Le créneau des VUS compacts de luxe est en constante progression et plusieurs joueurs établis depuis belle lurette s’y livrent une concurrence féroce. Le Audi Q3, le Mercedes-Benz GLA et le BMW X1 figurent parmi les modèles dominants : Volvo s’est joint à la danse un peu tardivement l’an passé avec l’arrivée du XC40, un VUS qui mise principalement sur le style et une conception pratique. Après pratiquement un an sur le marché, force est d’admettre que le XC40 éprouve non seulement des difficultés à s’imposer face à ses concurrents, mais ne figure même pas parmi les modèles les plus populaires chez Volvo.
Le Volvo XC40 2020 est assemblé sur la nouvelle plateforme modulaire CMA qui servira de base à l’arrivée de plusieurs nouveautés chez le constructeur. , notamment en permettant d’accueillir différent type de motorisation dont l’électrique.
Côté style, ce VUS adopte les mêmes lignes que les autres de la famille, comme on le constate facilement d’un simple coup d’œil au fascia à l’avant. Impossible de se méprendre quant à son affiliation avec ses grands frères, quoique Volvo préfère parler de cousin et affirme que le XC40 possède sa propre personnalité. Il faut effectivement leur concéder le point, on a vu beaucoup plus consanguin que le XC40.
Tous les XC40 disposent de contours d’ailes et de bas de caisse gris qui lui confèrent des airs de robustesse accrue, au prix d’une apparence moins raffinée. Des trois versions offertes, nous avons un faible pour la R-Design, notre modèle d’essai, qui se positionne en milieu de gamme et dont l’aspect sportif est rehaussé notamment par des jantes de 19 pouces (ou 20 en option pour 1 475 $) et une calandre distincte au fini assombri. Peu importe la couleur, le toit est noir, ce qui crée un bel effet. D’ailleurs, la palette de couleurs de carrosserie du XC40 est un peu plus audacieuse que chez la concurrence et lui donne de la vivacité. Enfin un peu de hardiesse.
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À bord, on retrouve un habitacle zen qui tranche avec ce que l’on a l’habitude de voir, tant par le choix des matériaux que par l’agencement des coloris et de la conception. Lors de dévoilement du véhicule, la designer en chef nous mentionnait qu’elle avait tenu compte des différents besoins des passagers et ainsi créé des espaces pratiques, notamment dans les portes et la console centrale. C’est réussi, on est en mesure de ranger sécuritairement les objets essentiels à notre quotidien et on retrouve même une petite corbeille, un chargeur de téléphone sans fil et un rangement assez grand pour contenir une boîte de papiers mouchoirs dans la console centrale.
Vous voulez ajouter encore plus d’éclat? Optez pour les panneaux de portes, la moquette et le tunnel de la console de couleur « Orange Lave », une option vendue à un prix ridiculement bas, soit 150 $, et qui transforme littéralement l’habitacle. Quant à l’écran tactile qui sert à contrôler un peu tout à bord, il faut du temps pour s’habituer à l’architecture des menus. Il est peu intuitif, certaines fonctions sont difficiles à repérer et sa manipulation nous a frustrés à maintes reprises lors de nos déplacements. Même l’intégration de CarPlay n’est pas optimale.
Du reste, les sièges avant ont peu d’égaux côté confort dans la catégorie; Volvo demeure fidèle à son habitude et les longues randonnées ne poseront pas problème. Le XC40 n’est cependant pas le plus imposant de sa gamme et le tout se traduit par un espace de chargement moins important que beaucoup de ses concurrents. Même constat quant aux dégagements pour les passagers arrière, on se retrouve rapidement avec les genoux repliés si ceux à l’avant décident de ne pas partager l’espace. Le dossier est pratiquement à angle droit et force est de constater que le XC40 n’est pas destiné à une vocation très familiale.
Autre mauvais point : les boutons de verrouillage et de déverrouillage de la télécommande sont situés sur le côté, donc très petits et difficiles à identifier.
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Côté mécanique, le choix demeure le même cette année et malgré les rumeurs quant à l’offre de la version T4 au Canada, seul le XC40 T5 est inscrit au catalogue pour le moment. Il dispose d’un moteur quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé à injection directe qui développe 248 chevaux et un couple de 258 lb-pi, soit plus de puissance que la motorisation de base de pratiquement tous ses concurrents. Notez qu’à l’instar de ses amis, le XC40 requiert de l’essence super, il faut donc prévoir débourser davantage à chaque plein.
Pas de version à traction, tous les XC40 sont pourvus d’un rouage intégral et c’est ce que l’on recommande lors de l’achat d’un VUS de ce type. La puissance est transmise aux roues par une boîte automatique à huit rapports, la seule offerte. C’est sans aucun doute un bon groupe motopropulseur pour le modèle, on dispose d’amplement de puissance et son rouage intégral mise sur l’économie en favorisant les roues avant en conduite normale. Nous avons obtenu une consommation moyenne de 10,2 L/100 km en moyenne en période hivernale, soit 1,2 L/100 km de plus que la consommation combinée annoncée.
Dès l’introduction du XC40, la stratégie d’électrification était claire avec la mention d’une version hybride branchable et 100 % électrique. C’est d’ailleurs dans le cadre du dernier Salon de Los Angeles que Volvo a présenté le XC40 Recharge, modèle 100 % électrique qui sera en vente au Canada vers la fin de l’année. Ce dernier sera propulsé par deux moteurs électriques alimentés par une batterie de 78 kWh et bonne nouvelle, il conservera son rouage intégral. Volvo nous a confirmé que la version hybride brancheable ne serait pas disponible ici.
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Une fois au volant, on se bat quelque peu avec le levier d’embrayage électronique qui nous force à effectuer un double déplacement pour passer de la position P à D, une autre petite frustration. Sur la route, on apprécie le format compact du véhicule qui se faufile aisément partout, ce qui constitue son principal avantage par rapport aux modèles plus imposants. Malgré ses zones vitrées réduites, on dispose d’une bonne vision tout autour, mieux que dans le cas du BMW X1 et le Mercedes-Benz GLA.
La puissance du XC40 ne suffit pas à créer une expérience conduite aussi engageante que celle du BMW X1 ou du Audi Q3. Sa direction est moins communicative et la puissance du moteur est un peu trop linéaire, de sorte qu’on ne perçoit pas vraiment d’effet de « punch », ce qui donne l’impression que la transmission favorise un peu trop l’économie de carburant. Le système d’arrêt-démarrage du moteur n’est pas parfait non plus, il semble hésitant et redémarrait le moteur tardivement, ce qui devenait rapidement agaçant.
Ce que le XC40 perd en sportivité, il le gagne en confort et sa conduite se compare bien davantage aux véhicules vendus par Lexus et Cadillac. Au cours des quelques randonnées plus longues que nous avons effectuées, jamais le XC40 ne s’est avéré inconfortable, nous n’avons ressenti aucun mal de dos ou besoin de faire un arrêt. Rares sont les VUS qui sont très agiles en ville tout en s’avérant confortables et bien adaptés aux longues distances.
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Volvo a accouché d’un véhicule bien adapté à son segment et somme toute assez intéressant, mais une fois de plus, de bonnes qualités ne suffisent pas à ébranler les constructeurs germaniques. Qui plus est, Volvo est toujours plombé par une fiabilité incertaine, on reçoit toujours quelques commentaires à cet effet. Difficile dans les circonstances de vous le recommander. L’arrivée de la version électrique sous peu pourrait toutefois lui donner de nouveaux arguments qui pourraient bien lui procurer un bel avantage concurrentiel.