Le marché des VUS intermédiaires à 7 places est extrêmement agressif et en constante évolution. Mazda a beau jouer la carte du style et du luxe, mais a-t-elle encore assez de substance mécanique pour le CX-9 ?
Malgré ses 7 ans, une éternité en années automobiles, le Mazda CX-9 est encore à ce jour le plus sexy du segment des VUS intermédiaires à 6, 7 ou 8 places. Mazda sait comment prendre ce qui devrait être une boîte carrée et lui donner des formes séduisantes et modernes qui attirent le regard. Des doutes ? Mettez un CX-9 à côté d’un Subaru Ascent ou d’un Volkswagen Atlas pour comprendre que les stylistes de Mazda portent une attention particulière au design avec un grand D.
À l’exception de nouvelles jantes de 20 pouces et d’un très léger réaménagement des lattes horizontales de la grille de calandre pour la version Signature, le CX-9 est au beau fixe depuis 2016. Plusieurs éléments demeurent intéressants à l’œil. Évidemment, l’imposant cadrage de la calandre reste le clou du spectacle. Le soir, sa base est même éclairée par une mince bande lumineuse. Les projecteurs à DEL offrent une bonne puissance, tout comme les antibrouillards, malgré leur petitesse.
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De profil, la ligne de toit fuyante et basse est l’un des compromis pour que le style prévale sur le reste. Avec sa ceinture chromée, on obtient une allure chic sans tomber dans le « kitsch ». Pour ce qui est de l’arrière, aucune modification depuis 2016. Les feux à DEL ont la signature propre à Mazda avec une présentation circulaire surplombée d’un trait fin. La finition et la peinture sont issues d’une exécution sérieuse.
Mazda veut se placer un peu plus haut que la concurrence en matière de luxe. Pensez à une approche comme Buick sans tomber dans le luxe lourd à l’américaine. La présentation intérieure n’a pas pris une seule ride. On retrouve plusieurs surfaces habillées de matériaux nobles comme le cuir ou des appliques de bois de rose Santos véritable et en quantité. La finition générale se montre supérieure à la moyenne de la catégorie.
Le tableau de bord très bas permet une bonne visibilité vers l’avant, et ce, même si l’écran central a pris du galon. De plus, dans la version à l’essai, on jouit d’un affichage tête haute simple et efficace. Les assises avant proposent un bon degré de confort et un maintien approprié aux bons endroits, de vrais sièges Mazda.
Les choses se corsent un peu plus quand il est question d’ergonomie, et j’ai plusieurs questionnements. Le premier touche l’instrumentation partiellement numérique. Le moniteur n’est pas vraiment modulaire ; alors, pourquoi en mettre un s’il n’est pas adéquatement utilisé ? Bon point pour le gain en taille de l’écran multimédia, il passe de 8 à 10,3 pouces. En revanche, sa gestion demeure ardue, notamment avec la molette à la console. Je n’aime pas ce système. De plus, pour la manipulation des commandes de climatisation, elles sont derrière le sélecteur de vitesses.
À l’arrière, la version à l’essai avait droit aux fauteuils en remplacement de la banquette. On obtient même une console centrale pour les passagers. Le confort y est très bon tout comme les dégagements en tous sens. L’accès aux deux autres places dans le coffre est plus difficile en raison du déplacement limité de la deuxième rangée. Une fois en position, on réalise vite que ce sont des sièges d’appoint. Vous ne voudrez pas allez loin assis là. Pour ce qui est de l’espace de chargement, le CX-9 va de 407 à 2 017 litres. Pour illustrer le sacrifice du volume au profit du style, le Subaru Ascent, son principal concurrent offre de 504 à 2 449 litres.
V6 comme la tradition dans le segment l’imposait depuis des années. Bien que le principe ait fait école depuis, on ne retrouve qu’un 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres. En fonction du type de carburant, de 87 à 93 d’octane, la puissance ira de 227 à 250 chevaux, alors que le couple, dans les mêmes conditions, sera de 310 à 320 livres-pieds à partir de 2 000 ou de 2 500 tours/minute. Le tout est marié à une boîte automatique à seulement 6 rapports et ça, c’est un de ses handicaps. En ville, elle travaille très bien avec un bel aplomb et une souplesse intéressante qui donne du dynamisme à la conduite. Toutefois, à des vitesses plus soutenues, on aimerait un ou deux rapports de plus pour abaisser la révolution du moteur et améliorer la consommation de carburant. Alors que la réduction de la cylindrée doit contribuer à une diminution significative de la consommation, ce n’est pas le cas, ma moyenne a atteint les 10,5 litres/100 kilomètres. Je ne parle pas de catastrophe, mais c’est supérieur à ce que Subaru fait avec une mécanique similaire et, même, certains V6. Autre point de déception, toujours en lien avec le Subaru qui propose une capacité de remorquage de 2 270 kilos (5 000 livres), le CX-9 plafonne à 1 588 kilos (3 500 livres).
Le CX-9 a beau peser près de 2 000 kilos, il maintient l’agilité des produits Mazda. Le couple à bas régime dû à la turbocompression donne une certaine vitalité. En revanche, sa sportivité ne vient pas du moteur, mais bien de la gestion du couple en virage et à quelles roues il est distribué. Agissant comme un vecteur de couple, le CX-9 est mieux planté sur la route et en courbe que la majorité de ses concurrents.
La direction joue aussi pour beaucoup avec une bonne précision et un degré de communication encore une fois supérieur à la catégorie. Ce n’est pas une MX-5, mais l’agrément de conduite est réel dans le CX-9. Les suspensions avec leur rigidité suivent cette orientation. Seuls les freins et leur manque de fermeté peuvent limiter le dynamisme du véhicule, surtout si l’on veut avoir une conduite plus dynamique. Comme j’ai effectué l’essai en hiver, le rouage intégral a démontré de belles qualités quant à la gestion de la puissance et la répartition du couple aux roues. Le CX-9 mord la neige permettant un bon sentiment de sécurité.
Le Mazda CX-9 fait encore toujours très bien le travail et offre une fiabilité à la hauteur de la réputation de Mazda. Cependant, il faut être conscient que, même s’il est agréable à conduire, il vient avec une foule de compromis : espace, coffre, capacité de remorquage, ergonomie et consommation. C’est exactement le genre produit avec lequel il faut prendre bien le temps d’analyser ses besoins présents et futurs pour s’assurer qu’il pourra leur répondre. S’il coche oui partout, nous le recommandons.