La Lexus IS de précédente génération commençait à montrer des signes de vieillesse, elle qui était arrivée en 2014. Quand le constructeur a annoncé qu’une nouvelle génération s’en venait, nous avons tous poussé un soupir de soulagement : Lexus n’abandonnait pas la catégorie des berlines sportives compactes. Or, une semaine à son volant m’a permis de constater que Lexus, même si elle persiste, n’a pas de grandes aspirations pour cette berline.
Il faut d’abord savoir que la Lexus IS 2021 reprend l’essentiel des composantes de la précédente génération. Hormis le style extérieur qui a changé, le reste est à peu près identique : même architecture, même intérieur, mêmes motorisations, mêmes transmissions. Elle est à ce point proche de l’ancienne qu’on pourrait presque dire qu’elle n’est qu’une mise-à-jour de la précédente.
On a quand même profité de l’exercice de rafraichissement pour améliorer la rigidité de la structure, revoir les réglages de suspension, diminuer le poids non suspendu et, bien sûr, redessiner l’extérieur. Cette nouvelle IS est beaucoup plus jolie que la précédente en raison d’un style moins caractériel. Ses lignes plus fluides, ses ailes élargies et son feu arrière à pleine largeur lui donnent un style affirmé et contribuent à l’impression qu’elle est plantée sur la route. La teinte argent métallisé, nommée Iridium, de ma voiture d’essai était très classique, mais également très bien adaptée à la voiture, d’autant plus qu’elle était munie d’un intérieur rouge.
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Trois versions sont proposées en 2021. IS 300 RWD, IS 300 AWD et IS 350 AWD. La Lexus IS 300 AWD que j’ai conduite était équipée d’un groupe d’option nommé « Groupe Ultra Luxe » qui ajoute 7 600 $ au prix de base de 45 615 $. Le prix de la version conduite culminait à 53 215 $, un prix intéressant considérant l’équipement et la qualité de fabrication de la voiture, qui est excellente.
Au passage de 2021, l’intérieur a très peu changé. Les plus grandes modifications sont l’installation d’un écran central de 10,25 pouces (optionnel) et l’ajout d’une chaine audio Mark Levinson à 17 haut-parleurs.
C’est donc dire que l’exiguïté de l’habitacle n’a pas été corrigée, autant à l’avant qu’à l’arrière. On se sent confiné à bord du véhicule à cause de l’étroitesse de la cabine et de la hauteur de la portière et de la console centrale. Personnellement, je ne déteste pas cette approche puisque ça me donne l’impression de faire corps avec la voiture, mais les personnes plus corpulentes détesteront.
La présentation globale de la planche de bord non plus n’a pas changé et c’est dommage. L’instrumentation excessivement classique semble provenir d’une autre époque, tout comme les commandes de climatisation à glissière tactile ou les boutons placés à gauche du volant, tous difficiles à manipuler à la volée. Au moins, l’écran de 10,25 pouces est bien positionné et peut être manipulé de manière tactile, sinon il faudrait se rabattre sur le satané pavé tactile qui est tellement frustrant à utiliser qu’il n’est bon qu’à prendre de la place dans la console. Et ce n’est pas comme si la console regorgeait d’espaces de rangement; ils sont presqu’inexistants.
L’équipement embarqué est généreux, gracieuseté de l’ensemble « Ultra Luxe » susmentionné : Sièges chauffants et ventilés, chaine à 17 haut-parleurs, moniteur 360 degrés, volant chauffant et réglable de manière électrique, mémoire du siège conducteur, etc. Tout y est, ce qui est intéressant compte tenu du prix demandé. La qualité de finition est également exemplaire et l’habitacle demeure élégant avec ses textures, ses jeux de couleurs et son cuir rouge.
N’espérez pas faire monter des colosses à l’arrière, pas plus que leur équipement dans le coffre; la Lexus IS fait dans la petitesse pour ces deux aspects.
Des trois déclinaisons moteurs proposées en 2021, l’IS 300 AWD est équipée de la mitoyenne. Elle est composée d’un V6 3,5 litres d’une puissance de 260 chevaux et d’un couple de 236 lb-pi, jumelé à une boîte automatique à six rapports et à un rouage intégral. Pour moins cher, les acheteurs peuvent opter pour l’IS 300 RWD avec moteur 4-cylindres 2,0 litres turbocompressé et automatique à huit rapports, ou pour plus cher ils peuvent choisir une IS 350 AWD avec moteur V6 de 311 chevaux. Pour 2022, la nouvelle IS 500 RWD fait son introduction avec son V8 5,0 litres de 472 chevaux et 395 lb-pi.
Personne ne pourra dire que la Lexus IS 300 AWD réinvente le segment des voitures compactes de luxe. Elle est même à contre-courant. Alors que les BMW 330i, Volvo S60 et Audi A4 proposent des 4-cylindres vitaminés et un comportement routier léger et vif, la Lexus continue avec son approche vieux-jeu qui était la norme il y a plus de 10 ans.
Qu’à cela ne tienne, l’IS 300 AWD demeure très plaisante à conduire. On la sent très bien plantée au bitume, sa suspension recalibrée absorbe bien les trous dans les routes québécoises et permettent une tenue de route stimulante. La caisse demeure très neutre et le fait que la position de conduite soit assez basse et confinée donne réellement l’impression d’être imbriqué dans l’auto. Personnellement, j’adore. De plus, la direction est rapide et donne une bonne résistance, ce qui donne la sensation d’avoir quelque chose dans les mains.
Le moteur demeure toujours aussi doux et il ne manque pas de souffle même s’il n’a pas beaucoup de couple à bas régime. Heureusement que la transmission à six rapports ne rechigne pas pour le faire monter dans les tours. Parlant de transmission, il lui manque carrément deux rapports et elle est programmée de telle sorte qu’elle donne des coups en rétrogradation vive, comme si elle était pressée de donner la performance demandée. Honnêtement, une opération plus lente de quelques dixièmes de secondes pour améliorer la douceur aurait fait le plus grand bien.
En termes de consommation de carburant, 9,3 litres/100 km, ce qui est loin d’être admirable pour une telle voiture.
Clairement, la Lexus IS se fout des conventions. On sent que le constructeur l’a retravaillée pour faire acte de présence dans cette catégorie sans nécessairement mettre les efforts nécessaires pour augmenter les ventes ou conquérir de nouveaux acheteurs. Après tout, la clientèle se rue vers les VUS, et Lexus l’a bien compris.
Néanmoins, la Lexus IS demeure un bon choix malgré sa stagnation. Elle n’est certes pas la plus moderne, mais elle demeure fiable, pas trop chère, offre une bonne valeur de revente et donne surtout un bon plaisir au conducteur. Nous pouvons donc la recommander malgré le fait qu’elle soit conservatrice.