Comment une petite marque comme Mazda a-t-elle fait pour rivaliser avec les ténors du segment des VUS intermédiaires? En empruntant un parcours totalement différent. Le CX-9 tente donc de s’en prendre aux VUS intermédiaires de luxe plutôt qu’aux marques abordables. C’est osé, surtout que Mazda n’a jamais commercialisé de véhicules de luxe par le passé, et n’est pas propriétaire d’une division haut de gamme non plus. Le CX-9 réussit-il sa mission? Nous l’avons mis à l’essai pour en avoir le cœur net.
Pour l’année modèle 2021, le Mazda CX-9 demeure essentiellement inchangé, si ce n’est que de quelques révisions dans l’offre des caractéristiques de série, surtout pour la déclinaison Signature qui reçoit à la fois de nouveaux sélecteurs de vitesse au volant et des technologies d’aide à la conduite au goût du jour, comme un système de caméras extérieures nettement amélioré, un détecteur de somnolence, le freinage d’urgence en cas de collision ou en marche arrière. Mazda en a également profité pour légèrement revoir le design de la grille et des jantes.
Mazda est un constructeur qui mise beaucoup sur le style, et le CX-9 ne fait pas exception. C’est un VUS élégant, bien proportionné et auquel le design intègre une fluidité organique qui lui va bien. Surtout, Mazda fait un beau boulot de truquer l’œil avec l’intégration de courbes et d’ombrages, permettant de donner de la profondeur. Bref, c’est très joli.
- À LIRE AUSSI: Mazda CX-9 2021, pour le style et la conduite
- À LIRE AUSSI: Le Mazda CX-9 2021 obtient deux nouvelles éditions
L’exemplaire à l’essai est une édition 100e anniversaire pour souligner le centenaire de la marque. Il s’agit ni plus ni moins d’un CX-9 Signature qu’on a légèrement modifié. Mazda ne l’offre que pour l’année modèle 2021. Il se distingue par ses détails esthétiques, comme l’unique couleur de carrosserie blanc neige nacré qui contraste bien avec l’habitacle en cuir Nappa rouge grenat, avec moquettes du même coloris. De subtils écussons 100e anniversaire ont également été ajoutés sur les appuie-têtes, les jantes et la télécommande. Un écusson « 1920-2020 » a ensuite été apposé sur les ailes avant du véhicule pour souligner le tout.
Il faut vouloir, car on peut se procurer un CX-9 Signature offrant le même degré de luxe et d’équipement ainsi qu’un plus grand choix de couleurs pour 2 000 $ de moins. À mon avis, la meilleure valeur repose du côté de la variante GT au prix de 50 915 $. Elle représente le meilleur rapport qualité/prix.
Depuis quelques années, j’avoue être impressionné par la qualité des produits Mazda dans leur ensemble, tant au chapitre de l’assemblage que de la finition de ses habitacles. Ce CX-9 100e anniversaire ne fait pas exception. Retirez l’écusson Mazda, et vous pourriez facilement vous tromper avec un produit Audi ou BMW tellement son habitacle bien ficelé.
Les sièges avant sont confortables et offrent un bon support lombaire et un bon maintien latéral. Il en est de même pour les places de la deuxième rangée de sièges (notre modèle comportait les fauteuils capitaines qui viennent de série sur l’édition 100e anniversaire). L’accès à la troisième rangée se révèle toutefois l’un des plus grands défauts du CX-9. C’est exigu. Et une fois à bord, on constate que les places ont surtout été conçues pour de jeunes enfants. À ce chapitre, on en reçoit plus du côté d’un Honda Pilot, d’un Kia Telluride ou, encore, d’un Nissan Pathfinder.
- À LIRE AUSSI: Le Mazda CX-9 2018 est-il un bon véhicule?
- À LIRE AUSSI: Mazda CX-9 2019 – Être différent
De manière générale, le CX-9 affiche un degré d’ergonomie agréable. L’affichage semi-analogique, semi-numérique est bien pensé et permet d’y afficher l’information qu’on désire tout en conservant cette touche de sportivité classique qu’on voit rarement dans cette gamme de véhicules. L’interface multimédia Mazda Connect avec écran de 9 pouces demeure conviviale en raison de sa molette centrale qui fait drôlement penser aux produits BMW. Les menus du logiciel sont clairs, et l’information est facile à trouver, mais on commence à le sentir vieux si on le compare à ce qui se fait actuellement dans l’industrie.
Le degré d’équipement est suffisant pour ce modèle ; toutefois, quelle ne fut pas ma déception de ne retrouver qu’un tout petit toit ouvrant sur un VUS intermédiaire de plus 50 000 $. Mazda n’offre toujours pas l’options du toit panoramique pour son CX-9 en 2021. Un non-sens.
L’espace de chargement total est un autre domaine où le CX-9 perd des plumes. Une fois le dossier des sièges replié, on obtient seulement 2 016 litres. C’est petit, surtout si on le compare aux ténors du segment comme le Kia Telluride (2 463 litres), le Honda Pilot (2 375 litres) ou, encore, le rudimentaire Dodge Durango (2 406 litres).
Il n’existe qu’un seul choix de moteur pour le CX-9, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres qui développe une puissance de 250 chevaux et produit un couple de 320 livres-pieds, à condition de carburer à l’essence dont le degré d’octane est de 93 ou plus. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports ainsi qu’à une transmission intégrale de série pour l’ensemble de la gamme.
Le choix de moteur s’avère un peu décevant étant donné que certains concurrents offrent non seulement des moteurs V6 tout aussi puissants (ou plus) sur de l’essence ordinaire, et une consommation presque identique. Il est cependant bon de souligner que très peu de moteurs dans cette catégorie développent autant de couple à bas régime. Rappelons également que le CX-9 peut carburer à l’essence ordinaire, mais que la puissance et le couple baisseront à 227 chevaux et 310 livres-pieds.
Cette décision affecte ainsi la capacité de remorquage de notre cher CX-9. Tandis que la norme du segment oscille autour des 2 267 kilos (5 000 livres), le gros bonhomme de Mazda ne peut tracter que 1 588 kilos (3 500 livres). Et contrairement à certains concurrents qui offrent un deuxième et, même, un troisième choix de moteur, le CX-9 n’offre que le 4-cylindres. Mais ce qui nous déçoit davantage, c’est l’absence totale d’une motorisation hybride comme ce qu’offre un Toyota Highlander ou, encore, un Ford Explorer.
Si vous considérez le CX-9 comme un gros véhicule pour transporter la famille en ville – c'est-à-dire une grosse « hatchback » équipée d’une transmission intégrale – au lieu d’un camion fait pour remorquer votre roulotte, vous ne serez pas déçu. Ce qu’il perd en chiffres, il le regagne par une dynamique de conduite raffinée, douce et étonnamment sportive.
Bien que moins costaud que les 6-cylindres de la concurrence, le moteur turbo répond somme toute bien. Il est nerveux et livre des accélérations plus que suffisantes compte tenu de la taille et du poids du véhicule. La boîte de vitesses est sans faille. Oui, il est vrai qu’il lui manque des rapports, mais Mazda nous démontre qu’un système éprouvé et bien conçu peut amplement faire l’affaire. Nous imaginons toutefois à quel point une boîte à 8 ou à 10 rapports ferait un meilleur boulot en termes d’exploitation de la puissance du moteur turbo.
Dans les courbes, le CX-9 est bien ancré au sol, disposant d’un degré de stabilité remarquable et d’une sensation de légèreté digne de mention. À plusieurs reprises, j’avais l’impression d’être au volant d’un CX-5 – un VUS plus petit – tellement le CX-9 est facile à conduire. La direction est précise, et l’effet de roulis est peu apparent. Les freins performent bien, permettant de rapidement ralentir le véhicule, et ce, sans sentir de perte de stabilité. Dans son ensemble, le CX-9 est un VUS qui se démarque au chapitre de la conduite, affichant un niveau d’athlétisme dans les courbes qu’on retrouve habituellement du côté des marques allemandes.
Pour ce qui est de la consommation de carburant, j’ai maintenu une moyenne de 10,7 litres/100 kilomètres ; c’est plus qu’acceptable pour cette catégorie de véhicule.
Voici donc la recommandation de RPM pour ce qui est du Mazda CX-9 2021 : c’est un produit que nous recommandons en raison de sa dynamique de conduite affutée, de son design, de la qualité générale de sa construction et de la présentation de son habitacle. Le CX-9 a également fait preuve d’une bonne fiabilité globale depuis son arrivée sur le marché, et sa consommation de carburant est bonne pour le segment. Sachez que ce véhicule s’est faufilé à la cinquième place dans nos meilleurs achats.
Pour répondre à la question en introduction : oui, Mazda réussit à nous faire croire qu’on est au volant d’un véhicule beaucoup plus coûteux, et ce, sans nécessairement faire gonfler la facture. Il est toutefois important de souligner que, si vous recherchez un VUS intermédiaire pour remorquer, il existe une foule de modèles concurrents plus efficaces qu’un CX-9.