension est également l’une des plus fermes que j’ai conduites dans ma carrière ; il n’y a aucune raison logique, car elle est pourvue d’amortisseurs adaptatifs. Une semaine avant de conduire cette A35, j’étais au volant d’une Honda Civic Type R. À ma grande surprise, la Honda s’est révélée étonnamment plus agréable sur les routes abîmées du Québec.
Sur le mode Sport +, cependant, l’A35 se transforme. Elle devient une bête entièrement différente. Ses tuyaux d’échappement s’activent, et le bolide émet une sonorité du tonnerre, surtout à plein fouet quand elle enfile les rapports et qu’elle laisse échapper d’agréables pétarades. Les accélérations sont époustouflantes, la livrée de puissance et de couple est phénoménale, et la boîte de vitesses devient soudainement bien calibrée, enfilant les rapports sans faille. Sur ce mode, l’A35 est rapide, précise comme un scalpel et, surtout, très amusante à conduire !
Et même après m’être amusé sur quelques routes sinueuses, cette AMG n’a pas consommé trop de carburant. Elle a maintenu une consommation moyenne de carburant de 9,0 litres/100 kilomètres tout au long de mon essai d’une semaine.
Je dois toutefois souligner les irritants bruits de caisse qui provenaient de la planche de bord et du hayon. J’entendais des craquements et des cliquetis à chaque imperfection de la route, sans compter le panneau séparateur du coffre qui a perdu une de ses pièces lorsque j’ai tenté de le retirer pour y insérer mon vélo de montagne.
La Mercedes-AMG A35 2021 remplit bien sa vocation de compacte sportive de luxe tout en étant assez abordable pour attirer les acheteurs de modèles venus des marques généralistes comme une Honda Civic Type R et une Subaru WRX STI. Sachez cependant que vous serez dans l’obligation d’ajouter quelques ensembles d’accessoires si vous voulez obtenir le même niveau d’équipement, et ces accessoires ne sont pas donnés.
Pour ce qui est de la recommander, sa suspension rigide, sa boîte de vitesses bipolaire et ses quelques irritants de finition nous forcent à rester sur notre appétit. Ajoutez à cela des problèmes de fiabilité en lien avec sa boîte de vitesses auprès d’autres modèles et des frais d’entretien faramineux, et nous vous recommandons plutôt de vous tourner vers des modèles de luxe plus fiables et mieux aboutis, comme une Audi S3 ou une BMW M235i Gran Coupé. Ou pourquoi pas carrément attendre la Volkswagen Golf R de prochaine génération?