Il fut un temps où les petits cabriolets et les roadsters relativement abordables étaient légion : Pontiac Solstice, Saturn Sky, Volkswagen Beetle Cabriolet et EOS et Fiat 124 Spider, pour ne nommer que ceux-ci. Ils ont tous quitté le navire, exception faite des Mini Cooper Cabriolet et Mazda MX-5. J’ai eu l’occasion, que dis-je, le plaisir de redécouvrir cette dernière.
Nul ne peut prétendre ignorer ce qu’est une Mazda MX-5, nom qui a remplacé Miata et auquel j’ai encore de la difficulté à m’habituer. Véritable icône pour Mazda, elle fait la renommée du constructeur depuis la fin des années 80. Cette quatrième génération arrivée en 2016 n’a pas pris une ride, malgré ses six ans sur le marché. Les courbes élégantes des ailes avant et arrière, le long capot et l’arrière tronqué sont du plus bel effet.
- À LIRE AUSSI : Mazda MX-5 RF GT 2020 : Le « cheese » fendu jusqu’aux oreilles
- À LIRE AUSSI : Est-ce qu’une Mazda MX-5 peut rouler l’hiver?
L’ADN sportif et racé de la carrosserie est rehaussé sur le véhicule à l’essai avec l’ensemble Sport, au coût de 4 400 $. Ce groupe d’option comprenant les sièges Recaro, les freins Brembo à l’avant, la suspension retravaillée et surtout les superbes jantes BBS donne à la version GS-P de milieu de gamme un style résolument axé sur la performance, au contraire des versions GT et 100e anniversaire qui mettent l’accent sur le côté luxueux. À mon avis, la GS-P est la plus réussie sur le plan esthétique, surtout avec cette superbe couleur gris polymétal. Le prix du véhicule à l’essai est donc de 43 650 $, y compris un frais de 200 $ pour la peinture.
Ce ne sont pas tous les gabarits qui sont à l’aise dans une Mazda MX-5. L’accès à bord est relativement difficile en raison de la position assise très basse, mais aussi en raison de l’ouverture très étroite de la portière. Avec le toit abaissé, c’est cependant beaucoup plus facile.
Les sièges Recaro chauffants sont absolument fantastiques en matière de maintien et de confort. En plus d’être beaux, ils supportent à merveille et demeurent confortables même sur de longues distances. Seule le devant du coussin est ajustable en hauteur, ce qui est bien, mais relativement limitant pour les personnes de plus grande taille qui gagnerait à abaisser encore un peu plus le siège. En place, toutefois, la visibilité est géniale avec les deux bosses créées par les ailes avant qui donnent l’impression d’être à bord d’une voiture résolument sportive… à condition que le toit soit abaissé. S’il est relevé, on se sent à l’étroit et la visibilité arrière est presque nulle.
Une fois bien assis, la position de conduite est géniale. Le volant et le levier de vitesse tombent instantanément dans la main, comme toutes les commandes qui sont positionnées logiquement malgré la petitesse de l’habitacle. Il n’y a que les porte-gobelets qui ont dû être placés maladroitement entre les deux sièges faute d’espace nécessaire ailleurs. Aussi, le seul compartiment de rangement réellement utilisable est un profond vide-poche situé entre les deux sièges.
Le seul point à bord qui trahit l’âge de la MX-5 est son système d’infodivertissement. Malgré Apple CarPlay (sans fil sur la version GT), son design graphique traine de la patte. Il serait temps que Mazda intègre le nouveau système tel que trouvé dans la Mazda3, comme on l’a fait pour le CX-5 2021,5.
L’espace cargo de 130 litres n’est évidemment pas le plus volumineux, mais permet tout de même de voyager léger. L’accès facile par l’ouverture grande du coffre donne une chance pour y placer des valises et des sacs de toute taille.
Une seule mécanique est proposée avec la Mazda MX-5. Un 4-cylindres 2,0 litres de 181 chevaux et 151 lb-pi de couple qui propulse la voiture par l’entremise d’une boîte manuelle à six rapports. Il s’agit d’un des moteurs les plus puissants jamais produits pour une MX-5 et surtout une amélioration majeure en comparaison avec le moteur de 155 chevaux et 148 lb-pi de couple qui l’équipait jusqu’à 2018.
La version GS-P est équipée d’amortisseurs Bilstein avec renfort de tourelle à l’avant, de freins Brembo et d’un différentiel autobloquant, tous des éléments qui visent à améliorer son comportement routier.
La dernière MX-5 que j’avais conduite était une version de 2017, munie du moteur de 155 chevaux. Croyez-moi, le gain de 26 chevaux et de 3 lb-pi de couple fait toute une différence. Le moteur est plus vif que le précédent et tellement bien adapté à la voiture que jamais l’idée d’une mécanique plus puissante ne m’a traversé l’esprit. Il suffit de manier l’excellente boîte manuelle à six rapports pour dégainer plus de puissance et le petit roadster d’un peu plus de 1 000 kg s’envole. Même le talon-pointe, jeu de pieds permettant de freiner et de synchroniser le régime moteur en rétrogradation simultanément, est d’une facilité déconcertante en raison du positionnement idéal des pédales.
En conduite sportive, la GS-P est gratifiante. Le châssis rigide, la suspension ferme, la direction d’une précision exemplaire et la répartition de poids 50/50 créent un comportement stable et joueur avec lequel je me suis amusé toute la semaine. Le moindre coup d’accélérateur, de volant ou de frein a un effet direct sur la trajectoire. Mais malgré tout, la petite s’accroche solidement au bitume, retransmettant littéralement tout à travers le volant et la suspension.
Il y avait déjà un bon moment que je n’avais pas expérimenté un tel sentiment de connexion avec une voiture sur la route, une facette plutôt rare dans les voitures modernes, plus aseptisées que jamais avec tous les systèmes électroniques et intrusifs. Vivement la pureté rafraichissante de la MX-5.
À cela, ajoutez la facilité à abaisser le toit manuellement en quelques secondes et vous obtenez la voiture idéale pour l’été. À preuve, j’ai parcouru plus de 850 km avec le toit baissé sur les 900 effectués. Un vrai charme. En plus, la consommation d’essence est raisonnable avec seulement 7,0 litres/100 km. Que demander de plus?
La Mazda MX-5 confirme que nul n’a besoin d’une puissance excessive, de systèmes de gestion de traction évolués ou d’une transmission à double embrayage pour éprouver du plaisir au volant. Une bonne base, de bons éléments mécaniques et surtout une bonne calibration sont les éléments essentiels pour s’amuser au quotidien sur les routes sans avoir besoin d’aller sur une piste de course.
De plus, la fiabilité exemplaire du modèle et l’excellente valeur de revente – qui est encore meilleure par les temps qui courent – en font une voiture parfaitement recommandable… à condition que vous puissiez monter à bord!